AFP
16 Octobre 2008
À 14:52
Constamment sur l'offensive, accusant M. Obama de "ne pas dire la vérité” aux Américains, le sénateur de l'Arizona n'est pas parvenu à déstabiliser son adversaire, serein sous les attaques. A la fin des 90 minutes du débat à l'université Hofstra de Hempstead, dans la banlieue de New York, le verdict des téléspectateurs est tombé sans appel. Selon CNN, 58% des personnes ayant regardé le débat ont estimé que le candidat démocrate en était sorti vainqueur contre 31% qui ont désigné M. McCain. Un autre sondage réalisé par la chaîne CBS auprès d'électeurs indécis donnait un net avantage au sénateur de l'Illinois (53% contre 22%).
Pourtant, les principaux commentateurs des chaînes de télévision affirmaient que M. McCain a sans doute fourni mercredi soir sa meilleure performance face à M. Obama, en comparaison des deux précédents débats télévisés. Le sénateur de l'Arizona est l'auteur de la petite phrase qui restera dans les mémoires: "Sénateur Obama, je ne suis pas le président Bush. Si vous vouliez vous présenter contre le président Bush, il aurait fallu faire campagne il y a quatre ans”. Mais à mesure que les minutes s'écoulaient, la pugnacité du sénateur de l'Arizona a semblé se transformer en colère rentrée et en exaspération. M. McCain, incapable de contrôler ses émotions, ne cachait pas son désir d'en découdre. Ses mains étaient toujours en mouvement. Il clignait des yeux. Un sourire crispé apparaissait parfois sur son visage. Selon Kathleen Kendall, professeur à l'université du Maryland et experte en communication politique, un candidat avait une attitude présidentielle et l'autre pas.
"En regardant le débat, on avait l'impression qu'Obama était le candidat qui allait gagner”, a-t-elle estimé.
Avant le débat, tous les experts affirmaient que ce face-à-face constituait la dernière chance pour John McCain d'enrayer la dynamique de son rival, à moins d'une grave crise internationale, d'un acte terroriste ou d'une erreur fatale de son adversaire.