L'humain au centre de l'action future

«Le rôle principal du film a été campé par Nour-Eddine Lakhmari»

Nous les avons vus à l'affiche du dernier opus de Nour-Eddine Lakhmari. Depuis, tout le monde parle de ces deux jeunes acteurs au grand talent. Ensemble, ils ont séduit le public et les jurys du Festival international du film de Dubaï et celui du film national de Tanger.

18 Janvier 2009 À 16:04

Les chômeurs délinquants du film, meilleurs acteurs de cette fin d'année 2008 dans la réalité, répondent à cœur ouvert à nos questions. Des habitants de Casanegra comme on n'en rencontre pas tous les jours : Karim et Adil de leurs vrais noms Anas El Baz et Omar Lotfi.

LE MATIN : Vous êtes les incontournables héros de la ville de Casablanca en cette période. Qu'est-ce que cela vous fait ?

Anas El Baz :
Ce n'est facile de sortir de l'anonymat. C'est vrai que c'est très plaisant quand les gens te reconnaissent et quand tu deviens un peu célèbre, mais c'est également une lourde responsabilité à prendre. Maintenant, il faudra que nous maintenions le cap en garantissant une bonne, voire une meilleure interprétation lors des prochains films que nous ferons.

Omar Lotfi : C'est toujours une bonne chose de devenir célèbre et d'avoir un public. Cependant, il faut réussir à garder un bon niveau, être toujours à la hauteur et ne pas décevoir ses spectateurs.

«Adil et Karim» sont vos premiers rôles principaux dans un film et ils ont remporté un franc succès. Est-ce que vous avez été surpris par ce résultat ?

Omar Lotfi : Ben non. Nous ne nous y attendions pas du tout. Que ce soit à Dubaï ou à Tanger, nous avons remporté les prix alors que nous avons affronté des acteurs de renom qui ont de l'expérience et de l'ancienneté dans ce métier. C'est pour cela que nous sommes doublement heureux et par la victoire et par la
surprise.

Anas El Baz : Je dois quand même avouer qu'au Festival de Dubaï, j'ai eu un petit soupçon au moment où l'actrice Hafsa Herzi a reçu le prix de la meilleure actrice. Elle était encore jeune, je me suis donc dit que nous aussi, nous pourrions remporter le prix. Quelques minutes plus tard, nos noms ont été annoncés et là, c'était la grande joie.

On sent une grande complicité entre les personnages dans le film. Est-elle réelle entre vous ?

Anas El Baz : Cette complicité n'était pas acquise dès le départ vu que nous sommes de deux villes différentes Rabat et Casa ; mais au fil du tournage, des liens se sont tissés naturellement. C'est devenu réel après le film. Je pense que nous sommes devenus amis.

Omar Lotfi : Nous avons dû accentuer nos rapports pour le film. Mais cela s'est reflété naturellement sur notre vie réelle. Maintenant, nous nous appelons régulièrement et nous nous voyons à chaque fois que l'occasion nous le permet. Nous comptons rester encore en contact.

Racontez-nous comment vous avez fait partie de l'aventure de Casanegra ?

Anas EL Baz : C'est suite à un casting que nous avons été choisis. Un casting basé sur le look, la présence, le jeu et la capacité d'habiter le rôle et non pas sur le nombre d'expériences cinématographiques. Nous remercions d'ailleurs Nour-Eddine Lakhmari et feu Hassan Skalli pour avoir cru en nous.

Omar Lotfi : Nous tenons à cet effet à remercier chaque membre de l'équipe du film pour nous avoir soutenus avant, durant et après
Casanegra.

Dans le film, vous avez beaucoup appris du réalisateur Nour-Eddine Lakhmari. Comment avez-vous vécu cette expérience et comment était-elle sur le plateau ?

Omar Lotfi : Je dirai que le rôle principal du film a été campé par Nour-Eddine Lakhmari. En tant que réalisateur, il a joué un rôle capital. Je peux dire qu'il nous a tout donné, puisque c'est lui, qui a canalisé nos forces pour doser notre jeu à tous les deux.

Anas El Baz : C'est lui qui nous a guidés, placés, encadrés et dirigés devant la caméra au sens propre comme au figuré du terme. Il a aussi su nous faire passer du jeu théâtral au jeu de cinéma, deux choses qui sont complètement différentes. C'est pour toutes ces raisons que Casanegra a été pour nous une école de cinéma bien plus intéressante et excitante que les études que nous avons suivies jusqu'à présent.

Vous avez reçu le Prix de la meilleure interprétation au Festival de Dubaï et au festival de Tanger. Quel est le prix que vous voudrez recevoir prochainement ?

Omar Lotfi : Je pense que ce qui compte ce n'est pas vraiment le nombre des
prix qu'on collectionne, mais c'est la qualité du travail qu'on offre. Nous avons
compris actuellement qu'en travaillant, nous réussissons à récolter de bons
résultats.

Anas El Baz: Le prix de la meilleure interview (rires). Mais je confirme ce que Omar a dit.

Quels sont vos points de ressemblance et de différence avec les héros du film ?

Omar Lotfi: Je ressemble à Adil dans sa sensibilité à atteindre les rêves, mais je ne suis pas aussi méchant et aussi impulsif que lui.

Anas El Baz : Je suis aussi romantique et sentimental que Karim mais je ne suis aussi brutal que lui.

Quels sont vos projets?

Omar Lotfi : Je prépare actuellement une pièce de théâtre «Jules César» qui est mise en scène par Zitouni Bouserhan en plus de castings pour des films.

Anas EL Baz : Je passe actuellement de nombreux castings au Maroc et à l'étranger. A côté, je lis et sélectionne certains scénarios qui me sont proposés.n
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Un film, deux parcours

Si Anas El Baz a intégré le monde du cinéma après avoir décroché un diplôme en Cours Florent de Paris en 2007, Omar Lotfi, lui, a appris tout sur le tas. Il a d'abord tourné avec Mohammed Zinedaine dans « Tu te souviens d'Adil ? », les séries « Al Kadia » de Nour-Eddine Lakhmari et « Majdoub » de Farida Bourkia et le court métrage « conservatoire national de Casablanca ». Anas EL Baz, né à Rabat en 1983, se fait connaître grâce au casting de Casanegra qui lui a ouvert les portes pour d'autres rôles. On le retrouve déjà dans deux séries produites par la chaîne française France2 "Terre de lumière” et "Mariage arrangé”. Au Maroc, le jeune acteur joue dans la série de Ali Mejboud et Yassine Fennan "24h en enfer” en plus d' « Al Kadia » de Nour Eddine Lakhmari et le court-métrage «Tentations» de Mouhcine Nadifi.
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