Spécial Elections 2007

Roger Lemerre brûle ses dernières cartes

On a beau chercher à lui trouver des points positifs, malheureusement on n'en a pas trouvé.

21 Juin 2009 À 15:38

Ou plutôt si ! Son sentiment qu'il détient la science infuse, sa très, très mauvaise communication, son état d'esprit qui n'a jamais privilégié le dialogue, sa stratégie qui ressemble étrangement à celle de Waterloo, ont fini par nous éliminer de la Coupe du Monde, voire de la Coupe d'Afrique de la manière la plus humiliante qui soit. Croyez-vous, sérieusement, que cet entraîneur « je- sais- tout » ait été pour quelque chose dans la victoire de la Tunisie en Coupe d'Afrique des Nations 2004 ? Son incompétence n'a d'égale que son arrogance.

Au vu de la piteuse prestation que les « pseudo » Lions de l'Atlas ont sortie contre le Togo, force est de reconnaître que notre défaite contre le Gabon n'était nullement un accident de parcours. Le nul que la providence (et non Lemerre) a offert à la sélection du Maroc contre le Cameroun et le schéma tactique (sic) qu'il a adopté n'ont pas été plus efficaces que la lourdeur d'une sélection des Lions indomptables qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Par ailleurs, une interrogation se pose quant au vrai statut du technicien français. En effet, certains l'appellent sélectionneur des équipes nationales.

Et l'entraîneur c'est Jamal Fathi. Puisque c'est le dernier nommé qui entraîne, comment se fait-il que c'est Lemerre qui suit les joueurs du banc de touche alors qu'il n'y a pas trace de Jamal ? Toute cette ambiguïté qui règne dans l'équipe nationale, l'ambiance empoisonnée qui sévit, les mauvais choix tactiques et sélectifs de Roger Lemerre ont fait que les résultats n'ont pas suivi, mais qu'on a eu droit à un fruit amer. Or, continuer dans cette même démarche serait une décision aberrante, irresponsable et qui manque de discernement. La petite stratégie qui lui a permis de revenir avec un nul de Yaoundé (Cameroun) a été reconduite sans qu'il la change d'un iota.

Il n'a jamais su que le plan pour jouer contre les coéquipiers d'Eto'o est absolument différent de celui adopté contre le Togo ? A Yaoundé, les Marocains ne faisaient pas le jeu. Ils laissaient venir les Camerounais pour briser le jeu et procéder par des contre-attaques ; alors que face au Togo, ce sont les joueurs marocains qui devaient faire le jeu ?
Incroyable mais vrai ! Roger Lemerre n'a pas vu que Mounir El Hamdaoui, trois mi-temps durant (contre le Gabon, le Cameroun et le Togo), est loin d'être l'oiseau rare que la sélection du Maroc cherche. Lourdaud et trop personnel, il ne vaut certainement pas un Ouaddouche ou un Allaoui ou encore…

Incroyable mais vrai, il a dû attendre que le public manifeste sa colère contre le joueur d'AZ Alkmaar pour le faire remplacer par un Baha qui n'a rien montré non plus. Comment, le match durant, il ne s'est pas rendu compte que le très remuant Marouane Zémama n'est pas un ailier droit mais un milieu de terrain offensif ? Lorsque ce dernier est revenu à son poste préféré, il s'est joué de la défense des Togolais comme il le voulait. De la même manière que ceux qui ont suivi le match, les nerfs tendus, se sont bien demandés sur le secret de l'entrée d'un certain Oualid Regragui...En tous les cas, c'est le moment ou jamais pour un grand nettoyage et pour repartir à zéro. Il n'y a pas de honte à le faire!!!
Roger Lemerre n'est pas responsable uniquement des résultats catastrophiques et des stratégies extravagantes, mais également d'une atmosphère tendue qu'il a créée au sein de l'équipe nationale.

