Fête du Trône 2006

L'INDH, une dimension plurielle

Le processus de décentralisation en cours démontre que des expériences sont des réussites et ce, malgré les difficultés perceptibles

27 Mai 2009 À 16:44

Les approches du développement ont toujours pour priorité la croissance économique. Dans ce contexte, l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) considère le développement comme étant le processus humain, dont l'Homme en la totale complexité de sa personne est l'alpha et l'oméga, l'agent et la fin, le sujet et la mesure.

En d'autres termes, le développement pour l'homme ne doit pas se traduire essentiellement par une croissance économique, à moins que celle-ci n'influe, positivement et durablement dans une échéance raisonnable, sur les conditions de vie des personnes. Cette condition ne peut être, d'ailleurs, remplie que si les politiques de développement sont axées sur l'homme. Et c'est le cas de l'INDH sachant que le corollaire de cette condition est la participation de la manière la plus éclairée possible des personnes aux décisions.
Mais au-delà de sa dimension plurielle, l'INDH, une approche à la mesure des défis de la mondialisation, est appelée à être interprétée en tant que processus de transformation qui accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce processus est étroitement lié au concept de progrès, notion centrale de la politique publique et stratégie de développement durable.

Cela sous-tend que l'approche du développement repose sur une démarche volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire pour envisager son avenir. Cela en perspective avec différents niveaux d'administration et échelons politiques de la nation. C'est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système en relation avec d'autres systèmes et d'autres acteurs. Les acteurs vont devoir œuvrer donc à l'amélioration des conditions de vie de leur territoire.

Ce qui se passera notamment par le développement des activités de production, de la santé, de l'éducation, de l'emploi et de l'approfondissement de la démocratie et de la gouvernance locale. Ainsi, entre les enjeux nationaux et les réalités du terrain, la planification de toute initiative est appelée à appuyer les leviers locaux du développement, en faisant participer les acteurs à la base à l'élaboration des plans locaux et en aidant à la formulation de projets de développement régionaux.
Partant de ce constat, le maître-mot n'est plus seulement la programmation, mais la flexibilité que les réseaux souples de petites unités de production ou les pôles de développement intégrés sembleraient mieux à même de porter que les macro-unités.

Aussi, en réaction au processus en cours de la décentralisation, le développement local, c'est-à-dire la recherche d'un équilibre local par le biais d'une certaine auto-suffisance qui s'appuie sur la diversification et l'intégration des activités, peut être perçu comme étant la réponse adéquate. Il se situe au cœur même de l'INDH. Laquelle Initiative est également une volonté politique de souscrire à une plus large participation des masses à la construction démocratique. Car il est admis qu'au croisement des stratégies et politiques de lutte contre la pauvreté et la promotion d'un développement humain durable, le processus de décentralisation en cours démontre que des expériences sont des réussites et ce, malgré les difficultés perceptibles. Il est clair qu'une décentralisation qui ne s'accompagnerait pas ou qui ne serait pas porteuse d'un développement socio-économqiue local visant à améliorer les conditions de vie des populations locales, tendrait à provoquer des désillusions, voire trahir des espoirs légitimes suscités, à se retourner contre les responsables locaux et, au bout du compte à décrédibiliser la décentralisation.

En somme, il est demandé actuellement aux pouvoirs locaux futurs d'être, avant tout, les organisateurs et les promoteurs d'un développement local durable. Le prix donc à payer par les autorités locales s'exprimerait en termes d'obligation de résultats et de transparence dans la gestion.

Ce sont les acteurs locaux et les citoyens qui doivent apprécier en quoi la décentralisation constitue pour eux une opportunité. Si elle ne rejoint pas leurs préoccupations, ils la rejetteront ou lui opposeront une indifférence. Mais si elle est dans leur champ de leurs intérêts, ils l'investiront positivement. C'est ce qui est recherché.

Continuité et détermination

L'économie impose sa grammaire. Mais le temps après le constat, doit être celui de l'action sachant que l'INDH est une démarche qui exige continuité et détermination. Ce n'est pas une initiative de court terme. C'est un projet de long terme émanant de politiques publiques et d'orientation. Elle tire son essence des conséquences de l'existant pour améliorer les dispositifs en faveur de l'attractivité économique.

Aussi, il est admis que cette démarche ambitieuse a rencontré en moins de quatre années un succès sachant qu'auparavant, les différentes approches et intervenants s'étaient multipliés, les collectivités locales et autres avaient mis en œuvre des politiques sans trouver les dispositifs nationaux d'accompagnement adéquats.
Copyright Groupe le Matin © 2025