«Mohammed, Sceau des Prophètes»
LE MATIN
29 Septembre 2008
À 17:45
(Suite)
Le Prophète avait un barbier, qu'on appelait Abou-Hind. Il était affranchi de Farwa, fils d'Amrou, et était resté à Médine. Lorsqu'il apprit la nouvelle de la victoire, il alla au-devant du Prophète jusqu'à cette station. Il apporta un vase rempli de dattes et de lait et le présenta au Prophète, qui appela ses compagnons et mangea avec eux ; et ils burent de l'eau qu'ils puisèrent dans le puits. On rapporte que, lorsque le vase fut vide, le Prophète invita chacun de ses compagnons à y mettre quelque chose de sa part du butin, et qu'il le rendit ainsi rempli au barbier.
Le Prophète quitta cette station et se dirigea vers Médine, après avoir ordonné à Abdallah, fils de Ka'b, et à ses compagnons de garder les prisonniers jusqu'à leur arrivée à Médine et jusqu'au moment où ils seraient rachetés. Il arriva avec l'armée à Rau'hâ, station bien connue, à une étape de Médine. Les habitants de Médine sortirent de la ville et vinrent saluer le Prophète. Il était assis lorsqu'ils arrivèrent, et l'un des principaux Ançar, nommé Osâma, fils de Salama (Salama, fils d'Aslam), se tenait devant Lui avec son sabre. C'était un homme très brave, qui avait fait preuve d'un grand courage dans le combat, et qui avait tué plusieurs Quoraïschites. On lui demanda comment il était arrivé que tous ces nobles Quoraïschites avaient été tués.
Il répondit : ils étaient comme de faibles vieillards quand nous les avons attaqués ; ils étaient comme des prisonniers ayant les mains et les pieds liés, et destinés à être mis à mort ; nous les avons tués un à un. Le Prophète fut blessé de ces paroles, qui jetaient le mépris sur les Qoraïschites, ses compatriotes. Il apostropha cet homme en ces termes : «Tais-toi ! C'étaient des nobles Qoraïschites ; c'est Dieu qui les a mis en fuite, ils ont été frappés par les anges».
Le Prophète quitta ce lieu et vint à Médine. Il descendit chez sa femme Sauda, fille de Zam'a. Zam'a, fils d'Aswad, était l'un des principaux Qoraïschites ; il avait été tué dans le combat, lui et ses frères ‘Hârith et ‘Aqîl. Aswad, fils d''Abd-Yaghouth, leur père, un vieillard décrépit, vivait à La Mecque. Sauda avait appris la mort de son père et de ses oncles, et lorsque le Prophète arriva chez elle, elle se mit à pleurer. Le Prophète en fut attristé, et le soir Il quitta sa maison et alla dans celle d'Aïscha, où il passa la nuit. Le lendemain matin, ‘Abdallah, fils de ‘Ka'b, amena les prisonniers. Il demanda chez laquelle de ses femmes le Prophète était descendu. On lui dit que c'était chez Sauda ; car on ne savait pas qu'Il était allé ensuite chez ‘Aïscha.
En conséquence, ‘Abdallah conduisit les prisonniers à la maison de Sauda. Quand celle-ci vit des chefs qoraïschites, comme ‘Abbâs, fils d''Aboul-Mottalib, comme ‘Aqîl, fils d''Abou-Tâlib, Sohaïl, fils d''Amrou, et comme ‘Amrou, fils d'Abou-Sofyân ayant les mains liées, elle eut une si grande surprise et en fut si affligée, qu'elle oublia son propre malheur et sa douleur ; elle dit à Sohaïl, fils d''Amrou : C'est ainsi, ô gamins, que vous avez tendu vos mains ignominieusement pour être faits prisonniers? Pourquoi n'avez-vous pas combattu pour être tués en combattant, comme mon père et ses frères ? Le Prophète fut averti qu'on avait conduit les prisonniers dans la maison de Sauda, parce qu'on L'avait cru chez elle. Il se rendit chez elle, et, en entrant par la porte, Il la trouva causant avec Sohaïl. Il entendit ses paroles et en fut très irrité.
