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L'OPEP devrait garder ses quotas

L'Opep devrait laisser ses quotas de production inchangés mardi soir lors de sa réunion à Vienne alors que l'Arabie Saoudite a clairement indiqué qu'elle voyait d'un bon oeil le récent recul du prix du baril, frôlant à nouveau les 100 dollars, au grand dam des "durs" du cartel.

09 Septembre 2008 À 17:16

"Le marché est assez bien équilibré", a affirmé le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, en arrivant à l'aube dans la capitale autrichienne, où les ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devaient se réunir mardi soir. Le principal producteur de l'Opep a même été jusqu'à dire que son pays avait "durement travaillé depuis la réunion de juin" à Djeddah pour faire reculer les prix. Une façon de dire que non seulement Riyad ne
s'inquiète pas de voir le prix du baril retomber sous la barre des 100 dollars, mais qu'il a agi en ce sens. En juin, alors que les prix du brut flambaient sur fond d'économie mondiale fragilisée, l'Arabie Saoudite, inquiète de voir les pays riches, ses principaux clients, entrer en récession, avait unilatéralement dopé sa production d'un demi million de barils par jour. Elle tourne aujourd'hui autour de 9,6 millions de barils par jour (mbj), alors que son quota officiel n'est que de 8,94 mbj.

La décision a contribué à amorcer le récent recul des cours, en même temps que les signes de fléchissement de la demande mondiale.
Depuis leur record à 147,50 dollars le 11 juillet, les cours du baril ont chuté de 30%. Ils sont tombés sous 102 dollars à Londres mardi matin après les déclarations de M. Nouaïmi, malgré la progression de l'ouragan Ike vers le Golfe du Mexique, région pétrolifère aux Etats-Unis. L'Arabie Saoudite, premier producteur mondial et allié des Américains, tient à ménager les pays consommateurs pour empêcher une érosion durable de la demande et un transfert vers d'autres formes d'énergie. Cette position irrite l'Iran, traditionnel "faucon" de l'Opep aux côtés du Venezuela. Téhéran a demandé un meilleur respect des quotas, appelant les Saoudiens à résorber leur excédent de production pour empêcher un surplus de se former et les prix de chuter davantage. La quasi-totalité des pays membres a reconnu que le marché risquait d'être trop approvisionné d'ici l'hiver.

"Tout le monde est d'accord sur le fait qu'il y aura un problème de surproduction de 500.000 à 1 million (de barils par jour) d'ici l'année prochaine", a affirmé l'Algérien Chakib Khelil, actuel président de l'Opep, à son arrivée à Vienne lundi. Le prix du pétrole doit "être suffisant pour attirer les investisseurs", a argumenté mardi le ministre iranien Gholam Hossein Nozari, en réaction aux propos de son homologue saoudien. Mais si l'Iran, le Venezuela, l'Equateur, l'Algérie et la Libye s'inquiètent d'un prix du baril inférieur à 100 dollars, les pays du Golfe peuvent se satisfaire de 80 dollars, voire moins, et ne veulent pas accroître la pression sur l'économie mondiale avant l'hiver, quand la demande de pétrole va remonter.
En ce qui concerne les quotas officiels, la réunion de mardi devait se solder par un statu quo. Même l'Iran n'a pas appelé à baisser les quotas.

Reste à savoir si l'Arabie va accepter de réduire son excédent de production.
Selon le cabinet PFC Energy, "l'Opep a trouvé un accord de principe pour ramener sa production au niveau de ses quotas", ce qui correspond à une baisse de "500.000 barils par jour". Vera de Ladoucette, analyste du Cera, s'attend plutôt à ce que l'Arabie ajuste sa production au fur et à mesure et si elle le juge nécessaire dans les prochaines semaines. PFC Energy et Mme de Ladoucette s'attendent aussi à la tenue d'une réunion extraordinaire d'ici six semaines pour réévaluer la situation, avant la réunion prévue à Oran en décembre.
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Les cours en baisse en Asie

Les cours du brut étaient orientés à la baisse mardi dans les échanges électroniques en Asie avant une réunion de l'Opep à Vienne au cours de laquelle les pays producteurs devraient laisser leur production officielle inchangée, selon les courtiers. Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre reculait de 55 cents à 105,79 dollars le baril, après avoir clôturé à 106,34 dollars lundi à New York. Le baril de pétrole Brent pour livraison en octobre abandonnait, quant à lui, 14 cents à 103,30 dollars. Les 13 pays membres de l'Opep tiennent une réunion mardi à Vienne au cours de laquelle ils devraient, selon toute vraisemblance, laisser leur production officielle inchangée mais pourraient officieusement baisser l'offre réelle.

"Il n'y a pas de recommandation", a déclaré le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari, en sortant de la réunion du Comité de politique de l'Opep - l'instance sensée indiquer la conduite à tenir avant la réunion. Ces propos reflètent les divisions au sein du cartel pétrolier dans un contexte d'inquiétudes grandissantes face à la dégringolade des prix. Montés jusqu'à 147,50 dollars en juillet, les cours sont tombés sous 103 dollars lundi. D'un côté, les pays du Golfe semblent favorables à un maintien à l'identique de la production - 32,8 millions de barils par jour, soit 40% environ de l'offre mondiale, de l'autre les tenants d'une ligne dure, comme l'Iran, le Venezuela, la Libye ou l'Algérie, sont pressés d'enrayer la chute des prix. Ils font valoir que l'Opep produit trop et craignent un engorgement du marché.
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