Devenu une tradition annuelle dont on ne peut ignorer les bienfaits économiques et touristiques, grâce aux efforts considérables fournis par l'Association Maroc-Cultures, le Festival « Mawazine, Rythmes du Monde » a atteint une maturité palpable qui le place d'ores et déjà dans la cour des grands événements internationaux. >
LE MATIN
19 Février 2009
À 15:59
« Je veux louer le dynamisme des équipes organisatrices pour tout ce qu'elles font afin d'établir un programme des plus alléchants, afin de satisfaire tous les goûts et toutes les tendances en se mettant au service de la population de Rabat. Ceci sans oublier votre appui qui ne fait que consolider ces équipes, renforcées cette année par des éléments compétents et efficaces », souligne le président délégué, Aziz Seghrouchni, lors de la conférence de presse tenue à la Villa des Arts de Rabat où le panorama du programme de Mawazine-2009 a été dévoilé par le directeur artistique du Festival, Aziz Daki.
Une programmation qui n'a rien à envier aux manifestations internationales de taille, vu les célébrités mondiales conviées pour la circonstance, à leur tête le légendaire Stevie Wonder (Etats-Unis) qui se produira en clôture du Festival, marquant ainsi très fortement le ton de cette édition. L'ouverture sera aussi fracassante avec la star de la pop internationale Kylie Minogue (Australie) pour un premier passage dans le continent africain.
D'autres têtes d'affiche, aussi remarquables et sollicitées un peu partout dans le monde, défileront au cours de la période du festival sur la scène OLM Souissi, notamment le groupe Emir Kusturica and The no Smoking Orchestra venant de Serbie, emportant avec eux tout un mélange de rythmes et de sons, la formation Ska Cubano et le guitariste Eliades Ochoa, tous deux de Cuba, le Brésilien Sergio Mendes, puis les Américains Solomon Burke, Alicia Keys et The neville Brothers. Un choix éclectique, baignant dans le socle des musiques latino-américaines, avec des accents prépondérants de blues, soul et pop.
Des moments aussi remarquables seront vécus à travers la scène Bouregreg qui recevra de grands noms de la musique africaine dans toute sa richesse et sa rythmique, avec le couple musical Amadou et Mariam du Mali, Johnny Clegg ou le Zoulou blanc de l'Afrique du Sud, la chanteuse danseuse et percussionniste Dobet Gnahoré de la Côte d'Ivoire, le talentueux sénégalais Nurukane and Bayefall Gnawa, l'auteur-compositeur et polyinstrumentiste Fenoamby de Madagascar, le Somalien K'Naan, puis l'artiste tchadienne Mounira Mitchala. La scène Qamra n'en sera pas moins copieuse, puisqu'elle aura le privilège d'accueillir des groupes adoptant différents genres musicaux caractérisés par leurs rythmes enflammés et frénétiques, à leur tête le grand Khaled, Roi du Rai, en compagnie des autres artistes et groupes lauréats de génération Mawazine sélectionnés pour leur genre festif et leurs rythmes qui enchanteront le jeune public.
Et nous citons les musiciens jamaicain Sly and Robbie, anglais Bitty McLean, français Khalifa, le groupe espagnol Ojos De Brujo et franco-espagnol Chico and The Gypsies. Les Marocains, invités en force sur cette scène, sont représentés par Mahmoud Bassou, Style Souss, Bigg, Tigress Flow, Mazagan, H-Kayne, Darga, Hoba Hoba Spirit, Sakadoya et Taghrast.
Par ailleurs, une pléiade d'artistes arabes se produiront sur la scène Hay Nahda. Ainsi, khaliji, libanais ou égyptien nous seront chantés à travers les voix des stars très populaires de la scène arabe, à savoir Najwa Karam, Melhem Barakat et Wael Kfouri du Liban, Sherine Abdelwahab d'Egypte, Hussein El Jasmi des Emirats Arabes Unis, Kadem Saher d'Iraq et la diva marocaine Samira Said, avec un hommage bien particulier à «La rose d'Algérie», Warda Al Jazayria. Quant au chant marocain, celui-ci sera étalé dans toute sa diversité à la Place Moulay Al Hassan, « mettant en relief la richesse de notre culture à travers la chanson amazighe, hassanie, moderne, chaâbie et juive, sans oublier celle de la nouvelle génération », précise Hassan Nafali qui s'occupe de la programmation marocaine.
Ainsi, Fathallah Lamghari, Aziza Malak, Mohcine Jamal, Imetlaâ, Abdelwahed Hajjaoui, Fatima Tabaâmrant, Fez City Clan, Ganga Vibes, Csa Crew, Batoul Merouani, Groupe Jaaba, Abdellah Daoudi, Cheba Zina Daoudia, Monsif, Hamid Bouchnaq, Rhany Kabbadj, Abdelali El Ghaoui, Stati et Mranssa seront de la fête. Pour les mélomanes des capacités vocales et des recherches musicales très fines, ils ne seront que bien servis par la salle du Théâtre National Mohammed V avec des artistes ayant une riche carrière musicale aux tendances lusophones et latino-rock, tels Tania Maria du Brésil, Julia Migenes des Etats-Unis, Buika de l'Espagne, Daniel Melingo de l'Argentine, Misia du Portugal et Mayra Andrade du Cap-Vert.
Le site historique du Chellah emportera l'assistance dans un voyage menant vers l'Asie afin d'apprécier sa musique traditionnelle très authentique, en compagnie de Ali Reza Ghorbani (Pakistan), Alim Qasimov (Azerbaïdjan) et Liu (Chine), en plus d'autres airs venant de l'Andalousie avec Juan Carmona, de la Palestine avec le Trio Joubran, de l'Irlande avec Altan, puis de la Syrie avec François Rabbath.
La Villa des Arts accueille Taqassim Wa Mawawil dans sa troisième édition où le tarab sera à l'honneur dans plusieurs concerts lyriques qu'interpréteront des groupes et chanteurs d'une capacité vocale très rare, notamment Mourad Iskander de la Libye, Haim Look et le quatuor casablancais du Maroc, Ayman Tayssi et l'orchestre d'Amman de la musique arabe, le groupe Joudour, Melike Tarhan (Turquie-Belgique) et le plus grand ténor de la chanson arabe, le Tunisien Lotfi Bouchnak. « Une programmation se caractérisant par sa particularité, ayant pour objectif de faire découvrir des musiciens virtuoses et des voix exceptionnelles. Elle représente aussi un pont de dialogue entre Marocains et Orientaux », affirme Nasser El Houari, organisateur de cette prestation. En outre, la génération Mawazine continue son chemin de prospection, chapeautée en cela par Ahmed Aydoune qui trouve en cette initiative une complémentarité avec le reste de la programmation, puisque ces jeunes talents représentent l'avenir de la créativité.
Un riche programme de l'un des plus grands festivals d'Afrique et du Moyen-Orient que les organisateurs souhaitent commercialiser en partie à travers quelques spectacles de Hay Nahda et OLM, tout en gardant la gratuité dans la majorité des scènes. « Je pense que Mawazine est arrivé à une phase de maturité, confirmant un plateau de choix très diversifié », assure Moncef Belkhiat, chargé de la campagne de marketing du Festival. Mawazine-2009 se démarquera des précédentes éditions par des créations musicales qui seront produites par le festival, sous forme de rencontres entre DJ, jazzmen et musique arabe, ainsi que le style de la Aita.
Les parades reviendront en force dans les grandes artères de Rabat avec les Maharadj Brass Band de l'Inde et la Fanfare Ciocarlia de la Roumanie.