Il lui dit: O Sauda, tu excites les infidèles contre Dieu et le Prophète ! Dans sa colère, Il n'entra pas dans la maison et ne s'assit pas ; Il la répudia sur-le-champ et retourna chez ‘Aïscha, où l'on conduisit aussi les prisonniers. Mohammed remit chaque prisonnier à celui qui l'avait pris, pour être gardé par lui jusqu'à ce que quelqu'un vint de La Mecque pour le racheter. Sauda pleura toute la journée à cause de la mort de son père et de ses oncles, et parce qu'elle avait été répudiée par le Prophète. Elle souffrait la honte et la disgrâce de Dieu et de son Prophète. Malgré les prières et les instances qu'elle fit transmettre au Prophète, celui-ci ne lui pardonna pas. Tandis que Sauda pleurait à Médine, Aswad, fils de Yaghouth, son grand-père, vieux, impuissant et aveugle, pleurait à La Mecque la mort des ses trois fils.
La douleur lui inspirait des élégies qu'il envoyait à Sauda et qui faisaient verser à celle-ci de nouvelles larmes. Dans l'une de ces poésies, il était dit qu'ayant entendu à La Mecque pleurer une femme, Aswad en avait demandé la cause. On lui avait répondu que cette femme avait perdu un chameau, et qu'elle pleurait cette perte. Il disait donc dans sa pièce de vers : si cette femme doit tant pleurer la perte d'un chameau, et en être privée de sommeil, comment ne pleurerais-je pas et combien ne dois-je pas pleurer la mort de mes fils ! Les femmes de Médine disaient à Sauda de demander au Prophète l'autorisation de retourner à La Mecque auprès de son grand-père. Sauda leur répondit : Comment puis-je faire supporter à ce vieillard aveugle les deux disgrâces, celle de la mort de ses fils et celle du renvoi de sa petite fille ? Sauda était une femme déjà avancée en âge.
Elle savait que le Prophète avait pour 'Aïscha plus d'amour que pour toutes ses autres femmes. Elle se tint tranquille jusqu'au moment où Il se rendit à la maison d''Aïscha. Alors elle s'y rendit aussi, Lui parla en personne et Lui demanda pardon des paroles qu'elle avait dites. Le Prophète lui pardonna. Ensuite elle Lui dit : O apôtre de Dieu, je suis une vieille femme, et en te priant de me reprendre pour femme, ce qui me fait agir n'est pas le désir d'obtenir ce que doivent rechercher dans un mari les autres femmes ; mais ce que je désire c'est d'être comprise, au jour de la résurrection, dans le nombre de tes femmes, lorsqu'elles seront appelées de leurs tombes dans le paradis.
Reprends-moi, et les nuits que Tu devrais passer avec moi quand mon tour viendrait, passe-les avec ‘Aïscha, qui alors, tandis que les autres femmes n'auront qu'un seul tour, en aura deux. ‘Aïscha pria également le Prophète, qui, enfin, reprit Sauda comme épouse. Le Prophète avait donc confié chaque prisonnier entre les mains de celui qui l'avait pris, pour y être gardé jusqu'à ce que les parents de chacun vinssent de La Mecque pour les racheter. Les gens de La Mecque voulurent alors se rendre à Médine, chacun avec la rançon de son parent. Abou Sofyân leur dit : Ne vous hâtez pas trop de réclamer vos prisonniers. Moi aussi, j'y suis intéressé. Mon fils ‘Hanzhala a été tué, et mon autre fils ‘Amrou est prisonnier. Si vous montrez trop d'empressement, en offrant des sommes considérables, Mohammed fixera un taux trop élevé ; attendez quelque temps. Il y avait parmi les prisonniers un homme nommé Abou-Wadâ'a, l'un des commerçants de La Mecque.
Il avait un fils nommé Mottalib, qui ne voulut pas attendre ; il se rendit à Médine, racheta son père et le ramena à La Mecque. Alors les autres allèrent également chercher leurs parents, ou les envoyèrent chercher. Sohaïl, fils d''Amrou, avait un fils nommé Mikraz, qui était prisonnier avec lui.
