Salon international de l'agriculture de Meknès

Une deuxième chance pour Moukawalati

10 Février 2009 À 15:52

Un nouveau vent souffle sur le programme Moukawalati. « Après seize mois de lancement effectif de ce programme structurant, un plan de relance a été préparé par le comité national », a précisé Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, lors d'une conférence de presse organisée à cet effet le lundi 9 février. Ce plan s'articule autour de cinq principaux axes, visant à pallier aux insuffisances de la première mouture. D'abord, l'ouverture du programme à tous les porteurs de projets.

Il s'agit là d'une requête soutenue par plus d'une personne et d'institution. En effet, «en limitant à une certaine catégorie de diplômés, on s'est trompé de cible », explique Hafid Kamal, directeur général de l'ANAPEC (Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences). Avant d'ajouter, « cette ouverture va nous permettre d'exploiter tout un gisement d'entrepreneurs, tout en donnant la possibilité à ceux opérant dans le secteur informel de passer au formel». Le deuxième axe consiste à élargir le réseau des guichets et renforcer leurs capacités. 68 nouveaux guichets vont voir le jour, ce qui portera leur nombre total à 183. Une force de frappe qui va permettre de couvrir 29 nouvelles provinces et villes, qui sont restées à l'écart auparavant. Et afin de renforcer les capacités des guichets, plusieurs actions ont été d'ores et déjà entreprises.

En effet, 112 nouveaux accompagnateurs ont été formés, 22 anciens ont été perfectionnés, des supports et outils permettant un meilleur accompagnement ont été mis à la disposition des accompagnateurs, et il est prévu une amélioration des supports pédagogiques. A cet égard, il convient de souligner que par partenaires, l'OFPPT s'adjuge la part du lion avec 41 guichets (un réseau qui atteindra 600 guichets au cours de 2009), suivi par les cabinets de conseil (36), les Chambres de Commerce, d'Industrie et de Services (29), les associations de micro crédit (20)… par ailleurs, « des guichets sectoriels vont être créés (agriculture, industrie…) », a fait savoir H. Kamal.

La dynamisation du pilotage régional et local est le troisième axe de ce plan de relance. Pour ce faire, il est prévu, l'organisation, entre février et mai 2009, de 50 tournées régionales d'information pour assurer une communication autour du plan de relance en direction des différents acteurs régionaux d'une part, et des guichets d'autre part, et la mise en place de 71 comités techniques locaux, «une sorte de pendant du comité national qui va assurer le suivi des projets au niveau local », explique H. Kamal. Le quatrième axe s'attaquera à la sensibilisation des agences bancaires.

Ainsi, elles seront tenues de respecter le guide pratique Moukawalati (délai de traitement, constitution des dossiers…) et de s'impliquer dans les travaux des comités techniques locaux. Au niveau national et régional, il sera procédé à l'identification d'un interlocuteur par banque et par province/préfecture. Le cinquième et dernier axe, qui est d'ailleurs le fer de lance du programme : la communication. L'approche retenue cette fois-ci est la communication basée sur des cas de réussite à travers des témoignages des porteurs de projets. Ainsi, chaque comité régional a proposé trois ou quatre cas et c'est le comité national qui a tranché. Au terme, quatre entreprises opérant dans l'agriculture, le fer forgé, la confection et les NTIC ont été choisies.

Le programme de la campagne de communication comporte une communication mass media (spots TV et radios, affiches et presse) et une communication de proximité. Au menu figure l'organisation de 400 actions en direction des porteurs de projets potentiels sous forme de journées de sensibilisation et d'appels à inscription au programme sur l'ensemble du territoire marocain. Et ce n'est pas tout. Lors de cette conférence, Latifa Chihabi DG de l'ANPME a déclaré que dorénavant il est hors de questions de laisser les créateurs d'entreprises à la merci des conditions. Ainsi, il est programmé un suivi des entreprises nouvellement créées sur une durée de deux ans par l'ANPME. Objectif, éviter l'échec des entreprises, qui demeure plus prononcé lors de la phase de démarrage.
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Pas d'objectifs chiffrés

Comme tout plan ou programme, il faut avoir des objectifs chiffrés. Là-dessus, il semble que le gouvernement a bien saisi la leçon de la première mouture.
Désormais, les projections concernent uniquement le court terme, trois à quatre mois selon Hafid Kamal, et on est loin des 30 000 créations d'entreprises visées par la première mouture. Avec la nouvelle copie, la prudence est de mise.

En effet, à court terme, le potentiel de création d'entreprise est de 700 entreprises réparties comme suit : 50% des 368 dossiers déposés auprès des banques pour étude et 534 dossiers eFloussy finalisés ». Ce qui portera le nombre d'entreprises créées dans le cadre de ce programme à 2.000 entreprises à mi 2009.
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