Intégration des activités de production, intensification des investissements, création d'emplois en milieu rural, avec tout ce que cela sous-tend comme effets d'entraînement positifs … Au Gharb tout comme au Loukkos, les projets à la fois valorisés et structurants continuent d'avoir le vent en poupe.
LE MATIN
25 Mai 2008
À 09:48
A l'instar de la première tranche ayant concerné le processus de transfert des terres Sodea (Société de développement agricole) au privé, la seconde étape reste tout aussi prometteuse. Portant sur une assiette foncière de 38.731 ha, la barre est, cette fois-ci, placée plus haut. Le nombre de projets retenus dans le cadre de cette opération s'élève à 116 projets dont cinq grands projets de production de semences certifiés (11.773 ha), 19 grands projets filières (13.081 ha) et 92 petits et moyens projets filières (13.877 ha). Un programme agricole d'autant plus ambitieux qu'il prévoit 10.200 ha pour les agrumes, 10.000 ha pour l'olivier et 9.500 ha pour des cultures annuelles. En prime, on escompte pas moins de 20.000 nouveaux postes d'emplois.
Le déclenchement de l'opération, dans sa seconde phase, ne peut que capitaliser les résultats probants obtenus jusque-là en le domaine. Pour Aziz Akhenouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, «le bilan de la première tranche de cette opération a été concluant à tous les niveaux à savoir l'investissement, l'équipement, l'emploi, la production et l'exportation, ce qui a incité l'Etat à déclencher la deuxième tranche du partenariat». Et de renchérir que ce partenariat public-privé autour des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, au demeurant «très positif», aura eu cette particularité de concerner le plan normatif. Une saine concurrence qui ne pouvait qu'activer le processus et conforter l'émulation dont ont fait montre les uns et les autres. «Cette réussite va nous permettre d'aller encore plus loin afin de préparer davantage le foncier pour les investisseurs étrangers et marocains intéressés par le domaine de l'agriculture», avait fait valoir le ministre, vendredi à Bargha (province de Larache).
Il s'agit de valoriser un patrimoine de l'Etat par le secteur privé en réalisant des investissements importants, a-t-il souligné, estimant que ce partenariat a commencé à donner ses fruits. Il faut dire que la mise à disposition des partenaires privés des propriétés de tailles suffisamment importantes pour la réalisation de projets agricoles et/ou agro-industriels favorise une gestion optimale (économie d'échelle). Il s'agit aussi développe les principales filières agro-industrielles, notamment agrumicole, viticole, oléicole, les rosacées, ainsi que le maraîchage industriel et l'élevage laitier. La démarche retenue s'opère par le biais d'un choix judicieux des cultures, espèces, variétés et matériel génétique adapté au terroir et au marché. Le but recherché vise une utilisation rationnelle des techniques de production (fertigation, travaux du sol, récolte, etc.). Somme toute, le partenariat public-privé autour des terres agricoles du domaine privé de l'Etat constitue l'un des éléments clés pour la réalisation de cette stratégie.
M. Akhenouch a indiqué que cette opération, qui s'inscrit dans le cadre de la mise à niveau du foncier agricole géré par l'Etat, a permis l'identification des potentialités d'investissements dans le secteur agricole, faisant remarquer que l'opération n'a répondu qu'à 20% des demandes de participation. Le partenariat privé/public permettra de créer 300 entreprises agricoles en s'appuyant sur d'importants moyens financiers et une gestion moderne, a ajouté le ministre, considérant ces partenaires de l'Etat comme le noyau dur du développement de l'agriculture de l'avenir, ce qui est en harmonie avec l'esprit du «plan Maroc Vert». Ce plan, qui cible plus d'un million d'entreprises agricoles, aura d'importantes répercussions sur les niveaux économique et social, a-t-il dit, précisant que le plan ambitionne de mettre sur pied 1.500 projets par an avec des investissements de l'ordre de 10 MMDH Le président du directoire de la Sodea, Ahmed Hajjaji, a présenté les premières projections des programmes de la deuxième tranche de partenariat public-privé qui porte sur une assiette foncière de 38.731 ha. Concernant la présélection, les résultats de la 2e tranche seront annoncés la semaine prochaine. Il s'agit d'un appel à manifestation d'intérêt pour lequel trois candidats seront retenus pour chaque projet et devront par la suite concourir une deuxième fois. ---------------------------------------------------
Une saine émulation
La journée initiée vendredi dernier par le département de tutelle a été marquée par la visite de deux exploitations agricoles relevant du partenariat public-privé. La première est gérée par Maamora Prime, une société d'investissement agricole installée dans la province de Kénitra spécialisée dans le conditionnement des asperges, pêches et nectarines. Filiale de «Primor Fruit S.A.» du groupe espagnol «Five Senses Group», cette société gère un projet qui a nécessité un investissement de 80 MDH opère dans le domaine de production et conditionnement des asperges (240 ha) et des pèches et nectarines couvrant une superficie de 100 ha.
La seconde par la société Mazaria opérant dans la province de Larache et spécialisée notamment dans la production et la transformation du lait. Ce projet intégré est consacré à la production et la transformation de lait. Disposant d'un cheptel de 3.000 vaches laitières, cette société qui gère aussi une plantation agrumicole de 500 ha a réalisé un investissement de 71 MDH. Autant de projets qualifiés de «réussite» d'autant plus qu'ils ont permis «une meilleure valorisation du patrimoine foncier dédié à cette opération de certains transferts».