Sohaïl pria le Prophète de garder son fils comme otage et de le laisser partir lui-même pour aller chercher l'argent de sa rançon et de celle de son fils. Le Prophète consentit à le laisser partir. Le Prophète fit venir ‘Abbâs, fils d''Abdou'l-Mottalib, et lui dit: Tu es mon oncle, de tous les prisonniers le plus considérable et le plus riche. Rachète-toi toi- même, ainsi que tes neveux ‘Aqîl, fils d'Abou-Tâlib, et Naufal, fils d''Hârith, et ton client ‘Otba, qui tous les trois sont trop pauvres pour pouvoir se racheter. ‘Abbâs répliqua : O Mohammed, j'ai été croyant à La Mecque, et l'on m'a forcé d'aller avec l'armée. Le Prophète dit : Dieu sait si tu as été croyant ou non. Cependant, en réalité, tu as été avec les infidèles, et c'est dans l'armée des infidèles, que tu as été fait prisonnier. ‘Abbâs dit : C'est Abou'l-Laïth, qui m'a fait prisonnier, m'a pris vingt dinars: considère cet argent comme ma rançon. – C'est là, dit le Prophète, un présent que Dieu a fait aux Musulmans.
– Tu m'appauvris, dit ‘Abbâs, je n'ai pas une fortune assez grande pour payer la rançon de tant de prisonniers. Le Prophète lui répondit : Que sont devenus, mon oncle, les dinars que tu as confiés, en quittant La Mecque, à Oumm-Fadhl, en lui disant que, s'il t'arrivait malheur, elle devrait distribuer cet argent entre tes quatre fils ?-Comment le sais-tu, ô Mohammed ? -C'est Dieu qui m'en a averti, répondit le Prophète. ‘Abbâs s'écria : Ton Dieu est le maître des secrets. Tends-moi la main, afin que je déclare que Dieu est un et que Tu es son Prophète, en vérité. Il ajouta: Personne n'avait connaissance de ce fait en dehors de moi et d'Oumm-Fadhl.
Après avoir prononcé la formule de foi, Abbâs paya la rançon des trois autres, qui embrassèrent également l'Islam. Dieu a révélé, à l'intention d'Abbâs, le versert suivant : "O Prophète, dis aux prisonnier qui sont entre vos mains : Si Dieu reconnaît dans vos cœurs le bien, il vous donnera des biens plus grands que ceux qui vous ont été enlevés” etc. (Sur. VIII, vers. 71).
Abbas après avoir embrassé l'Islam, devint plus riche qu'il n'avait été auparavant, et il disait : " Dieu m'a promis des biens dans ce monde et le pardon dans l'autre ; Il a réalisé Sa promesse en ce qui concerne ce monde ; j'espère que, pour l'autre monde, Il la réalisera également.
On disait à Abou-Sofyân : Envoie la rançon de ton fils. Abou-Sofyân, qui était un homme avare, répondait : ils ont tué l'un de mes fils : je ne peux pas racheter l'autre, et perdre ainsi un fils et ma fortune. Qu'ils gardent mon fils jusqu'à ce qu'ils en soient las.
Il le laissa ainsi un long espace de temps en captivité. Enfin, un des Ançar, un vieillard, nommé Saîd, fils d'Abd er-Rah'man, qui était venu à La Mecque pour visiter les Lieux Saints et qu'il n'avait été inquiété par personne, fut saisi par Abou-Sofyan. Celui-ci le prit comme gage de la vie de son fils et lui dit : "Je te donnerai la liberté quand Mohammed me rendra mon fils ; s'Il le fait mourir, je te tuerai également. Saïd fit avertir sa famille, les Beni Naddjâr, afin qu'ils intercédassent auprès du Prophète. Celui-ci renvoya Amrou, fils d'Abou-Sofyan, à La Mecque et Abou Sofyan renvoya Saïd à Médine.
Le Prophète, au moment de sa fuite à Médine, avait laissé à La Mecque deux de ses filles dans les demeures de leurs maris, qui étaient incrédules. Il les avait mariées du vivant de Khadija, avant sa mission. L'une de ces deux filles était Roqayya, mariée à Otba, fils d'Abou-Lahab, et l'autre, Zaïnab était l'épouse d'Aboul-Aç fils de Ra-bi'a, fils d'Aboul Ozza, fils d'Abd-Schams.
