Revenir avec des commandes et de nouveaux partenariats avec les opérateurs économiques et importateurs algériens, sont l'objectif de la délégation marocaine participant à la 42e édition de la Foire Internationale d'Alger. C'est dans cette optique que Maroc Export, organisateur de l'évènement à Alger, a incité plusieurs secteurs d'activités et opérateurs marocains à participer à ce salon.
Brahim Mokhliss
02 Juin 2009
À 16:54
Car, ce marché semble très prometteur. « Nous avons adopté la même stratégie dans de petits pays et le résultat est satisfaisant. Alors, pourquoi ne pas l'appliquer aussi en Algérie qui est un grand marché ?», souligne Saâd Benabdallah, directeur de Maroc Export.
La participation du Maroc a été un grand succès. L'engouement des opérateurs algériens et du grand public qui ont visité le pavillon marocain a été très grand. Les rencontres B to B se succèdent. Les organisateurs sont pris d'assaut par des investisseurs algériens qui demandent des informations également au sujet des entreprises qui ne sont pas représentées au salon. Le grand public y a également trouvé son compte.
C'est une occasion en or pour renforcer les échanges maroco-algériens qui, malheureusement, restent encore peu diversifiés aussi bien à l'importation qu'à l'exportation. En effet, ils se sont établis à 7,4 milliards de dirhams en 2007, contre 4,6 milliards de dirhams en 2006 et 3,6 milliards de dirhams en 2005. Il y a donc beaucoup à faire, de part et d'autre. Si les opérateurs marocains ont pris l'initiative de venir chercher des partenaires en Algérie, les Algériens estiment que ce n'est pas assez. C'est ce qu'affirme Kara Naceur Eddine, vice président de l'Association nationale des Exportateurs algériens (ANEXAL). « Nous avons demandé aux exportateurs marocains de venir nous montrer leurs produits.
Car il y a jusqu'à présent encore un manque de communication entre les opérateurs des deux pays. Les entrepreneurs algériens qui ont visité le pavillon marocain se demandent si ces produits exposés sont des articles fabriqués par le Maroc ou importés par lui. C'est pour dire le manque de communication qui existe encore. Mais les hommes d'affaires algériens sont intéressés par ces produits. Nous demandons que les Marocains viennent de plus en plus souvent même en dehors des salons, pour montrer leurs produits, car il y a de la demande. Nous voulons consommer arabe et Maghreb Arabe », souligne-t-il.
Les Algériens sont intéressés par plusieurs secteurs d'activité dont l'agriculture. « Ce qui nous intéresse par exemple, c'est le secteur de l'agriculture. On aurait voulu qu'il y ait un contact entre agriculteurs algériens et marocains. On aurait souhaité qu'on se complémente à travers un certain nombre d'activités », espère Kara Naceur Eddine.
Le même voeu est exprimé par Abdelkader Bazouach, premier vice président de la chambre de commerce et d'industrie de la wilaya de Moustaghanem. « On est venu en délégation d'affaire au pavillon marocain pour voir les opportunités d'affaires, d'échanges et de partenariat avec nos amis marocains principalement avec le centre marocain de la promotion des exportations. Vous avez des produits à exporter, nous avons des produits à exporter aussi. Nous allons donc faire une unité d'actions pour concrétiser ce grand idéal qui est le grand Maghreb sur le plan économique, social et culturel ».
Outre le secteur agricole, des hommes d'affaires algériens sont très intéressés par l'expérience marocaine dans le tourisme. C'est ce que nous a affirmé Abdelkader Bazouach : « nous sommes venus voir le côté touristique du Maroc parce qu'il y a toute une infrastructure touristique de typologie nord africaine. Nous sommes intéressés, puisque nous avons un opérateur qui veut construire un hôtel typiquement nord africain avec une teinte arabe. Nous ne voulons pas un hôtel européen ou autre mais un établissement qui ait un cachet arabo- islamique dans toute sa conception architecturale.
Nous avons visité le Maroc l'année dernière pour avoir une idée sur la typologie du tourisme au Maroc. Parce que le Maroc, et Marrakech plus spécialement, ont un très bon niveau qui nous intéresse. Nous avons envie d'entrer en partenariat avec ces grands entrepreneurs touristiques. De même, au niveau de l'artisanat, nous avons besoin de l'expérience du Maroc. Nous avons tout un ministère qui s'occupe de l'artisanat mais les échanges entres les deux pays voisins ne seraient qu'un plus pour eux », a-t-il précisé. Le partenariat entre les deux voisins est également à explorer dans le cadre des PME-PMI. En effet, cela est d'actualité du fait qu'en Algérie tout un programme pour la création de 200 mille PME-PMI est lancé. « C'est donc le moment ou jamais de tisser des liens solides avec nos amis chefs d'entreprises marocaines PME-PMI pour faire des échanges et pourquoi pas faire des partenariats de délocalisations réciproques », avance Abdelkader Bazouach.
Les hommes d'affaires marocains et algériens cherchent à développer des secteurs d'activité et travaillent pour constituer un lobbying afin de dépasser un certain type de handicap bureaucratique qui persiste encore. C'est dans cet objectif qu'ils essayent de se rapprocher de plus en plus et de lutter ensemble pour dépasser toute entrave d'où qu'elle vienne, de l'Algérie ou du Maroc.