La beauté envahit toutes les salles et le visiteur est animé par un sentiment de paix intérieure.
LE MATIN
27 Juillet 2009
À 15:00
Voilà ce que ressent tout curieux voulant découvrir l'exposition «L'art pour l'environnement», organisée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement du 23 juillet au 17 août à la Villa des Arts de Casablanca. Cette manifestation culturelle, qui regroupe 21 artistes dont 13 peintres, un sculpteur et 7 photographes, convie le visiteur à un voyage dans la nature à travers des œuvres qui interpellent l'opinion publique et nous invitent à adopter un comportement responsable envers l'environnement comme ne pas jeter les déchets partout, exclure l'arrosage des pelouses à midi ou déconseiller aux gardiens d'immeubles le lavage des terrasses. La sensibilisation à l'économie de l'eau doit commencer maintenant, car nos générations futures seront confrontées prochainement à la pénurie de l'or bleu. Pour le reste, cette exposition présente des œuvres magiques. «J'ai réuni dans cette exposition des artistes qui représentent aujourd'hui des valeurs sûres, mais il y a aussi des talents prometteurs sur qui il va falloir compter», indique Tania Chorfi, commissaire de cette exposition. Parmi ces valeurs sûres, il y a Tibari Kantour, un artiste sourd, mais qui lit tout sur les lèvres. Celui-ci présente une œuvre (La terre comme héritage pour nos enfants), inspirée d'un paysage en été.
«Dans ce tableau, j'utilise des couleurs chaudes et éclatantes pour exprimer mon optimisme dans la vie. Par ailleurs, je refuse d'être classé comme un artiste-peintre, car ce dernier se limite seulement à son chevalet, alors que moi, je revendique le qualificatif d'artiste plasticien qui utilise plusieurs techniques : terre, collage, gravure et papier de soie», explique ce lauréat de l'Ecole des Beaux arts de Bruxelles. Autre artiste, Ahlam Lemseffer qui revendique faire partie des artistes militants engagés dans la défense de l'environnement et qui dans son travail alerte le public sur l'impact des guerres sur la Terre «J'emploie des couleurs claires comme le jaune pour rendre hommage à la nature sans oublier le noir pour mobiliser les gens sur les dangers que courent notre planète », souligne-t-elle. Le public peut découvrir également les tableaux d'Abderrahim Yamou d'où se dégage une inspiration végétale qui exalte le vivant, explore les traces des branches noueuses et démêle feuilles et boutures. Sa peinture est une recherche sur la matière et ses possibilités esthétiques. Ses travaux traduisent une passion pour les couleurs naturelles qui enflamment son imaginaire et sa mémoire.
Outre ces œuvres, il y a aussi celles d'Abdelkrim Bellamine, d'Abdelouhad Sordo, de Houda Khalladi, de la plasticienne Fatiha Zemmouri et des photographes qui s'inspirent, entre autres, de l'art de la récup (objets récupérés), de la misère, des voyages. Des thèmes explorés par Khalid Jalal, Anas Bennani, Fouad Maazouz, Abderrahmane Doukkane, Abdeslam Hadiri, Lamia Naji, Leïla Ghandi, Nabil Bahya, Najia Mehadji, Rahima El Arroud, Taja Atlassi, Rita Alaoui et Lina Tazi. Cette dernière revendique une forme d'imperfectionnisme. Pour elle, l'important est de privilégier le premier jet, l'expression première et brute du sentiment qui l'a inspiré. Professeure de génétique à la faculté des sciences de Rabat, cette artiste nous pousse à nous accepter tels que nous sommes. Cette expression est avant tout une manière de nous réconcilier avec notre si humaine imperfection ». L'exposition puise également dans l'art figuratif grâce au talent de Lahbib M'seffer, un artiste peintre qui demeure profondément attaché à la philosophie romantique. Un mouvement intellectuel qui regarde au-delà du réel le spirituel, le fantastique, l'inaccessible, le merveilleux et le mystérieux. Ses tableaux sont souvent dominés à 90% par le bleu du ciel. Pour certains, cet artiste représente un pasteur de la lumière qui guide le soleil, l'accompagne à son coucher et le guette le matin au lever du jour. -------------------------------------------------------------------
Villes fleuries
La Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement est engagée dans plusieurs programmes dont celui notamment des « Plages propres» qui visent la mise à niveau environnementale des plages du Royaume pour atteindre les standards internationaux. D'autre part, il existe un autre programme relatif à la l'éducation environnementale à travers les programmes «Jeunes reporters et Eco-écoles» dont l'objectif est d'impliquer les jeunes dès leur plus jeune âge dans une dynamique de prise de conscience à la protection de l'environnement et asseoir ainsi les bases d'une culture de développement durable pérenne. Par ailleurs, la Fondation a créé « Clef verte », un label international de gestion environnementale des établissements pour favoriser un tourisme durable et faire de notre pays une véritable destination «verte». Autre action «Ville fleuries » axée sur la réhabilitation et la protection des jardins historiques tout en favorisant l'extension du patrimoine vert national.