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L'accord d'association Maroc-UE paraphé

Dans le dossier de libéralisation des échanges agricoles, agro-industriels et de la pêche, le Maroc revient de très loin. Un nouvel accord d'association Maroc-Union européenne (UE) a été parafé et entériné le 14 décembre dernier, après une dizaine de rounds de négociations entre la Commission européenne et le Royaume.

17 Décembre 2009 À 18:14

Il vient ainsi corriger les insuffisances de l'ancien accord datant de 2003 qui ne traitait que les produits faisant partie d'un échange de concessions pour une liste limitée de produits et non un libre-échange. Il ne couvrait ainsi pas l'ensemble des produits agricoles, agricoles transformés et produits de la pêche. Les concessions accordées par l'UE étaient sous forme de quotas pour tous les produits-phares de l'offre d'exportation marocaine. Ce qui était restrictif pour les produits stratégiques de l'Offre Export Maroc.

En outre, il ne comprenait aucune disposition relative aux « Normes SPS » et aux identités géographiques (OG), aspects de valorisation nécessaire à la mise en œuvre du Plan Maroc vert (PMV). « Des limites qu'on a tenues à corriger dans le cadre du nouvel accord, et ce en concertation avec tous les opérateurs exportateurs et importateurs », a laissé entendre Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime qui, une fois a repris le dossier en main, a demandé de ralentir les négociations. « Il fallait avoir de la visibilité par rapport au PMV. On a revu nos ambitions qui sont d'ailleurs exprimées par les opérateurs », a-t-il précisé lors d'une conférence de presse tenue hier à Casablanca. A vrai dire, ces négociations ont permis au Maroc de renforcer le positionnement de ses exportations agricoles sur les marchés de l'Union européenne et d'adapter les mesures de l'accord aux orientations du Plan Maroc Vert.

L'entrée en vigueur des nouveaux protocoles agricoles permettra au Maroc de bénéficier d'une libéralisation totale en faveur de ses produits agricoles dont des produits phares tels que les oranges et l'huile d'olive. Une liste réduite de produits comprenant les tomates, l'ail, les clémentines, la fraise, les concombres, les courgettes et le sucre, demeure soumise à un traitement différencié, tout en bénéficiant d'une amélioration sensible de son accessibilité au marché européen à travers l'augmentation des quotas exonérés de droits de douanes ou la réduction du prix d'entrée. Avec ces nouvelles dispositions, l'accord permet la libéralisation immédiate pour les exportations marocaines à hauteur de 67% pour les produits agricoles, 98% pour les produits agro-industriels et pour les 100% des produits de la pêche.

En outre, les exportations marocaines bénéficieront d'une clause de préférence en cas d'octroi de réductions de prix d'entrée plus avantageuses à l'un des pays de l'espace méditerranéens, et d'une clause de rendez-vous dès que les quotas sont atteints pour certains produits et au plus tard 3 ans après l'entrée en vigueur des nouveaux protocoles, pour l'amélioration des dispositions préférentielles.
Des avancées qui n'ont pas été du goût des agriculteurs européens, notamment espagnols et français, qui ont considéré cette nouvelle ouverture des frontières comme une provocation. En tous les cas, le projet, après être paraphé, est aujourd'hui dans les circuits d'approbation et d'adoption.
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