Naissance de SAR Lalla Khadija

Un centre économique qui ne se désemplit jamais

Tout ce que vous pouvez acheter à Londres, Milan ou à Paris, vous pouvez désormais l'acquérir au célèbre marché casablancais de la Koréâ. Il y a du tout, y compris les marques prestigieuses et surtout les jeans et espadrilles.

15 Octobre 2008 À 13:13

Des Levis, Dolce and Gabbana, des lunettes Georgio Armani, Ray Ban, Gucci, des baskets Nike, Puma, Adidas, des parfums Channel, Dior et j'en passe... Toutes ces marques, que seule une partie de la société marocaine peut s'offrir, sont exposées à la «Joutia», mais attention, elles sont toutes ou presque contrefaites! Avec plus d'un siècle d'existence, la «Koréâ » de Casablanca est un centre économique qui ne se désemplit jamais.

Chaque jours, à part les vendredis, jour de repos, l'endroit attire des foules immenses de Casablancais à la recherche de "bonnes affaires''.
Une montre imitation Cartier est proposée à 40 DH, les lunettes Georgio Armani à 30 DH, des jeans Levis ou Stradivarius à 130 DH. Presque toute la marchandise proposée dans ce marché n'a rien de prestigieux que le nom. Pourtant, les commerçants ‘"crient les noms des marques'': «montres Cartier, pull Dolce and Gabbana, Sac Luis Vuitton, lunettes Georgio Armani, etc.».

En fait, aucune marque n'échappe à la contrefaçon. Dès la pénétration à l'enceinte de la «Joutia», les étalages de différentes marchandises d'imitation n'en finissent pas. Bien que les grandes franchises prolifèrent au centre de la capitale économique, ce marché ne cesse d'attirer de plus en plus de fans. Entre les adeptes des équipements ménagers, les amateurs de motocyclettes d'occasion et les passionnés d'habits à la mode, le paysage se tisse en une véritable symbiose pour répondre aux goûts de tout le monde. Pour développer leurs portefeuilles clients, les commerçants de la «Koréâ» proposent les toutes dernières "tendances mode'' à des prix équitables.

Depuis les dernières extravagances liées à l'univers de la maison jusqu'aux contrefaçons des grandes maisons de mode, rien ne leur échappe. Les articles de Lacoste, Dolce & Gabbana, Nike ou Diesel sont devenus "monnaie courante'' dans ce marché. Malgré les descentes des services de contrôle contre la contrefaçon, les commerçants récidivent toujours. Ces derniers considèrent que la Koréâ comme les autres «Kissariates» sont faits pour le citoyen lambda qui ne peut s'offrir de vraies chaussures signées Nike, Puma ou Adidas. Pour eux, « les contrefaçons permettent de limiter le fossé social qui divise les jeunes en deux clans : riches et modestes». «Nous devons nous plier à la demande du marché. Ainsi, des commerçants se spécialisent dans les produits de contrefaçon, alors que d'autres sont connus pour la vente de séries limitées d'articles importés d'Europe, des Etats-Unis ou d'EAU », indique un vendeur d'espadrilles. 

En effet, la Koréâ propose des articles branchés dont tout le monde rêve. Que ce soit la classe moyenne ou celle aisée, tout le monde trouve son bonheur à la Koréâ. «Mise à part la contrefaçon, les vendeurs dans ce souk ont parfois l'exclusivité de certains articles de sports. Ils sont les seuls à satisfaire certains grands joueurs nationaux en survêtements et chaussures de sports», indique un propriétaire de magasin. La satisfaction des clients, les commerçants de la Koréâ en font une question de fierté. 

De fait, cet espace a connu, durant les dernières années, de grands changements. Les nouveaux commerçants ont "relifté'' leurs magasins pour être à la hauteur de leurs clients, détaillants et particuliers. Ainsi, le marché de la Koréâ s'agrandit chaque année davantage.

Des magasins au décor hallucinant y voient le jour chaque année. De petites boutiques vendant des produits variés se sont également installées au centre commercial de la place boudé depuis plusieurs années. Pour se différencier, les vendeurs des vêtements ont aménagé leurs échoppes à la méthode des grandes franchises du centre-ville. Selon l'un des responsables de ce marché «des fortunes sont nées derrière les premières baraques faussement misérables du marché aux puces». Actuellement, un petit espace dans ce site commercial d'environ 2,5 hectares vaut des millions de dirhams.

Il faut dire que malgré les descentes des autorités de contrôle ainsi que les incendies répétitifs, les baraques et les échoppes de ce marché font tourner l'économie de la région et offrent des milliers d'emplois aux jeunes Casablancais.
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Marché aux puces

Le souk Koréâ compte également des espaces de friperie consacrés aux vieux habits, sacs et chaussures vendus dans des «rayons» séparés. Chaque samedi, journée d'arrivage ou d'ouverture des colis, les amateurs "de bonnes affaires'' prennent d'assaut ce marché aux puces. «On peut trouver ici de beaux sacs à main presque neufs à 30 ou 40 DH l'unité. Les valises et les sacs de voyages sont présentés à des prix plus élevés mais ils restent beaucoup moins chers que dans les grandes surfaces», indique une habituée de cet espace commercial.

Les étalages de ce marché aux puces suscitent aussi l'intérêt des bricoleurs et des amateurs de haute technologie qui peuvent y trouver toutes sortes de marchandises de l'appareil photo sophistiqué au simple tournevis.
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