Oujda, Nador et Al Hoceima, les ambitions d'un Roi
LE MATIN
13 Juillet 2009
À 18:26
Entre la deuxième quinzaine du mois de juin et aujourd'hui, cela fait presque un mois que Sa Majesté le Roi Mohammed VI est en tournée dans les provinces du Nord oriental. Ce ne sont pas seulement des centaines de kilomètres qui sont parcourus, c'est aussi le temps qui y est consacré. On les mesure en termes d'une présence attentive que le Souverain inscrit comme la marque de la gouvernance, on les mesure également à l'aune des innombrables et multiples projets qu'il lance, inaugure ou dont il examine le suivi et l'état d'avancement. La notion du temps, S.M. Mohammed VI la réduit à une seule morale : l'action pérennisée et rebelle à toute forme d'interprétation, soumise seulement à une exigence, celle des résultats. Quand d'autres, ailleurs, sont en train de s'épuiser dans des discours dérisoires, le Roi, lui, est sur l'inconfortable terrain des réalités sociales et humaines.
Il invente et réinvente la politique de proximité, sonde le plus profondément les cœurs de son peuple, partage ses attentes et ses espérances.
Cette patiente et laborieuse conception du règne participe de sa conviction profonde qu'il n'est de politique que celle d'une implication quotidienne dans la réalité sociale, à plus forte raison son substrat humain. Le signe emblématique de cette vision, où la lucidité croise une irréductible volonté, est constitué par les innombrables chantiers différents qui voient le jour, qui ne se ressemblent jamais mais s'inspirent d'une cohérence avérée. Près de dix jours passés à Oujda ont été marqués par une activité intense et diversifiée. L'inauguration de la station « Saïdia Mediterrania » a concrétisé en quelque sorte une vision du tourisme national que le Souverain inscrit à la fois comme le secteur porteur et une dynamique de croissance et de rayonnement.
Fidèle à sa méthode de prévoir et de transcender le factuel, il a donné ses hautes instructions pour que le secteur s'inscrive déjà dans la Vision 2020. Dans la région de l'Oriental, les différents projets lancés ou inaugurés participent tous d'une même ambition qui est de hisser cette région, et Dieu sait à quel splendide isolement elle était vouée, en un pôle de développement en termes d'infrastructures, de mise à niveau, d'investissements porteurs et d'enracinement dans l'impératif de croissance. C'est peu dire que l'Oriental s'est métamorphosé.
Il convient de parler d'une véritable « révolution copernicienne » parce que la transformation opère à la fois une rupture radicale avec la gestion – disons la non gestion – caractérisée des années passées et une renaissance à nulle autre pareille. L'Oriental, avec ses projets économiques, urbanistiques, touristiques, sociaux, sportifs, culturels et religieux, semble désormais prendre un envol sans précédent. Il oppose et impose son propre miroir, son originale résonance à la rive sud de l'Europe.
Dans le même souci d'aller de l'avant et d'ouvrir constamment les plus grandes perspectives au Maroc, de valoriser autant que faire se peut ses potentialités naturelles, Sa Majesté le Roi, tout à sa vision prospective, vient de donner à la ville de Nador l'impulsion inattendue et porteuse en lançant l'un des projets majeurs, celui de la création d'un complexe intégré, portuaire, industriel, énergétique et commercial du nom de « Nador West Med », en présidant une importante convention de mise à niveau de cinq villes dans la province d'un investissement qui avoisine le milliard de dirhams, en lançant ensuite la première phase de développement touristique de la province de Nador pour un coût de 7 milliards de dirhams où la lagune de Marchica constituera le nouveau pôle touristique, l'Eden de la Méditerranée.
Quelles que soient leur taille et leur importance, un seul fil conducteur les anime : bâtir, renforcer et conforter le cadre du développement du Maroc, mettre en place les jalons de la modernisation dont S.M. Mohammed VI demeure l'initiateur. On ne peut, dans le cadre de cet éditorial, embrasser d'un seul tenant tous les chantiers qui, chaque jour, sont lancés et réalisés, des projets qui émergent et concrétisent la vision à moyen et long termes d'ancrer le Royaume dans la modernité, tout en l'enracinant dans ses valeurs ancestrales, de lui donner les moyens de résister à toutes les tempêtes qui secouent la planète, enfin de l'ériger comme le modèle d'ouverture et de solidarité.
Ils témoignent, cependant, d'une volonté irréductible de mettre en œuvre la stratégie globale de développement que S.M. le Roi n'a de cesse de concevoir et de tracer pour cette région dont on ne peut que souligner qu'il la porte sur son cœur. Oujda, Nador et depuis hier Al Hoceima, voici donc trois étapes de cette longue tournée que S.M. Mohammed VI a entreprise en ce début d'été sous le signe de la proximité et du renouvellement des liens avec les populations des trois provinces. Celles-ci sont aujourd'hui à la sollicitude royale ce que la conscience de bâtir est à l'architecte : une mission exaltante, un impératif catégorique de précéder le temps et d'anticiper. Longtemps recluses, ces provinces retrouvent leur lustre et, en tout cas, le goût de renaître par les ambitieux projets que le Souverain dessine pour elles.