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Les habitants ont boudé les dernières élections communales

Les habitants de Casa-Anfa semblent préoccupés par l'argent, le shopping, les loisirs, la mode… Enfin par tout sauf les enjeux communaux de leurs arrondissements.

19 Juillet 2009 À 10:49

Un récent bilan réalisé par la préfecture des arrondissements de Casa-Anfa sur les dernières élections communales confirme l'intérêt lointain que suscite le vote chez cette catégorie de Casablancais. En effet, sur 259.702 inscrits, 61.825 personnes seulement ont voté. De fait, seuls 24% de la population a participé aux élections. Selon le gouverneur des arrondissements de Casa-Anfa, Khalid Safir, ce pourcentage a baissé de 40% entre 2003 et 2009. Le dernier diagnostic montre clairement que le nombre d'électeurs est passé de 98.736 en 2003 à 76.816 en 2007 pour arriver à quelque 61 mille personnes aux dernières élections communales. Les habitants de l'arrondissement Sidi Belyout sont les plus assidus. Malgré la forte abstention, ils étaient 25.613 citoyens à voter le mois de juin dernier. Par contre, l'arrondissement Mâarif a enregistré 20.101 participations en 2009 au lieu de 30.788 en 2003. Loin derrière, les résidents d'Anfa ne sont que 16.111 à avoir voté, soit 4.071 voix de moins qu'en 2007.

Vu ce constat, le gouverneur de Casa-Anfa a appelé les élus à revoir leurs stratégies. «Il faut savoir pourquoi les Casablancais boudent-ils les élections. Vous devez peut-être travailler davantage sur les quartiers marginalisés et sur ceux qui contiennent moins d'électeurs», a-t-il souligné lors d'une rencontre organisée récemment à son siège. Afin de s'assurer de l'avenir de son département, Khalid Safir a réalisé une évaluation détaillée des élus, commençant par leur niveau scolaire. Ainsi, 53 % des élus d'Anfa et Mâarif ont un niveau scolaire supérieur. 35% des représentants de chaque arrondissement ont continué leurs études jusqu'au lycée alors que 12% n'ont pas dépassé l'école primaire. Sidi Belyout est un peu plus «chanceux ».

56% de ses élus ont fait des études supérieures, 38 % ont un niveau scolaire secondaire et seulement 6% ont un niveau du primaire. «Le niveau scolaire des élus est rassurant», a affirmé Khalid Safir. Pour lui, ce bilan atteste que la préfecture Casa-Anfa est entre de bonnes mains. En effet, ces résultats peuvent paraître assez positifs, car plus l'élu est instruit plus il sera utile pour sa ville. Cependant, seuls l'esprit de citoyenneté, le sérieux et la bonne gouvernance comptent réellement pour le développement communal d'une région. Sur un autre registre, la préfecture en question connait une prédominance masculine. Les trois arrondissements comptent seulement 24% d'élus femmes.

Classifiée selon l'âge des personnes votées, Casa-Anfa n'est certainement pas la plus jeune. A Sidi Belyout, 44% des élus sont âgés entre 51 et 60 ans et 38 % d'entre eux ont plus de 41 ans alors que les jeunes, moins de 30 ans sont très peu représentatifs, moins de 6%. A Anfa, 64% des élus sont catégorisés entre 41 et 50 ans. L'arrondissement Mâarif, quant à lui, compte à son registre 41% d'élus âgés entre 41 et 50 ans, 24% entre 51 et 60 ans et 17 % ont plus de 60 ans.
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Les nouveaux privilégiés

1.190 candidats se sont présentés aux dernières élections communales au niveau de la préfecture d'arrondissements Casa-Anfa. Les habitants ont fait confiance à des nouveaux élus, choisis pour la première fois, notamment à Sidi Belyout et Anfa. 76% de ces élus sont des hommes qui ont plus de 40 ans en majorité.
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