La Vérité vaincra
LE MATIN
09 Décembre 2009
À 20:06
Oui ou non, et la réalité complexe le démontrera, finira-t-on par comprendre et admettre que le Maroc et l'Espagne sont d'abord les premières victimes de la machinerie que le gouvernement algérien a déployée avec cette affaire d'Aminatou Haidar ? Oui ou non, son avocate espagnole pousse sa «cliente» au geste extrême, autrement dit au «suicide» pour en faire -au mépris de la vie - la martyre et l'icône idéale ? A regarder les soubassements de l'affaire Aminatou Haïdar, au-delà des commentaires qui prolifèrent, rien ne nous étonnera des manœuvres dilatoires affectionnées par les soudards du gouvernement algérien et leurs stipendiés du polisario.Nous nous en sommes d'autant plus fait notre idée, et depuis belle lurette, qu'elle n'est ni la première ni à coup sûr la dernière.
Dans cette longue et douloureuse chronique de l'affaire du Sahara, on se prend à constater qu'à chaque échéance majeure, le gouvernement algérien tire de son chapeau un « lapin », une entrave, quelque chose qui empêche d'avancer.
Au 24ème jour de la grève d'Aminatou Haïdar, alors qu'une curée d'articles injurieux contre notre pays s'étale sur les « Une » en Espagne et un peu partout, on mesure à quel point peut aller la capacité de nuisance dont Alger fait toujours son credo. Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) s'est rendu hier à Madrid et a rencontré, entre autres responsables, M. Moratinos, membre du Parti socialiste espagnol. Au cours de leurs entretiens, les deux hommes ont conclu à la nécessité de préserver l'amitié historique entre les deux peuples, espagnol et marocain.
Pour l'un et l'autre responsable, il s'agit de gérer au mieux l'affaire Haïdar, parce que de toute évidence elle relève d'une instrumentalisation avérée et qu'elle s'inscrit dans un plan de sabotage des efforts des Nations unies, et donc de la communauté internationale pour favoriser un règlement au Sahara. Ce n'est pas une simple impression ou une vue de l'esprit, mais la réalité tangible. Alors que Christopher Ross s'apprête à relancer les discussions entre le Maroc et le polisario à propos d'un règlement politique, le gouvernement algérien et son obligé, le polisario, ont choisi de torpiller ni plus ni moins la mission de l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara. C'est peu dire que tout le monde en est conscient.
Or, le pouvoir de nuisance du gouvernement algérien ne crée pas seulement la confusion entre le Maroc et l'Espagne, ne met pas seulement ces deux pays voisins dans une rude épreuve, il porte ses préjudices et ses affres au sein même de l'Espagne. A telle enseigne qu'une certaine presse, à Madrid et ailleurs, n'hésite pas à monter au créneau des dénonciations fallacieuses, à se faire l'avocate du dénigrement du Maroc et à lancer contre celui-ci des tombereaux d'injures. Les médias espagnols vont-ils enfin comprendre qu'un complot permanent est tramé contre le Maroc depuis Alger, depuis des décennies, contre son modèle démocratique, contre son intégrité territoriale et son peuple ? Oublient-ils si facilement qu'entre le Maroc et l'Espagne, ce n'est pas seulement une proximité géographique ou historique, mais bel et bien le même destin, cette irréductible interpénétration pétrie par le temps commun ?
La stratégie de nuisance des dirigeants algériens table également sur un prétendu et hypothétique front séparatiste au sein même du Maroc, Aminatou Haïdar servant ici de paravent exposé. Or, le peuple marocain demeure conscient de la manœuvre et de l'instrumentalisation fomentée par le gouvernement algérien, dont Aminatou Haïdar n'est que le triste et douloureux exemple. Il mesure la gravité de la nuisance algérienne pour ne pas se souder comme un seul homme et dévier les turpitudes algériennes. Alger persiste à brouiller les relations entre le Maroc et l'Espagne, le Parti socialiste espagnol le sait et en mesure la portée, il sait surtout que l'Algérie cherche à créer des incidents et des difficultés entre les deux pays et les deux peuples, celui d'Espagne et du Maroc. Il sait aussi que le même gouvernement algérien manipule par tous les moyens, avérés ou patentés, la critique de la presse espagnole à l'égard du gouvernement.
Ce sujet a été abordé entre Radi et Moratinos, ils se sont déclarés conscients de ne pas tomber dans la surenchère et de la nécessité de renforcer les relations entre les deux pays. Alger a choisi ce moment pour porter ses coups de dague contre l'amitié maroco-espagnole, contre la cohésion nationale en Espagne même, et contre l'intégrité territoriale du Maroc. Le plus significatif de cette irascible volonté de nuire est que le gouvernement algérien ne fait pas les choses au hasard : la campagne d'hostilité menée tambour battant contre notre pays, les moyens déployés et les objectifs fixés relèvent de toute évidence d'une vraie guerre secrète. A l'heure où des discussions sérieuses sont lancées entre le Maroc et l'Union européenne sur le Statut avancé, exemple s'il en est de concertation responsable et fructueuse, Alger, ne dissimulant pas son dépit, a choisi le sabotage délibéré.
Tout le monde en convient, et les responsables espagnols eux-mêmes savent à quel point le Maroc est respectueux des droits de l'Homme, comment il a résolu ce dossier si sensible, le pourquoi aussi des réformes engagées depuis dix ans maintenant pour s'inscrire dans une gouvernance universelle, respectueuse de la dignité de l'Homme. Que le cas d'Aminatou Haïdar soulève émotions et vives réactions ne doit guère faire oublier qu'elle a décidé d'assumer ses actes, celui d'attenter à la règle de droit, de rejeter le passeport marocain, de renier sa nationalité et de faire le jeu d'une Algérie prompte à l'instrumentalisation contre le Maroc. La vérité vaincra quelque jour !