Trop, c'est trop !
Il n'est pas besoin de préciser que les vacances représentent un moment important pour le bon développement et l'épanouissement des enfants.
LE MATIN
17 Janvier 2008
À 18:40
Mais quand ces moments de détente et de farniente, qui parsèment les calendriers scolaires, se font de plus en plus nombreux, les parents tirent la sonnette d'alarme. Ils trouvent que les vacances scolaires sont longues, beaucoup trop longues. « Rien que durant le mois de janvier, nos enfants ont eu droit à plusieurs vacances. A peine retrouvent-ils les bancs de l'école qu'ils sont, de nouveau, «libérés». Il n'est pas aisé pour eux de se concentrer sur leurs cours. A mon avis, il faudrait revoir le calendrier des vacances à la baisse parce que ce sont nous, parents, qui en pâtissons.
Nous n'avons pas toujours la possibilité de leur offrir des voyages ou des moyens de distraction. Nombreux sont également ceux qui n'ont personne pour s'occuper d'eux durant ces vacances», s'insurge Hind, mère de deux petits enfants, qui va jusqu'à penser que la faillite du système éducatif est en partie due à cette mauvaise répartition des vacances scolaires. Cette opinion est amplement contestée par Mounir, enseignant dans une école publique, qui estime que les arrêts continus des études sont largement mérités car le corps enseignant fournit un grand effort et, en retour, il a besoin de «souffler» de temps à autre. «Il faut dire aussi que les élèves ont besoin de «recharger leurs batteries».
En plus, je ne comprends pas comment les parents s'acharnent contre nous, alors que c'est le ministère de tutelle qui établit les règles», se défend-il. Et c'est là où le bat blesse. Car, comme tient à le préciser Abderrahmane Lahlou, président du groupe scolaire Al Madina, cette situation procède d'une planification défaillante au niveau du ministère de l'Education nationale.
Selon lui, les vacances doivent obéir à un rythme scolaire bien étudié. La bonne planification, c'est que les élèves étudient pendant une période continue avant de marquer un arrêt. Ce qui n'est malheureusement pas le cas. Cette désorganisation, qui sévit au niveau de l'enseignement public, est aussi imposée à l'enseignement privé.
«Les écoles privées essaient d'adapter leur rythme scolaire car ce n'est qu'en examinant le planning des vacances à l'état brut qu'on se rend compte à quel point il est aberrant. Pis encore, au niveau officiel, on commence à nous surveiller. Le ministère effectue des inspections pour s'assurer qu'on respecte ce calendrier. Au lieu de cela, je pense que les responsables auraient mieux fait de repenser les jours de repos des élèves. Par exemple, cette avalanche d'arrêts des études qui a eu lieu durant le mois de janvier aurait pu être évitée. On aurait pu s'arranger autrement», déclare-t-il.
Selon le règlement, nos élèves ont droit à une cinquantaine de jours de vacances durant l'année scolaire, sans compter les grandes vacances.
Après s'être trituré les méninges des jours ou des mois durant, une halte s'impose pour soulager les apprenants. «La nature de l'effort scolaire est à la fois physique et intellectuelle. Celui-ci expose inévitablement l'élève à la fatigue et nécessite, pour être supporté, des périodes de repos», assure, Ahmed Benhima, inspecteur principal de français avant de se rattraper: «Toutefois, ce repos doit être bien réparti car son cumul sur un laps limité de temps, comme c'est le cas en ce mois de janvier 2008, produit le contraire de l'effet souhaité. Au lieu de se reposer, on peut s'ennuyer et au lieu de renouveler notre énergie, il la disperse».
Pour leur part, enseignants et pédagogues ne contestent pas la fréquence des vacances. En revanche, ils remettent en question la distribution des jours fériés dans le calendrier scolaire.
En fait, une répartition harmonieuse veut dire que les élèves étudient pendant une durée continue à un rythme soutenu, pour mériter un moment de repos. Sinon, c'est le «chaos pédagogique» comme se plaisent à l'appeler certains professionnels du secteur de l'enseignement. Mais dans ce cas, et pour ne pas sombrer dans ce chaos, quelle serait la période idéale pour assurer le bon déroulement des études sans épuiser les élèves? La réponse n'est pas aussi simple que l'on pourrait le penser.
Plusieurs considérations rentrent en compte. «Il est difficile d'arrêter un nombre précis de jours car le besoin en vacances dépend de plusieurs facteurs tels l'âge, la nature de l'apprentissage et l'usage que l'on fera des congés. Disons qu'entre deux excès, il y a toujours une place pour le raisonnable que dicte le bon sens et en règle générale, il faut prévoir un repos après chaque effort», suggère Ahmed Benhima. Encore faudrait-il donner la chance à l'élève de fournir cet effort.
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Laisser l'enfant s'ennuyer
Des études de psychothérapie ont montré que les enfants avaient besoin de s'ennuyer, de ne rien faire et en ce sens les parents sont vivement invités à laisser du temps libre à leurs enfants.
Un temps libre dans le sens où l'enfant n'a rien de prévu, aucune activité planifiée, pas d'horaires à respecter...
Cette période de calme permet aux enfants de se connaître, de vivre de manière plus naturelle par rapport au temps. Le fait de ne pas être occupé du matin au soir, comme c'est le cas tout au long de l'année avec l'école, le sport, les cours et les devoirs, est capital pour l'enfant. Ainsi, laisser les enfants s'ennuyer un peu, c'est leur permettre de bien grandir !
Un enfant a besoin d'être inactif pour laisser courir son imagination, s'inventer des histoires de chevalier ou autre...
Or, l'imagination de nos enfants est trop souvent freinée par des loisirs «prêts à être consommés» qu'on leur propose. Il est ainsi conseillé de ne pas trop remplir les journées d'été de nos enfants, de leur laisser le choix de l'activité (ou inactivité) qu'ils souhaitent sans tout planifier.
Des journées hyper-organisées et planifiées par les parents freinent les enfants dans la possibilité de se connaître et de s'identifier à travers leurs propres choix. Les enfants ont besoin de se retrouver pour pouvoir développer une estime de soi, pilier de leur équilibre psychologique futur.