Fête du Trône 2006

L'esprit d'une grande épopée et les défis de la modernisation

Le Maroc célèbre aujourd'hui le 34e anniversaire de la Marche verte. L'événement, par sa dimension politique et historique, avait frappé les esprits à l'époque tant il est vrai qu'il était maintenu de bout en bout dans le secret total.

05 Novembre 2009 À 15:07

Le 16 octobre 1975, feu S.M. Hassan II annonça l'organisation sans plus d'une marche populaire pour libérer les territoires spoliés du Sahara marocain. Le 6 novembre au matin, à partir du PC opérationnel d'Agadir, le Souverain ordonna la marche en ces mots : «Osman en avant...» et fit déployer quelque 350.000 marcheurs qui, en quelques heures, franchirent les barbelés arbitraires que les terçio espagnols avaient cru ériger en guise de frontière.
La veille, dans une allocution célèbre, prononcée dans la même ville, le Souverain s'était adressé aux volontaires de la Marche en leur recommandant de saluer tout espagnol que la communauté des marcheurs rencontrerait.

«Et si d'aventure, avait-il précisé, il tire sur toi, poursuis ta marche, armé de ta seule foi que rien ne saurait ébranler». Ce n'est donc pas sans émotion que la mémoire collective se remémore ces moments glorieux de l'histoire du Maroc, la symbolique d'une communion indépassable entre le Roi et son peuple.
La Marche verte couronnait, en effet, un long combat fait de démarches diplomatiques et de luttes diverses. Elle illustrait désormais sur le mode de l'affrontement un «face-à-face maroco-espagnol», après que Madrid, sommée depuis 1965 d'engager des négociations directes avec le Maroc pour la restitution de ses territoires occupés, se fût enfermée dans une fin de non-recevoir.

La Marche verte constituait également une parade complémentaire, ce que les observateurs avaient qualifié de «coup de génie du Roi Hassan II» aux conclusions judicieuses de la Cour de La Haye qui, explicitement, répondit aux deux questions qui lui étaient soumises : «Le Sahara occidental était-il un territoire sans maître au moment de la colonisation espagnole ? En cas de réponse négative, quels étaient alors les liens de souveraineté de ce territoire avec le Royaume du Maroc et l'ensemble mauritanien ?» Après un débat de procédure que le Maroc entier avait suivi attentivement, la Cour de La Haye rendit son verdict le 16 octobre 1975 en réaffirmant l'existence des liens juridiques et historiques, d'allégeance aussi entre le Sahara et le Royaume. Elle balaya l'argument, mis à son profit par l'Espagne, que le Sahara était terra nullius. L'organisation de la Marche verte, son lancement s'appuyaient en vérité sur la décision de la Cour internationale de justice de La Haye qui fournissait au Maroc un argumentaire de poids.

Après trois semaines laborieuses de préparatifs, elle était lancée le 6 novembre 1975 dans un mouvement d'exaltation et de symbiose populaires. Presse écrite et audiovisuelle avaient été conviées à couvrir l'un des événements les plus grandioses qui constituent toujours une nouvelle étape dans l'histoire du peuple marocain. La mobilisation de 350.000 volontaires, sa gestion assurée à travers une organisation remarquable, la sympathie internationale dont elle bénéficia, contribuèrent à son succès. Il reste que la Marche verte, unique en son genre puisqu'elle inspira bien d'autres marches dans le monde, constitua en son temps un précieux moyen de pression sur Madrid en ce qu'elle démontra la détermination du peuple marocain à libérer son territoire du sud du joug colonial. Elle incarne aussi depuis lors une manière d'épopée et l'exemple le plus significatif d'un patriotisme farouche et de la symbiose entre le Trône et le peuple marocain.

Les combats et les défis que le Maroc n'a cessé de relever par la suite se sont inscrits dans une logique de mobilisation qui est l'une des caractéristiques principales de notre histoire moderne. Aussi, la Marche verte dont nous commémorons aujourd'hui le 34e anniversaire, reste-elle un motif de fierté et nous sert-elle d'arrière-plan pour mener, sous l'égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le combat de modernisation et de développement.
A coup sûr, les générations d'aujourd'hui ne sauraient oublier cet événement aux retentissements considérables qui nous sert de ferment et de levier en même temps.
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Une référence et une démarche inédite

Fruit du génie créateur de feu S.M. Hassan II, cette glorieuse marche a suscité un élan patriotique inégalé pour le parachèvement de l'unité territoriale du Royaume, dès son annonce, le 16 octobre 1975, par le regretté Souverain, juste après la confirmation par la Cour internationale de justice de La Haye de l'existence de liens juridiques et d'allégeance entre les Sultans du Maroc et les tribus sahraouies. Après avoir pris connaissance de cet avis, qui représentait une reconnaissance de la légitimité des revendications du Maroc pour le recouvrement de ses territoires spoliés, feu S.M. Hassan II annonça, le même jour, l'organisation d'une Marche Verte pacifique qui a aussitôt suscité un écho retentissant et une adhésion fervente de l'ensemble du peuple marocain. Le monde entier se rappelle comment le peuple marocain a répondu avec spontanéité et élan à l'appel royal de sorte que les listes des inscrits débordaient de loin sur le chiffre fixé de 350.000 participants.
Armés de leur foi en Dieu et du bien-fondé de leur cause première, les 350.000 volontaires (dont 10 % de femmes), venant de toutes les régions du pays, se sont mobilisés pour cette marche libératrice qui démontra la ferme volonté du peuple marocain de récupérer son territoire.
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