Vendre les atouts du Maroc au cœur de la City de Londres
LE MATIN
03 Novembre 2009
À 18:58
Placer le Maroc dans l'agenda des investisseurs internationaux, tel est le nouveau défi de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). Un évènement d'une grande taille est prévu à ce titre, le lundi 9 novembre, au cœur de la Mansion house, siège de la fameuse City de Londres. Il s'agit de la Conférence annuelle du Maroc sur l'investissement. Organisée par l'AMDI, en étroite collaboration avec l'ambassade du Royaume en Grande-Bretagne, la rencontre aura le mérite d'inaugurer un processus de conférences, à périodicité annuelle, qui sera enrichi par une série d'autres évènements d'ordre thématique ou sectoriel. «Nous voulons inscrire notre action dans la régularité et dans la durée», explique Fathallah Sijilmassi, directeur général de l'AMDI.
Le choix du lieu, ajoute-t-il, n'est pas fortuit. «Lorsqu'on s'adresse à la City, on s'adresse au monde. La Conférence cible non seulement les investisseurs, mais tous ceux qui sont en contact avec eux, banquiers, financiers, avocats d'affaires, consultants de haut niveau…», note F. Sijilmassi. Pour cette première édition, une forte délégation, composée de quatre ministres et d'une pléiade de patrons d'institutions publiques et privées, fera le déplacement à Londres (OCP, CDG, BMCE, ATW, IAM, BCP, ONA, Meditel, AKWA, SNI, RAM, TMSA, Agence du Sud…).
Lors de la séance inaugurale, des discours seront prononcés par Chrifa Lalla Joumala Alaoui, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de S.M. le Roi au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Alderman Ian Luder, le maire de la City, ainsi que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi-Fihri. Le programme de la Conférence prévoit également l'intervention du ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar. Ce dernier aura ainsi l'occasion de rassurer la communauté des investisseurs internationaux sur les capacités de résilience de l'économie marocaine dans un contexte de crise mondiale.
Le Maroc, faut-il le rappeler, résiste «correctement» à cette crise, appuyé en cela par un système financier sain et solide. Sachant que pour un investisseur étranger, la possibilité d'accéder à des financements locaux est déterminante.
Il s'agira également de «vendre» le paysage financier marocain en tant qu'opportunité d'investissement (banque, assurance, fonds d'investissement,…).
De son côté, le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologie, Ahmed Chami, sera invité à vendre «les métiers mondiaux du Maroc» aux acteurs de la City en apportant des éléments de réponse à la question faisant l'objet de l'intitulé de son intervention, «Le Maroc serait-il le nouveau cœur de la production industrielle de la région ?». La réponse est connue d'office et il suffit, pour s'en convaincre, de rappeler la place de choix qu'occupe le Royaume dans la chaîne de la production automobile (Logan à titre d'exemple) ou encore dans le processus de fabrication des composantes aéronautiques (Airbus A 380 entre autres). Bref, le Maroc a déjà suffisamment prouvé sa vocation industrielle et rien n'empêche qu'il sera pour la Méditerranée, en termes de production, ce que la Chine l'est déjà pour le monde.
Par ailleurs, à Londres, l'intérêt sera centré sur les investissements liés aux hydrocarbures, à l'environnement et aux énergies renouvelables. Amina Benkhadra, ministre de l'Energie et des Mines, saisira l'occasion pour rappeler, outre la philosophie de la stratégie nationale en la matière, les opportunités du méga-projet (5 stations solaires pour un investissement de 9 milliards de dollars), présenté lundi dernier à Ouarzazate devant S.M. le Roi, en présence de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton.
Une pure coïncidence, 9 novembre, anniversaire de la chute du mur de Berlin, Maroc nouveau pour un monde nouveau. Hasard de calendrier.