Azzeddine El Mountassir Billah à la tête de l'ANRT
La nomination d'un nouveau directeur général, à la tête de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), en remplacement de Mohamed Benchaaboun, actuellement à la présidence de la Banque centrale populaire, ne s'est pas fait attendre.
LE MATIN
02 Mars 2008
À 13:27
Vendredi dernier Sa Majesté le Roi Mohammed VI a reçu Azzeddine El Mountassir Billah au Palais Royal de Marrakech pour lui confier le gouvernail de cette institution publique dont le rôle est crucial pour la régulation d'un secteur stratégique et fortement concurrentiel. La mission qui lui incombe donc, n'est pas des plus faciles. En tout cas, son cursus universitaire et son expérience accumulée dans le secteur des technologies de l'information, lui valent ce poste. En effet, Azdine El Mountassir Billah est diplômé de l'Ecole nationale des télécommunications de Paris en 1983. Il est aussi détenteur d'un Diplôme de Maîtrise en Electronique Electrotechnique Automatique de l'Université Paul Sabatier à Toulouse. Il est d'ailleurs, fondateur et directeur général de Ixiatech, société de services et de conseils en Système d'Information des entreprises et des administrations.
Il est aussi directeur général de Maroc Telecommerce SA, opérateur de Commerce électronique au Maroc, qui existe depuis 2001 et dont l'activité principale consiste à mettre à la disposition des entreprises une infrastructure technologique sécurisée leur permettant de vendre leurs produits et services sur Internet. Au niveau de Maroc Telecommerce, le co-parrain de la plate- forme «e-transactions» aux côtés du CMI (Centre monétique interbancaire) dirigé par Rachida Benabdallah, il a mis en place une stratégie pour démarcher les acteurs stratégiques et potentiels de la vente sur Internet. Il cible principalement des opérateurs des secteurs du tourisme, de l'artisanat, des produits technologiques, des opérateurs de vente de services.
Il avait annoncé il y a quelques mois, la possibilité du paiement en ligne, qui porte sur l'ouverture de celui par cartes bancaires émises par les banques marocaines. Auparavant, les marchands ne pouvaient offrir leur produits et services qu'au porteur de cartes internationales émises par des banques internationales. Autre élément, le rôle de MTC consiste également en la gestion du paiement par carte bancaire. Le service assuré à ce niveau permet de mettre à la disposition du marchand, une solution de traitement du paiement par carte bancaire sur Internet hautement sécurisée et agréé par les opérateurs Visa et Mastercard. --------------------------------------------------------
Prérogatives élargies
L'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications, ANRT, est un établissement public institué auprès du Premier Ministre, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle a été mise en place en février 1998, en application de la Loi n°24-96 relative à la Poste et aux Télécommunications et qui a fixé les contours généraux de la réorganisation du secteur des postes et des télécommunications au Maroc. Cette Loi a été modifiée et complétée en novembre 2004 par la promulgation de la Loi 55-01. Il faut dire que la modification du cadre législatif et réglementaire du secteur des télécommunications adoptée en 2004, a élargi les prérogatives de l'Agence en matière de concurrence.
C'est une évolution qui était devenue nécessaire. L'ANRT ne pouvait rester focalisée sur la réglementation du secteur et le traitement des litiges entre opérateurs. Les télécommunications constituent un outil de travail et un facteur de coût pour les entreprises, il fallait donc qu'une institution veille aux bonnes pratiques concurrentielles dans le domaine. L'ANRT est la mieux placée pour assurer ce rôle. Il est à rappeler que le Maroc était précurseur dans le monde de l'Internet par rapport aux pays en développement. Après s'être fait dépasser entre les années 2000 et 2004 par des pays comme la Tunisie et l'Algérie, il s'est ressaisi ces trois dernières années pour retrouver sa position de leader. D'ailleurs, le recul enregistré sur 2000 et 2004 s'explique en grande partie par une mauvaise régulation de la concurrence.