Fête du Trône 2006

La chaîne parlementaire au cœur des débats

12 Avril 2009 À 14:55

L'agenda de l'institution législative a été surbooké au cours de l'après-midi de vendredi dernier. Après les deux séances d'ouverture des deux chambres dans lesquelles ont assisté des membres du gouvernement, notamment le Premier ministre Abbas El Fassi, l'hémicycle a accueilli des invités de différents horizons pour discuter des perspectives de création de la chaîne parlementaire ; un projet mis en pipe il y a déjà trois ans et qui tarde encore à voir le jour.

La présence du chef du gouvernement à cette rencontre orchestrée par la Chambre des conseillers témoigne d'un engagement de la part de l'exécutif vis-à-vis de cette question. En effet, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Kahlid Naciri, souligne que la chaîne devient aujourd'hui plus que jamais une nécessité, un besoin incontestable. Il explique que la chaîne est à l'étape de conception et nécessite la mobilisation des moyens techniques appropriés pour qu'elle atteigne les objectifs escomptés. Le responsable gouvernemental estime que le support devra être interactif permettant un véritable échange avec les citoyens autour des questions qui taraudent leurs esprits : « Afin de garantir son succès, la chaîne ne doit pas être à sens unique mais un média répondant aux questions des citoyens.

Ce doit être un canal de débat politique, une passerelle d'échange civique et un instrument de diffusion des valeurs de démocratie. » Les parlementaires comptent sur la chaîne afin d'améliorer l'image de l'institution législative. Et c'est ce qu'a tenu à expliquer le président de la Chambre des représentants Maâti Benkeddour. La communication devient une nécessité pour le Parlement « afin de corriger les stéréotypes répandus sur l'action parlementaire et réconcilier ainsi le citoyen avec la politique. » Un avis partagé par le président de la première chambre, Mustapha Mansouri, qui soutient que la chaîne est susceptible de mettre en place de nouvelles pratiques dans la communication avec l'opinion publique en étant en permanence à l'écoute des préoccupations des citoyens.

Il faut dire que le projet est une demande incessante depuis des années des parlementaires qui lancent un appel au gouvernement afin de lui accorder le soutien technique et financier nécessaire. On estime que le manque d'information autour des activités et prérogatives du Parlement est à l'origine des critiques incessantes lancées de part et d'autre. Les parlementaires critiquent la manière dont se déroule la transmission directe des séances des questions orales précisant que telle qu'elle se fait actuellement, elle nuit à la réputation du Parlement. D'où la plus haute importance de changer de méthode et d'approche communicationnelles. L'idée est de jeter également la lumière sur le travail des commissions dont les réunions durent parfois pendant des heures interminables sans que l'opinion publique ne soit au courant de l'effort accompli avant l'adoption d'un texte.

A signaler que le président de la Chambre des représentants Mustapha Mansouri incite les représentants à consacrer assez de temps à leur mission parlementaire. Il estime qu'il est important de concilier entre la fonction législative et la responsabilité locale. Lors de son allocution d'ouverture, il a souligné que la session printanière sera marquée par davantage de production législative, d'actions de contrôle et diplomatiques en continuation des efforts de la session d'octobre. Le même optimisme est affiché chez le président des conseillers Maâti Benkeddour qui s'était tracé un ensemble de priorités au cours de cette session. Il faut dire qu'il ne lui reste pas assez de temps pour mettre en œuvre le programme qu'il a promis de réaliser le jour de son élection à la tête de la Chambre des conseillers. Encore faut-il qu'il incite ses parlementaires à être plus présents. Leur absentéisme en comparaison avec leurs confrères représentants a été remarquable lors de la séance d'ouverture.
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