Mondial de l'Automobile 2006

Poutine à Paris

27 Novembre 2009 À 15:47

La France et la Russie devaient afficher vendredi la densité de leur coopération, à l'occasion d'une visite à Paris de Vladimir Poutine, en annonçant des avancées sur l'énergie et en discutant de l'achat sans précédant par Moscou d'un puissant navire de guerre.
Le premier ministre russe coprésidait avec son homologue français François Fillon un séminaire gouvernemental, au château de Rambouillet, près de Paris. La veille, ils ont eu à Paris un dîner informel, au cours duquel a été abordée la question de la fourniture par la France du navire de classe Mistral, un bâtiment de projection et de commandement long de 200 mètres, dont la livraison à Moscou par un pays membre de l'Otan serait sans précédent. "Cela a été discuté de façon générale, il y a eu un échange de vues général", a rapporté une source de la délégation russe, à propos de ce navire, qui peut emporter des hélicoptères et des chars d'assaut. Le coût d'un navire de ce type est d'environ 500 millions d'euros. Un exemplaire du bateau était à quai cette semaine à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie) de façon à ce que les responsables militaires russes puissent le découvrir.

La Russie avait dévoilé en août son intention d'en acheter un exemplaire et d'en construire quatre autres dans ses propres chantiers navals. La source russe n'a pas confirmé vendredi ces détails, et n'a pas indiqué si la question de transferts de technologie avait été évoquée.
Cette acquisition doterait Moscou de capacités d'intervention rapide qui inquiètent notamment la Géorgie, opposée à la Russie dans un bref conflit armé en août 2008. Des pays baltes ont également fait part de leur préoccupation. u total, une vingtaine d'accords commerciaux devaient être signés au cours de ces réunions de Rambouillet. Selon une source proche des entretiens, des progrès en vue de l'entrée des groupes énergétiques français EDF et GDF-Suez dans les consortiums menés par le géant russe Gazprom pour construire deux nouveaux gazoducs alimentant l'Europe, South Stream et North Stream, devaient être annoncés.

De source française, un accord de coopération pour l'entrée d'EDF dans South Stream devrait être signé. Il s'agit pour la Russie, en construisant le gazoduc North Stream au fond de la mer Baltique, et South Stream au fond de la mer Noire, de s'assurer du contrôle de ses exportations de gaz en contournant les ex-républiques soviétiques, le Bélarus et surtout l'Ukraine. Le groupe automobile français Renault, engagé à hauteur de 25% avant la crise financière dans le russe Avtovaz, devait conclure un accord pour éviter la faillite au producteur des célèbres voitures Lada. "Renault-Nissan va participer à la stabilisation de l'usine" d'Avtovaz, a indiqué vendredi le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. 'accord, dont les détails n'ont pas été divulgués, mais qui pourrait voir le constructeur français augmenter sa part au capital d'Avtovaz, a également été confirmé par Renault. Vladimir Poutine s'est entretenu vendredi matin à Paris avec l'ancien président français Jacques Chirac.

En revanche, aucun rendez-vous n'a pu être organisé avec le président Nicolas Sarkozy, en tournée au Brésil et dans les Caraïbes pour tenter de gagner des soutiens à sa position sur le climat."Nous avions été prévenus de cela. L'ordre du jour européen est très chargé, en raison de la préparation de Copenhague (le sommet sur le réchauffement climatique). C'est compréhensible", a déclaré Dmitri Peskov. Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone mercredi et se sont félicités de "l'intensité du partenariat" entre la France et la Russie, a fait savoir jeudi la présidence française.

Accord entre EDF et Gazprom

Un accord a été conclu entre EDF et le géant Gazprom pour l'entrée du groupe énergétique français dans le projet russe de gazoduc South Stream, a annoncé vendredi à Rambouillet, près de Paris, le premier ministre russe Vladimir Poutine. «Un accord vient juste d'être conclu entre EDF et Gazprom sur l'entrée de l'entreprise française dans un grand projet international de transport, la construction d'un gazoduc au fond de la mer Noire, que nous appelons South Stream», a déclaré M. Poutine lors d'un séminaire bilatéral. De source française, la participation d'EDF au consortium South Stream doit avoisiner les 10%. Porté par les compagnies russe Gazprom et italienne ENI, South Stream, concurrent du projet Nabucco cher à l'Union européenne, doit acheminer du gaz de Russie vers l'Europe via la mer Noire, en contournant
l'Ukraine.
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