Les pilotes mettent fin à leur action de contestation

Cette décision a été prise en considération «à la teneur du discours royal prononcé à l'ouverture de la session législative du Parlement et à l'insistance éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI à dynamiser le dialogue social». Les pilotes de ligne ont également pris en considération les effets de la crise financière mondiale avec «la menace de récession pour le transport aérien et la situation actuelle au sein de la RAM en passe de privatisation».

L'association revendique la marocanisation totale des postes de commandants de bord (CDB) dans le groupe RAM, reportée depuis 2005, l'arrêt du transfert des avions RAM vers sa filiale Atlas Blue et du recrutement de CDB étranger, ainsi que la mise en application des accords et protocoles entérinés.

L'AMPL souligne qu'au-delà de cette «démarche citoyenne privilégiant la raison à la surenchère, les commandants de bord et officiers pilotes de ligne, convaincus de la légitimité et de la portée nationale de leurs revendications, resteront mobilisés pour en concrétiser l'aboutissement». Dans ce sens, elle continue à mettre en cause la capacité du management à désamorcer les conflits sociaux. Chose que rejette catégoriquement la direction générale de la RAM qui a fait savoir que depuis le début de l'année 2007, la Direction de Royal Air Maroc a tenu régulièrement des réunions avec les Représentants du corps des pilotes (AMPL et délégués du personnel navigant technique) et proposé l'élaboration d'un statut du pilote conforme à l'évolution récente des réglementations.

Un statut, précise-t-on, qui devra tenir compte des contraintes de l'environnement de la compagnie et des conditions d'exploitation, et propice à la mise en œuvre des aspirations légitimes du corps des pilotes.
Rappelons que dans un communiqué de la compagnie, cette dernière indique qu'en réponse à cette proposition de bonne foi, les représentants des pilotes ne cessent d'exiger la satisfaction en urgence d'un catalogue de diverses revendications allant de l'octroi de billets de faveur supplémentaires à des points touchant à la gestion de la flotte des filiales du Groupe RAM.

La dernière liste de revendications, remise le 25 juillet 2008, comporte 72 points dont l'examen sérieux devrait s'étaler sur plusieurs semaines. Pour appuyer leur démarche, les représentants ont encouragé depuis de nombreux mois les pilotes de la compagnie à perturber la régularité du programme des vols en recourant de manière abusive à des refus de vol sous des prétextes fallacieux comme le recours collectif et concerté aux repos maladies. «Ces actes d'indiscipline ont causé un préjudice financier sérieux à la compagnie et sont responsables de la dégradation de sa ponctualité, dont souffrent les passagers», a constaté la RAM.

La réponse des pilotes de ligne ne s'est pas fait attendre. Dans un précédant communiqué, l'Association avait également noté qu'aucune proposition concrète n'a été formulée aux représentants des pilotes de ligne. Elle soutient que la résolution du problème du gel des carrières des pilotes de ligne RAM au profit du recrutement et du maintien en exercice de pilotes étrangers moins expérimentés et mieux rémunérés, n'a jamais eu lieu.

De plus, les 72 points du cahier de revendications exigé par le management n'ont jamais été traités. Les pilotes de ligne membres de l'Association soulignent que «depuis 1970, sous l'égide de feu Sa Majesté le Roi Hassan II et sous la responsabilité de feu le Général Mohamed Kabbaj, le Royaume du Maroc s'est doté d'une prestigieuse école de formation de pilotes de ligne. L'objectif essentiel était de parvenir à nationaliser le métier de pilote tout en respectant les meilleurs standards internationaux. Après une décennie d'efforts, on a pu constater la totale réussite de ce plan ambitieux.

C'est toute une politique qui a été ébranlée par le recours inexplicable à des pilotes étrangers dans une Compagnie nationale.
Ce sont 38 années d'efforts qui se voient réduites à néant». «Le respect de l'accord visant la marocanisation totale devrait non seulement être une priorité pour le management mais un objectif commun et non une revendication comptabilisée sur le dos des pilotes de ligne», s'indignent-ils.

Aujourd'hui, tout semble entrer en ordre et la Direction s'est engagée à étudier toutes les revendications des pilotes de ligne, dans le cadre d'un dialogue responsable.