Après le départ du Prophète, les Qoraïschites appelèrent ses deux gendres et leur dirent : répudiez vos femmes, les filles de Mohammed. Vous épouserez d'autres femmes ; nous accorderons à chacun de vous une fille issue d'une famille noble, celle qu'il désirera épouser. En conséquence, Otba, fils d'Abou-Lahab, répudia sa femme Roqayya et épousa la fille de Said, fils d'Aci, nièce d'Amrou, fils d'Aci. Mais Aboul'Aç ne voulut pas répudier sa femme Zaïnab, qu'il aimait et dont il était aimé. Il dit aux Qoraïschites qu'il ne la renverrait pas. Aboul Aç était un commerçant connu à La Mecque pour sa grande probité. Roqayya se rendit à Médine, où le Prophète la maria à Othman. Or, lorsque, à la bataille de Badr, Aboul-Aç fut fait prisonnier et que le Prophète exigea une rançon pour chaque prisonnier, il dit aussi à Aboul-Aç de se racheter et d'envoyer quelqu'un pour chercher l'argent. Aboul-Aç le fit demander à Zaïnab, et celle-ci réunit tout ce qu'elle put ; mais la somme n'était pas suffisante.
Alors elle y ajouta un collier de perles, de cornalines du Yémen et de rubis, qu'elle avait reçu de sa mère Khadija, le jour de son mariage avec Aboul-Aç. Le jour du mariage, en donnant la dot à sa fille, Khadija demanda à Mohammed la permission de lui donner aussi ce collier qu'elle portait elle-même. Le Prophète l'ouvrit et le mit de sa propre main au cou de Zaïnab. C'est ce collier qu'elle envoya au Prophète avec l'argent pour la rançon de son mari. Lorsque le Prophète le vit, il le reconnut aussitôt pour l'avoir vu au cou de Khadija, et aussi au cou de Zaïnab. Le souvenir de Khadija se réveilla en Lui, et aussi l'affection pour Zaïnab, et les larmes Lui vinrent aux yeux ; il dit : Zaïnab a dû se trouver dans une bien grande peine, pour ôter de son cou le souvenir de sa mère Khadija. Les croyants, voyant le Prophète pleurer, Lui dirent : O apôtre de Dieu, nous t'abandonnons ce collier et cette rançon de bon cœur ; renvoie-le à Zaïnab, si Tu veux, ou emploie-le selon ton plaisir.
Nous tous, les croyants, nous te laissons maître de notre part, et nous donnons la liberté à Aboul-Aç. Le Prophète les remercia et dit à Aboul-Aç : Ma fille ne peut plus t'appartenir, d'après la loi, car elle est musulmane, et toi, tu es incrédule. Lorsque tu seras de retour à La Mecque, renvoie-moi ma fille. Il lui rendit le collier et l'argent, et fit partir avec lui l'un des Ançar, un vieillard et Zaïd, fils de Haritha, entre les mains duquel Aboul-Aç devait remettre Zaïnab, pour qu'il l'amenât à Médine. Ils partirent ensemble. Arrivés à la dernière station avant La Mecque, ils s'arrêtèrent, et Aboul'Aç entra dans la ville, promettant de faire monter, le lendemain, Zaïnab dans une litière et de la faire escorter jusqu'à cet endroit. Aboul-Aç avait un frère, nommé Kinâna, fils de Rabia, le meilleur archer de toute La Mecque, à qui il confia Zaïnab, en lui disant : Fais-la monter dans cette litière, sur ce chameau, et conduis-la au dehors de la ville jusqu'à la première station ; tu la remettras aux compagnons de Mohammed, qui la conduiront auprès de son père, et tu reviendras. Kinâna prit son arc et son carquois rempli de flèches, jeta la bride au cou du chameau et partit en passant par le marché de La Mecque.
Les gens disaient : Voilà la fille de Mohammed que l'on conduit à Médine. Il a tué nos fils, nous ne laisserons pas partir sa fille ; Il s'éleva un tumulte, on suivit Kinâna et on l'atteignit en dehors de la ville. On voulut lui enlever le chameau et le ramener à La Mecque. Kinâna fit agenouiller le chameau, prit devant lui son carquois, ajusta une flèche sur son arc et jura qu'il tuerait quiconque s'approcherait, jusqu'à ce qu'il ne lui restât pas une seule flèche, et qu'ensuite il lutterait jusqu'à la mort.
