Le secteur financier national présente des indicateurs de performances solides qui devraient soutenir son rôle en matière de financement de la croissance. En raison de la faible présence étrangère, le secteur financier se trouve à l'abri de la crise internationale.
LE MATIN
14 Décembre 2008
À 13:11
En effet, il ne détient pas de titres ou de créances sur des institutions financières ou des fonds d'investissement internationaux affectés par les subprimes. De par la réglementation des changes et la supervision bancaire assurée par Bank Al-Maghrib, la qualité du portefeuille des banques en valeurs étrangères est scrupuleusement suivie. Pour la DPEF, les banques marocaines n'expriment d'ailleurs que rarement leurs besoins d'emprunter à l'étranger.
Aussi, leurs emprunts extérieurs ne représentent-ils que moins de 2% du total de leurs ressources. En outre, leurs positions de change sont largement inférieures à la limite fixée par la réglementation, et leurs placements en devises n'ont pas dépassé 4% du total de leurs actifs au cours des trois dernières années (3% en 2007). Par ailleurs, explique le même département du ministère des Finances, la situation financière des établissements bancaires marocains s'est considérablement améliorée ces dernières années, grâce notamment au renforcement de la supervision bancaire et à l'assainissement du secteur financier public. Il est prévu que le secteur financier national continue, sur le court et moyen termes, de connaître une évolution soutenue de ses fondamentaux qui est corroborée par les indicateurs conjoncturels du secteur. Les crédits bancaires accordés à la clientèle par l'ensemble des banques ont augmenté à fin octobre 2008 de 26% en glissement annuel.
La plupart des catégories de crédit a enregistré une hausse des encours, notamment les prêts immobiliers et les crédits à la consommation qui ont augmenté respectivement de 48% et 32% par rapport à la même période de l'année 2007. Au terme des 10 premiers mois de 2008, le rythme d'accroissement de la masse monétaire, par rapport à la fin de l'année, s'est inscrit en ralentissement, passant de 13,3% à fin octobre 2007 à 6,7% à fin octobre 2008. La création monétaire a résulté essentiellement du dynamisme des concours à l'économie même si leur rythme de progression s'est légèrement atténué, s'établissant à +19,2% à fin octobre 2008 contre 21,6% à fin octobre 2007. Cette évolution est attribuable à la progression des différentes catégories de crédit dont notamment ceux destinés à l'immobilier (+34%), à la consommation (+25,4%), à l'équipement (+21,6%) et aux facilités de trésorerie (+15%). S'agissant du marché boursier, il reste principalement domestique. La part des étrangers dans la capitalisation boursière, qui est de l'ordre de 25% à fin 2007, reste nettement inférieure à ce qui est observé dans les principaux pays développés (63% en Italie, 50% au Portugal, 42% en Espagne). Elle est détenue par des actionnaires de référence et non par des investisseurs financiers, ce qui confère au secteur une certaine stabilité et le met à l'abri des risques de contagion. En effet, le flottant détenu par les étrangers et les MRE ne représente que 1,8% de la capitalisation boursière.
Cependant, l'activité au niveau de la Bourse de Casablanca a été caractérisée en novembre par une importante correction à la baisse. Ainsi, par rapport à fin octobre 2008, les deux indices Masi et Madex se sont repliés de 7,2% et 7,1% respectivement, ramenant leurs performances depuis le début de l'année à 12,4% et 12,6% respectivement. Pour sa part, la capitalisation boursière s'est établie, à fin novembre 2008, à 543,6 MMDH, en baisse de 6,3% par rapport à fin octobre 2008 et de 7,3% par rapport à fin décembre 2007. Le volume global des transactions a atteint, au terme des 11 premiers mois de 2008, 185,1 MMDH, en baisse de 16,7% par rapport à fin novembre 2007. Pour le seul mois de novembre 2008, ce volume s'est établi à 13,5 MMDH contre 18,9 MMDH en octobre 2008. Les flux transactionnels sont répartis entre le marché central (56,6%) et le marché de blocs (43,3%). -------------------------------------------
Injection de liquidités
Le resserrement des trésoreries bancaires s'est poursuivi au cours du mois de novembre, en relation avec la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib. Face à cette situation, la Banque centrale a augmenté le volume moyen de ses interventions d'injection de liquidités, essentiellement sous forme d'avances à 7 jours sur appel d'offres qui sont passées en moyenne de 11,8 MMDH en octobre à 15,8 MMDH en novembre.
Dans le sillage du relèvement du taux directeur de 3,25% à 3,50%, le 23 septembre 2008, la moyenne mensuelle du taux interbancaire moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ), a poursuivi sa hausse en novembre pour s'établir à 3,7% après 3,59% en octobre, dépassant ainsi le taux directeur. En parallèle, le volume moyen des transactions interbancaires a diminué par rapport à octobre 2008 de 3,3% pour s'établir à 2,8 MMDH.