Une initiative pour «reformuler» le Mâarif

Après Derb Ghallef en 2007 et les anciens Abattoirs en 2008, c'est au tour du quartier Mâarif de se restructurer. En effet, l'École supérieure d'architecture de Casablanca (EAC) a lancé au cours de la semaine dernière nouvelle «charrette» sous le thème «Reformulation du quartier Mâarif de Casablanca». Cet événement a mobilisé les étudiants en dernière année du premier cycle et ceux du second cycle de l'école. Durant une semaine, les participants ont manifesté leur volonté d'amélioration du cadre bâti de la métropole. Les étudiants ont été aidés dans cette initiative par des spécialistes dans divers domaines de l'aménagement urbain. Leur objectif : repenser le quartier Mâarif comme un des centres urbains majeurs de la métropole, dédié à l'activité tertiaire (bureaux, commerciaux, etc.) tel que présenté par le schéma directeur de Casablanca. Pour ce faire, plusieurs ateliers de réflexion ont été organisés à ce sujet. Étudiants, citoyens, architectes et autres professionnels ont débattu de différents thèmes à même d'analyser «comment inscrire ce quartier dans la ville en devenir, le rendre fonctionnel, lui assurer une qualité urbaine à même de participer au rayonnement de la métropole aux niveaux local et régional ?». «Les travaux, supervisés par les conférenciers et les invités d'honneur venant de différents horizons, seront évalués par un jury composé entre autres d'enseignants, de responsables locaux et d'acteurs de la scène culturelle de la ville», indiquent les responsables de l'EAC.

A l'issue de cet évènement, les étudiants proposent des idées de changement et une cure de jouvence pour ce quartier mythique de la capitale économique. Leurs travaux sont exposés au public dans le hall de l'école Ainsi, les Casablancais peuvent les voir, les «étudier» et les comparer avec leurs attentes. Les futurs architectes ont laissé libre cours à leur imagination et surtout à leur savoir-faire pour établir un nouveau Mâarif. Mené par l'École supérieure d'architecture de Casablanca, ce projet de conversion veut agir comme pôle d'attraction pour les différentes pensées et dynamiques de la ville afin d'avoir une vision du nouveau Mâarif. Une fois restructuré, ce quartier verra le déploiement entre ses murs et ruelles de plusieurs œuvres architecturales protégés, des espaces d'architecture et d'arts ouverts sur la ville. Le Mâarif dédié au commerce et à la résidence sera imaginé en un espace d'art, de culture et de modernité où il fait bon de vivre et de flâner. Conçu au cours des années 20 pour être dédié à la fonction résidentielle et à l'activité artisanale pour les Européens, ce quartier a connu depuis les années 70 de grands changements.

«La transformation du quartier n'est pas achevée et pose aujourd'hui de graves problèmes de circulation, de pollution, de densité et de maîtrise du développement», affirment les responsables de l'E.A.C. Cette dernière se donne pour mission de rassembler toutes les suggestions de réhabilitation du quartier en question. Elle adopte une démarche participative qui vise à décloisonner et investir l'espace urbain, mais également à contribuer au développement économique et social de la métropole dans un rayonnement qui va au-delà de ses murs, à travers les potentialités créatives de ses étudiants. La «charrette» consiste en un projet concret permettant aux élèves de l'EAC et à ses enseignants chercheurs de se pencher sur la problématique de Casablanca et d'apporter des suggestions pour la revitalisation de son centre.
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Stratégie de l'école

L'Ecole d'architecture de Casablanca est aussi une école citoyenne ouverte sur son environnement consacrant ses efforts à la création, l'innovation et la recherche.
Pour sa direction, le principal objectif demeure «la mise sur le marché de professionnels compétents et ouverts, aptes à s'ouvrir graduellement sur les spécificités économiques, culturelles et sociales du pays et à bâtir le Maroc de demain».
L'EAC a été créée en 2004 pour répondre à un besoin de formation d'architectes compétents afin d'accompagner le développement du secteur du bâtiment et de soutenir le dynamisme culturel du pays.