Un art noble qui n'a jamais connu de déclin

Les artistes invités pour cette prestation ne sont autres que les détenteurs du « Prix Mohammed VI de la calligraphie », notamment Jamal Bensaid, Abderrahim Gouline, Abdel-Ilah Amzal, Mohamed Moalmine, Mohamed Amzil, Mustapha Fellouh, Hamid Kharbouchi, Abdessamad Mehfad et Mohamed Karmad.
Tous ont fait preuve d'une grande ingéniosité et d'un talent exceptionnel pour mettre en valeur le pouvoir artistique de la lettre arabe. Leur carrière dans ce domaine est riche en manifestations aussi bien au Maroc que dans d'autres pays islamiques, ayant à leur actif plusieurs prix et distinctions honorifiques.
«En contemplant ces œuvres, nous nous rendons compte que notre art islamique est très vaste. Nous sommes fiers de voir toutes ces créations à base de calligraphie représentant l'une des spécificités de l'esthétique de l'Islam », affirme un visiteur de l'exposition. En effet, beaucoup sont restés ébahis devant la splendeur et la finesse de la lettre arabe qui permet à l'artiste rénovateur de la manier et de lui octroyer des formes artistiques les plus magiques. Des versets coraniques sont, ainsi, évoqués dans la majorité des travaux pour signifier l'élévation du Livre Saint et de la langue arabe.

«Cette prestation est une occasion pour faire découvrir la beauté et la grandeur de la calligraphie arabe connue pour sa flexibilité et sa prédisposition de prendre des formes artistiques. Elle permet d'accompagner la renaissance de cet art dans le monde arabe et occidental. Sachant que cet art est resté authentique et sa valeur artistique n'a jamais subi de remise en question comme les arts plastiques. Il a toujours su garder sa place contre vents et marées et franchir les frontières avec le pinceau de peintres occidentaux de renom tel Picasso et d'autres qui ont choisi d'utiliser la lettre arabe dans leurs travaux.
Ceci prouve sa notoriété dans notre civilisation islamique et ailleurs. C'est pour cela qu'il draine avec lui des messages des plus précieux, notamment sa capacité de communiquer avec l'observateur et donner une image honorable sur l'art arabe et islamique », souligne l'artiste-calligraphe Mohamed Amzil, l'un des participants à cette exposition.

Et d'ajouter que l'intérêt pour l'écriture arabe ne date pas d'aujourd'hui, car dès les premiers temps de l'Islam, les styles calligraphiques arabes se sont développés, avec la diffusion de livres de tous types dans l'aire géographique de Dar al-Islam. Ainsi, la calligraphie prend une autre dimension dans les arts d'Islam et commence à se présenter sous une valeur symbolique.
Mais, c'est aux temps des Abbassides qu'elle prend une ampleur aussi bien dans la littérature que dans la poésie, avec un reflet du monde naturel. Généralement, les calligraphies arabes sont divisées en deux groupes facilement distinguables, notamment les écritures coufiques (ou kufiques) qui se caractérisent par leur caractère anguleux, puis les écritures cursives (naskhi), beaucoup plus arrondies.
Toutefois, sur le plan historique, cette distinction est très contestable, puisque les deux systèmes coexistent avec de nombreuses variantes chacun.
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Naissance de l'écriture arabe

L'écriture arabe est donc née aux alentours du VIe siècle à partir de l'écriture cursive nabatéenne. Elle s'est progressivement répandue à l'époque de Sidna Mohammed à La Mecque puis à Médine.
Ainsi, s'est développée la première écriture spécifiquement arabe, le Jazm, dont la raideur, l'angulosité et la proportion égale de ses lettres rappellent la graphie coufique. L'écriture Jazm devient bientôt celle de tous les Arabes en assumant le statut de l'écriture sacrée que Dieu avait spécialement choisie pour transmettre à l'humanité son message divin.