Refusant d'être un «trois-quart de président», le chef de l'Etat Bouteflika n'a jamais caché son intention de réviser la Constitution, relève-t-on dans l'une des éditions du quotidien algérien Al Watan. Son annonce était attendue, mettant ainsi fin à un long faux suspense, et la voie à l'adoption du projet constitutionnel doit être balisée lors de la réunion des cadres du FLN le 2 novembre prochain.
LE MATIN
31 Octobre 2008
À 15:49
Selon l'APS, «cette révision permettra au peuple d'exercer son droit légitime à choisir ses gouvernants et à leur renouveler sa confiance en toute souveraineté», a expliqué Bouteflika dans son discours prononcé, mercredi dernier, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. Les présidentielles seraient prévues pour mars ou avril 2009.
Pour ce faire, on reprendra les mêmes mécanismes qui ont donné des résultats. Une commission «indépendante» sera chargée de superviser les élections que le gouvernement aura toute liberté de doter en logistique et partant de la financer. Sur ce plan, les observateurs se rappellent qu'en ce jeudi 15 avril 1999, à 14 heures, le président de consensus avait fulminé de rage en apprenant que les « décideurs » n'allaient le créditer que de 53% des voix ; un score peu flatteur pour un postulant seul en course. Et il n'était nullement question qu'il soit «élu» avec un chiffre inférieur que celui de Zéroual (61%) en novembre 1995. Qu'à cela ne tienne, trois heures plus tard, il a été démocratiquement élu avec 73,79% des suffrages exprimés. Fin des quiproquos. La réconciliation aidant, les présidentielles de l'an 2004 ne posaient plus de problèmes apparents.Ainsi, la machine est en marche à la faveur d'une «ouhda thalita» et les instructions sont données pour que les députés soient omniprésents pendant la période allant du 4 au 13 novembre prochain. Une «ouhda thalita» qui n'a pour objectif que de torpiller la «ouhda maghrébine».
A ce propos, Rafik Benthabet, président de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté algérienne de l'APN, a souligné, lors d'une journée parlementaire sur le droit international et les règles juridiques de l'autodétermination des peuples, «le grand retard» dont souffre le règlement de la question du Sahara marocain, ce qui ne sert nullement la région du Maghreb arabe. A qui la faute, si ce n'est la faute à ceux qui l'ont désigné à la tête de cette commission. Dans ce contexte, les Marocains se demandent avec justesse le pourquoi de cet acharnement des décideurs politico-militaires algériens en ce qui concerne l'intégrité territoriale du Royaume. La marche pacifique de 350 000 citoyens marocains, un 6 novembre 1975, a bel et bien démontré la justesse de la revendication légitime et nationale.
Les dispositions du droit international étant claires et le soutien de la communauté internationale étant unanime quant à la proposition marocaine pour l'octroi d'une autonomie pour ses provinces du Sud, il ne reste qu'à les appliquer. Et ce n'est pas l'audition du 4 novembre 2008 qui changerait la donne. Aussi, il est permis d'occulter la responsabilité algérienne dans le prolongement du différend régional qui se justifie par des considérations hégémoniques ; lesquelles sont appelées à être dépassées alors que les frustrations doivent être exorcisées tout en restant à la fois réaliste et pragmatique dans la démarche adoptée par les instances onusiennes.
Car, derrière l'apparente irrationalité d'une diplomatie chaotique, le locataire d'Al Mouradia déploie une stratégie cohérente, visant à légitimer par la force un trublion de mercenaires (le polisario) sur la scène internationale et ce, en ayant parfois recours à une rhétorique d'inspiration idéologique dépassée, tout en cultivant pour des raisons tactiques l'apparence d'un homme épris de paix, préférant la négociation à l'affrontement.
Pour résoudre la question du Sahara marocain, il faut tout simplement que Bouteflika revienne à ses bons sentiments de 1975 et précisément la journée de l'annonce de la Marche Verte par feu S.M. le Roi Hassan II. Un choix décisif à même de débloquer une situation qui paraît inextricable pour beaucoup mais nullement pour les Marocains. ------------------------------------------
«Khatt Achahid»
Un membre de la faction dissidente «polisario-Khatt Achahid», Slouh Salem Mohamed, vient d'être arrêté à Tindouf par les milices du "polisario” qui l'ont remis à la sécurité militaire algérienne, a appris mercredi la MAP auprès de militants sahraouis en Espagne. Slouh Salem Mohamed, de la tribu Ait Oussa, a été arrêté dimanche par des miliciens du "polisario” à Rabbouni à Tindouf (sud-ouest de l'Algérie), avant qu'il ne soit remis à la sécurité militaire algérienne qui l'a transféré vers un lieu secret.
Le militant sahraoui est connu pour son opposition à la direction du "polisario” et ses critiques publiques à la politique répressive contre les opposants dans les camps de Tindouf. Un autre membre de la faction «polisario-Khatt Achahid», Karama Daych Moulay Ali, arrêté début octobre par des éléments de la sécurité militaire algérienne, est toujours porté disparu. La famille de Daych Moulay Ali, de la tribu Rguibat-Souaed, avait réclamé que la lumière soit faite sur les circonstances de son arrestation et sa disparition.