Mondial de l'Automobile 2006

Le pouvoir d'achat préoccupe

La question du pouvoir d'achat a détrôné l'emploi en tête des préoccupations des Français et, à l'approche des élections municipales dont le premier tour a lieu dimanche, ils donnent de la voix pour manifester leurs attentes déçues en la matière.

06 Mars 2008 À 17:17

Dix mois après le scrutin présidentiel, les Français ont encore en tête la promesse du candidat Nicolas Sarkozy d'être "le président du pouvoir d'achat".
Et, d'après les enquêtes d'opinion, ils devraient sanctionner son camp lors des municipales, notamment pour marquer leur déception sur ce dossier.
Selon un sondage Ifop paru fin février, 41% des Français placent le pouvoir d'achat en tête de leurs préoccupations, loin devant l'emploi (23%) qui occupait la première place jusqu'en novembre.

La décrue du chômage explique en partie cette évolution, mais pas seulement. "Le pouvoir d'achat s'est imposé notamment parce que la campagne présidentielle a beaucoup porté sur le sujet", selon l'Ifop.
Et les premières mesures économiques de M. Sarkozy n'ont pas donné les résultats escomptés. Dans une interview publiée jeudi par le Figaro (droite), trois jours avant le scrutin municipal, M. Sarkozy assure que "l'élévation du niveau de vie" reste son "objectif central". Il exclut un "plan de rigueur" prochain, contrairement à ce que prévoit l'opposition socialiste.
Ces dernières semaines, les salariés de groupes comme L'Oréal ou de la grande distribution se sont mobilisés sur les salaires, soulignant la distorsion entre les bénéfices de ces groupes et les augmentations accordées.

"L'objectif unique dans tous les secteurs est devenu de maximiser les dividendes", explique à l'AFP le professeur d'économie Michel Aglietta.
"C'est sur les salariés que pèse le plus cette pression actionnariale", souligne-t-il.
Or, dans le même temps, la majorité des patrons des grandes sociétés françaises ont gagné 40% de plus en 2007 qu'en 2006, selon une récente étude.
De quoi attiser frustration et colère du côté des petits ou moyens salaires.
La hausse des prix des produits alimentaires (lait, pâtes, etc.) est devenue un sujet de préoccupation nationale, largement relayé dans les médias.
Egalement touchés, les retraités appelaient jeudi à une journée d'action pour leur pouvoir d'achat, avec des manifestations dans toute la France.

L'annonce par le gouvernement d'une "avance" de 200 euros aux 600.000 bénéficiaires du minimum vieillesse "a laissé de côté les 3,5 millions de petites pensions", protestent les associations de retraités.
Dans son petit studio de la banlieue parisienne, Sylvine, veuve sans enfant de 78 ans, ne décolère pas: "Sarkozy avait dit qu'il serait le président du pouvoir d'achat, je lui ai donné ma voix et en fait il ne prête qu'aux riches", dit-elle.
Avec 450 euros de retraite, cette ancienne commerçante est largement en dessous du seuil de pauvreté de 645 euros pour une personne seule et qualifie la revalorisation de 1,1% des pensions de retraite, entrée en vigueur début janvier, de "mauvaise plaisanterie".

Les handicapés attendent eux que soit honorée la promesse d'une hausse de leur allocation, et les associations de malades protestent contre l'instauration de franchises médicales.

Les membres des classes moyennes n'ayant que leur travail pour vivre sont de plus en plus "inquiets pour l'avenir et désenchantés sur le plan politique" face à un pouvoir d'achat plombé par l'inflation des prix des logements, souligne le sociologue Louis Chauvel, en s'inquiétant d'"un sentiment croissant de doute et de déception" dans la société française.
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Union pour la Méditerranée

Une future Union pour la Méditerranée sera "coprésidée par un président de la rive du nord et un président de la rive du sud", des présidences réservées "aux riverains" de cette mer, assure le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy dans une interview publiée jeudi par Le Figaro.
"L'Union pour la Méditerranée sera coprésidée par un président de la rive du nord et un président de la rive du sud.

Une structure de direction légère et opérationnelle, donnera corps à ce partenariat", explique M. Sarkozy.
"Ne pourront présider que les pays qui seront riverains de la Méditerranée" ajoute-t-il. "Il y aura une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement tous les deux ans. Les décisions seront prises ensemble".
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