Spécial Marche verte

Rhume des foins, le mal des beaux jours

Si, pour beaucoup d'entre nous, l'arrivée du printemps évoque la douceur de l'air et le retour des beaux jours, cette période est pour certaines personnes synonymes de plusieurs désagréments.

07 Avril 2009 À 16:01

Le rhume de foins est l'un d'entre eux! C'est une forme de rhinite allergique induite par les pollens d'arbres, les graminées ou diverses autres plantes herbacées, dispersés par le vent. Caractérisée principalement par les brûlures, les rougeurs, les gonflements et larmoiement oculaires,les éternuements en salve, l'obstruction ou écoulement nasal abondant, le rhume de foins constitue un problème important. Toutefois, si ces symptômes apparaissent chaque année pendant le printemps et l'été, c'est-à-dire justement lorsque la concentration de pollen dans l'air est très forte, il s'agit sans doute d'une allergie saisonnière, c'est-à-dire du rhume des foins. Si au contraire les symptômes persistent toute l'année, il s'agit d'une allergie pérenne, sûrement due à la présence d'animaux de compagnie à poils (chiens, chats, etc.). Cependant, les symptômes du rhume des foins sont très visibles. En général, tous ces symptômes apparaissent ensemble, c'est-à-dire en même période (ce qui n'est pas le cas pour le rhume de saison dans lequel les symptômes ont tendance à apparaître l'un après l'autre).

Il s'agirait éventuellement d'un nez bouché et qui démange fortement, les écoulements sont clairs, liquides et souvent abondants. Quant aux yeux, ils deviennent irrités et rouges, se gonflent et s'emplissent de larmes (souvent les médecins parlent de conjonctivite). Aussi, les éternuements deviennent très fréquents et souvent en salve, et la gorge devient irritée et parfois douloureuse.
A ces symptômes s'ajoutent une sensation de fatigue et des maux de tête. Dans les cas les plus graves, il peut survenir des difficultés respiratoires, voire même des crises d'asthme.

Causes et traitement
L'apparition et la gravité des symptômes du rhume des foins dépendent de la quantité d'allergènes présents dans l'air et du degré de sensibilisation préalable de la personne. 50 à 90% des sujets souffrant de rhume des foins ont des antécédents d'allergies dans leur famille (prédisposition génétique). Concernant le traitement, nous pouvons distinguer 3 types de traitement pour soigner ce rhume: les comprimés, les gouttes nasales et le spray. Cependant, il existe des médicaments qui soignent et atténuent les symptômes du rhume des foins, mais qui ne guérissent pas la cause. Le principe actif le plus connu et certainement le plus efficace est un médicament contenant de la «cétirizine». Cette molécule est un anti-histaminique de classe moderne (avec moins d'effet sédatif), à prendre en comprimé ou en gouttes. Il existe aussi un autre anti-histaminique moderne et efficace. Il s'agit des médicaments à base de «loratidine».

Pareillement, on peut aussi utiliser des sprays nasaux, comme des vasoconstricteurs, pour libérer le nez ou des gouttes pour les yeux, lors de conjonctivite associée. En effet, il semble que le principe actif «acide cromoglycique» puisse exercer un effet préventif contre le rhume des foins.
Le médecin peut aussi recommander des médicaments sous forme de spray nasal à base de corticoïdes ou dans des cas plus graves, des traitements par voie orale (en comprimé) à base de corticoïdes. Toutefois, sachez, qu'il existe une thérapie possible qui agit de façon préventive et repose sur la désensibilisation (ou hypersensibilisation) aux pollens. Elle permet d'habituer progressivement le corps aux allergies et d'arriver à la fin à ce que le corps ne réagisse plus. Les spécialistes estiment que cette méthode de désensibilisation dure en général 3 à 5 ans et consiste en moyenne plus de 200 injections. De nouveaux traitements pourraient toutefois permettre d'effectuer seulement 3 injections. Cette solution n'est envisagée que lorsque la gêne occasionnée est intense et longue (plusieurs semaines).

Il est donc inutile d'entreprendre une désensibilisation lorsqu'on est sujet à un rhume des foins quelques jours par an. De plus il faut savoir que le taux de succès de la désensibilisation est de 85%. Il existe aussi des soins à base de compléments naturels tels que la vitamine C (prendre 1 gramme 3 fois par jour de vitamine C pendant la durée des symptômes du rhume des foins. Cette dose produit un effet antioxydant sur les cellules des voies respiratoires), la vitamine B5, qui est un décongestionnant nasal ou les acides gras oméga-3 qui se trouvent dans les graisses de poissons et qui atténuent les inflammations de la gorge.
Il est à noter que même si les médicaments modernes sont plus efficaces, ces remèdes à base de compléments nutritionnels soulagent beaucoup pendant les périodes critiques.
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Faute aux pollens

En vingt ans, les allergies aux pollens ont augmenté de 20 %. Six à dix millions de personnes font une crise chaque année, dont respectivement 10% et 15% parmi les enfants et les adolescents. Cette augmentation est due en partie aux changements climatiques. Les saisons polliniques sont plus précoces, durent plus longtemps et les pollens sont plus allergisants. Outre l'inconfort qu'elle provoque, la rhinite allergique est soupçonnée de favoriser la survenue d'un asthme. Les pollens varient selon les régions et les saisons. Pour connaître votre allergène, deux tests chez l'allergologue vont vous permettre de le savoir : test cutané (prick-tests) et test sanguin (mesure des IGE spécifiques). Ceci dit, afin d'éviter d'en arriver là, certaines précautions sont à retenir : en cas de rhume des foins dû aux pollens qui revient chaque année, tâchez de consulter avant l'arrivée des symptômes pour que l'on vous donne des mesures préventives.

Aussi, si on vous propose une opération du nez pour enlever d'éventuels polypes, sachez qu'au bout d'un certain temps, les problèmes risquent de réapparaître. L'opération n'est pas efficace à 100 %. Enfin, si vous avez en permanence (ou presque) le nez bouché, n'utilisez que les médicaments prescrits par le médecin ORL. Certains médicaments mal utilisés ou utilisés trop longtemps risquent de favoriser ou d'entretenir des problèmes d'obstruction nasale. Rappelez-vous surtout que dans certains cas, la rhinite peut survenir en l'absence de toute cause infectieuse ou allergique. Il peut s'agir d'une rhinite vasomotrice, les facteurs déclenchant peuvent être très divers, comme l'utilisation abusive de médicaments vasoconstricteurs.
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