Fête du Trône 2006

Le tournant vertueux du tourisme national

15 Janvier 2009 À 16:55

En présidant hier l'ouverture du premier congrès des métiers du tourisme, organisé par la Fédération nationale du tourisme (FNT) à Marrakech, le ministre du Tourisme a annoncé que, sur hautes instructions de S.M. Mohammed VI, les prochaines Assises nationales du secteur seront organisées à Saïdia. L'annonce est de taille, car elle dénote deux importants postulats : d'une part que le secteur du tourisme continue à bénéficier de la haute sollicitude de S.M. le Roi et, partant, de constituer une priorité.

D'autre part, le choix de Saïdia traduit une suite dans les idées, comme l'on dit, pour ne plus se laisser cantonner dans les affirmations qui, ici et là, nous font accroire que la station de l'Oriental, pionnière en quelque sorte, souffrirait de retard et d'obstacles pour son ouverture. Le ton est donné, le secteur du tourisme n'a pas d'autres choix que d'avancer, conformément au calendrier fixé il y a maintenant près de dix ans. Aussi, quelques semaines seulement après que le 8 millionième touriste – une femme en l'occurrence – eut-il été enregistré à Marrakech, la Fédération nationale du tourisme (FNT) a choisi de tenir son premier congrès dans la même ville le 15 janvier.

Soit un an exactement après sa création. Le souci de concilier une manifestation statutaire et un frémissement de l'activité conjoncturelle est à mettre au compte d'une irréductible volonté des responsables du secteur de sortir de l'ornière. Le premier congrès national des métiers du tourisme a été, ce faisant, placé bien à propos sous un thème mobilisateur : « Pour vous, nous nous engageons, avec vous nous agissons ». La famille entière du tourisme national était donc réunie, représentée par le ministre du Tourisme, le directeur général de l'ONMT, le président de la FNT, le vice-président de la CGEM et le président de l'Observatoire du tourisme, la fédération des transports, la RAM, les présidents des fédérations et des CRT. C'est de nouveau l'opportunité d'une mobilisation en faveur du secteur, la réaffirmation aussi que, crise mondiale ou simple conjoncture, rien ne viendra à bout du processus de réforme du secteur.

S'il réunit un très grand nombre de professionnels du tourisme, institutionnels ou privés, s'il fédère autant d'énergies et d'initiatives, le premier congrès national du tourisme imprime également une certaine fraîcheur aux débats et aux échanges, intenses et contradictoires.

Il se place sous le signe d'une communication devenue impérative à la lumière des événements, notamment de la crise qui annonce partout en Europe et aux Etats-Unis l'hypothèse d'une irréversible récession économique. Il reste que la conjoncture internationale, si marquée par les effets de la crise, n'interdit nullement, n'empêche en tous cas pas, l'espoir et même des projections optimistes. Le Royaume du Maroc maintient contre vents et marées le cap, continue sur la lancée des premières Assises du tourisme et du programme fixé en janvier 2001 par Sa Majesté le Roi, inscrit dans la Vision 2010 pour atteindre, à cette date, le chiffre de 10 millions de touristes. Une « feuille de route » ambitieuse, articulée sur des paramètres concrets, une méthodologie aussi et des objectifs précis avaient donc été fixés au secteur.

D'une année l'autre, un travail de fond a été mené, le tourisme devenant quasiment une sorte de locomotive en termes de cueillette de recettes et de projets, notamment immobiliers. A l'horizon 2009, le chiffre de 8 millions de visiteurs a déjà été réalisé, confortant une dynamique que rien n'est venu perturber. Les projets ne s'arrêtent pas, ils ne sont finis que pour être relancés et pour redémarrer, formant ainsi une chaîne qui couvre dans un même mouvement les infrastructures, les problèmes de formation, la restructuration institutionnelle. Le 10 janvier 2001, sous la présidence de S.M. Mohammed VI, le Maroc s'était doté d'une stratégie prospective pour lancer le secteur du tourisme et lui donner les moyens de se développer, avec l'appui sur une vision à long terme.

Un accord-cadre avait été signé entre le gouvernement et la CGEM, renforcé par la signature le 29 octobre de la même année de l'Accord d'application, contractualisant ainsi l'engagement des deux parties à mettre en œuvre le dispositif stratégique de la nouvelle politique touristique appelée « Vision 2010 ». Ces accords, fruit d'un véritable partenariat public-privé ont tracé le cadre d'action et permis aux opérateurs des deux entités de renforcer une activité, dont la première caractéristique est qu'elle est l'une des premières à générer des revenus conséquents.

Tout à sa préoccupation de maintenir le cap, en termes de mobilisation et de méthode, le président de la FNT – qui est l'organisateur et le premier hôte de cette rencontre – souligne que ce rendez-vous incontournable pour les professionnels du secteur est aussi une « plateforme d'échanges et une occasion pour effectuer des bilans annuels, fixer les agendas des priorités dans le cadre de la Vision 2010 ». Avec la mise en œuvre du plan Azur, concrétisée par l'ouverture de la station Saïdia et Mogador, la finalisation des autres un peu partout, le Plan de dix ans s'est également enrichi d'autres initiatives dont Al Hoceima, Safi, Dakhla et autres sites constituent un apport précieux. Le Maroc mettra en place désormais 20 000 lits supplémentaires chaque année et la Vision 2020 est d'ores et déjà en marche pour justifier l'accélération du processus en termes d'équipements et de réformes.

Celles-ci s'inscrivent, comme n'ont cessé de le souligner les différents intervenants, dans une même exigence : promouvoir le tourisme, lui donner les moyens nécessaires pour rebondir, assurer la pérennité de ses structures techniques, financières et humaines, enfin le hisser comme une véritable industrie internationale. Le défi est multiforme, mais la volonté ne saurait être entamée par quelque conjoncture que ce soit. Il faut mettre en place une corrélation infaillible pour mener à bien une politique nécessaire de formation, qui est au cœur de la réforme pour la qualité, la promotion d'un tourisme intérieur avec, à la clé, un accompagnement des plans Madaïne et Biladi, le renforcement de la Vision 2020 à la lumière des différentes évolutions du secteur du tourisme. Le premier congrès national des métiers du tourisme de la FNT, venu quelques semaines après la réunion Cap 2009, ouvre en effet le champ à la réflexion et à la mise en œuvre d'une pédagogie impérative : la prise en charge des acquis, la volonté affichée ensuite de lancer les jalons pour le futur. Cela veut dire, ne pas s'endormir sur ses lauriers, mais aussi être d'aplomb pour assumer ce qui arrive, mettant à profit nos atouts et notre savoir-faire.
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