Abou-Sofyân avec d'autres personnages considérables survinrent et lui dirent : Ote la flèche de l'arc, afin que nous approchions pour te parler. Kinâna ayant fait ainsi, ils vinrent auprès de lui et lui dirent : Nous n'avons rien à démêler avec toi.
Cependant, dans cette ville il n'y a pas une maison qui n'a été atteinte par le deuil. Si tu emmènes cette femme pendant le jour, les habitants ne peuvent pas rester patients. Ramène-la, à la vue des gens, à la maison, et fais-la sortir quand la nuit sera venue. Kinâna fit ainsi. Quand toute la ville fut plongée dans le sommeil, il conduisit Zaïnab en dehors de la ville et la remit à Zaïd, fils de Haritha, qui l'emmena à Médine, auprès du Prophète. Zaïnab resta sans époux pendant quatre ans. Tous les principaux musulmans la demandèrent en mariage ; mais le Prophète ne l'accorda à aucun d'eux. Au bout de quatre ans, une caravane des infidèles, parmi lesquels se trouvait Aboul-Aç, venant de Syrie, fut pillée et enlevée par les Musulmans, lors de son passage sur le territoire de Médine. Aboul-Aç se sauva, vint pendant la nuit à Médine et se rendit dans la maison de Zaïnab. Le lendemain, Zaïnab avertit le Prophète et demanda sa protection pour Aboul'-‘Aç .
Le Prophète accorda sa protection et dit : Ma fille, garde-le dans ta maison, mais prends garde qu'il ne s'approche de toi ; car tu ne dois pas avoir de rapports avec lui. Ensuite il fit dire à ceux des Musulmans qui avaient enlevé les biens d'Aboul'-‘Aç : Vous savez quelle est la situation d'Aboul-‘Aç par rapport à moi. C'est un homme qui, quoiqu'il soit incrédule, n'a jamais fait de tort à personne ; c'est un commerçant très honnête. Si vous ne lui rendez pas ses biens, il sera obligé de les rembourser à leurs propriétaires. Rendez-les lui, vous aurez fait une bonne action ; car ces marchandises lui ont été confiées par d'autres. Si vous ne les rendez pas, vous êtes dans votre droit, car elles vous appartiennent légitimement. Les Musulmans réunirent toutes ces marchandises et les portèrent au Prophète, qui les rendit à Abou'l-‘Aç. Celui-ci retourna à La Mecque, et remit les marchandises à leurs différents propriétaires ; tous furent satisfaits et aucun d'eux n'eut rien à réclamer de lui. Ensuite il revint à Médine, embrassa l'Islam, et le Prophète lui rendit Zaïnab.
Quelques-uns disent qu'il célébra de nouveau le mariage ; d'autres prétendent qu'il ne fit que rétablir les droits de l'ancien mariage. Il y avait, parmi les Qoraïschites, un homme nommé ‘Omaïr, fils de Wahb, de la tribu de Djouma'h, brave et intrépide ; mais il était pauvre et vagabond.
Il avait accompli de nombreux actes de bravoure et de témérité. Ce fut lui qui, le jour de Badr, avait reconnu la force de l'armée du Prophète.
Il était réputé pour son habileté à estimer la force d'une armée et pour sa connaissance des routes du désert. Le jour de Badr, il avait avec lui son fils, nommé Wahb. Lorsque l'armée quoraïschite fut défaite, il se sauva ; mais son fils fut fait prisonnier. Un jour, il causait, dans le temple, avec Çafwân, fils d'Omayya, de l'affaire de Badr.
Affligé de ce que son fils était prisonnier, ‘Omaïr dit : je n'ai pas d'argent pour payer sa rançon. Si je n'avais pas une nombreuse famille, que je crains de laisser dans la misère après moi, j'irais à Médine, sous prétexte de racheter mon fils, et y attendrais le moment où je rencontrerais Mohammed à un endroit isolé, et je Le tuerais, quand même j'y devrais trouver la mort. n
(à suivre…)