Certaines voix vont jusqu'à affirmer qu'il aurait, en compagnie de son adjoint, Fathi Jamal, imposé une ambiance telle que bon nombre de joueurs ont mis la clé sous le paillasson. Le tout récent départ de Nabil Dirrar était édifiant à plus d'un titre. Un garçon au potentiel intéressant, mais qui ne pouvait supporter pareille ambiance. On ne quitte pas l'équipe nationale comme ça. Pire encore, certains joueurs accusent Fathi Jamal de privilégier ses «copains» opérant dans le championnat du Golf au détriment des joueurs professionnels en provenance de Championnats européens plus huppés. D'ailleurs, les déclarations sulfureuses de Abdeslam Ouaddou dans ce sens n'étaient pas sans fondement. Dans ce même ordre d'idées, beaucoup ont attiré l'attention du sélectionneur sur le fait qu'il devra se débarrasser de son adjoint mais Lemerre y a opposé un niet catégorique ! Pourquoi à votre avis? Il y a quand même un point qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est celui du choix même de Roger Lemerre. Cet homme qui est payé à 48.000 euros par mois (8.000 euros, il les perçoit au Maroc «pour vivre», les 40.000 lui sont versés en devises) ne pourra pas être remercié sans être indemnisé.

Croyez-vous qu'il partira sans demander ses restes ? Loin s'en faut. Nos sources affirment que dans son contrat, il y a une clause libératoire qui stipule que pour «se débarrasser» de Roger Lemerre, il faudra lui verser la coquette somme de 15 millions de DH. Vous vous rendez compte ? Il nous élimine de la Coupe du monde et certainement de la Coupe d'Afrique et il va falloir lui verser une indemnité pour le congédier !
Nous sommes persuadés que tout le public marocain ne veut plus entendre parler de Roger Lemerre. Sous le ton de l'ironie, certains vont jusqu'à demander que l'on fasse une collecte pour réunir cette somme et l'offrir au technicien français pour partir. Car la Fédération royale marocaine de football ne dispose pas de cette somme. Depuis l'avènement du président Ali Fassi Fihri, ce dernier s'est attelé à créer une bonne ambiance en se faisant entourer de personnes valables.

Car il sait pertinemment qu'il a un lourd héritage à gérer ; un héritage fait d'embrouilles, de mauvaise foi et d'allégations.Rendez-vous, mercredi, avec un dossier spécial sur les déboires de Roger Lemerren
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Historique

Après le départ de Badou Zaki (2002-2005), la FRMF a aussitôt nommé Philippe Troussier (2005) à la tête de l'équipe nationale avec un salaire de 6 millions de dirhams par an. Ce dernier, qui n'a joué que des matches amicaux, n'a pas fait long feu puisqu'il sera remercié, quelques mois seulement après sa nomination. Après le «parachute doré» de Philippe Troussier, la Fédération a préféré recruter un sélectionneur national marocain pour calmer les esprits. La rupture du contrat avec Troussier avait alors coûté à la Fédération une somme avoisinant les huit millions de dirhams ; et pour éviter d'aggraver la situation, les dirigeants de la FRMF ont opté pour M'hamed Fakhir (2005-2007).

Un cadeau empoisonné pour le technicien puisqu'il n'avait que vingt jours pour former l'équipe nationale qui devait participer à la CAN-2006. Avant même de faire ses preuves, ce coach national a été dans le collimateur de certains responsables de la FRMF pour des raisons qui demeurent toujours inconnues. Alors qu'il occupait toujours le poste de sélectionneur, des membres de l'instance fédérale entraient en contact avec Roger Lemerre qui entraînait alors l'équipe tunisienne. Un acte antiprofessionnel que la FRMF avait toujours démenti. Mais à la surprise générale, M'hamed Fakhir allait être finalement remercié et c'était Henri Michel (2007-2008) qui l'avait remplacé.

La déconfiture de la CAN-2008 a provoqué le départ de Henri Michel. Fathi Jamal a assuré l'intérim en attendant la nomination du «messie» Roger Lemerre. Le coach français qui a pris ses fonctions en juillet 2008 touche un salaire officiel pharamineux de 48.000 euros par mois!
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