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Trois millions de chiites célèbrent Achoura

Une immense ferveur religieuse s'est emparée dimanche de millions d'Irakiens qui célèbrent le deuil de l'Achoura, la plus importante cérémonie chiite entourée d'importantes mesures de sécurité.

27 Décembre 2009 À 16:01

Trois millions de fidèles étaient massés dans la ville sainte de Kerbala, à 110 km au sud de Bagdad, l'épicentre des célébrations où des chants s'élevaient de la foule à la gloire de l'imam Hussein.

Petit-fils du Prophète Mohammed et fils d'Ali, l'imam Hussein a été tué en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid lors d'une bataille dans le désert de Kerbala et selon la tradition, les fidèles se flagellent en signe de repentance pour ne pas avoir prêté main forte à leur imam. "Plus de trois millions de fidèles ont passé la nuit dans la ville sainte pour préparer les processions” religieuses sillonnant les rues, a affirmé à l'AFP, le vice-gouverneur de la province de Kerbala, Nassif Jassem. L'Achoura attire également des pèlerins du monde entier. Cette année, 105.000 étrangers ont fait le déplacement en Irak malgré les craintes d'attentats, notamment du Pakistan, des pays du Golfe, d'Iran, du Canada et de Tanzanie. Quelque six millions de personnes au total ont visité la ville sainte, en dix jours de cérémonies qui culminent ce dimanche, a précisé M. Jassem. La police et l'armée irakiennes ont déployé 25.000 de leurs membres dans la ville chiite pour empêcher des attaques d'extrémistes sunnites, qui ont ensanglanté par le passé les cérémonies, a insisté le chef de la police de la ville, le général Ali Jassem Mohammed.

"En dépit des menaces sérieuses émises par des groupes extrémistes contre les fidèles, le plan de sécurité a bien fonctionné”, s'est félicité le secrétaire d'Etat à la sécurité nationale, Chirouan al-Waïli en visite à Kerbala, avec le ministre de l'Intérieur, Jawad al-Bolani. Au bruit des tambourins, les fidèles se frappaient la poitrine ou se flagellaient en criant le nom de Hussein pour marquer l'anniversaire de la mort de cette figure centrale de l'islam chiite. Ils brandissaient des drapeaux noirs, verts et rouges ainsi que des portraits de Hussein et de son demi-frère Abbas, tous deux enterrés dans cette ville.

Quatre ceintures de sécurité ont été installées autour de la cité et quatre autres dans la vieille ville près des deux mausolées de Hussein et Abbas.
Pour prévenir d'éventuels attentats suicide, comme ceux commis dans le passé par des femmes, "nous avons déployé aux trois entrées de la ville 600 éléments féminins des services de sécurité pour la fouille ainsi que des maîtres chiens et des véhicules munis de détecteurs d'explosifs”, a-t-il précisé.

En mars 2004, lors de l'Achoura, des attentats quasi simultanés avaient tué jusqu'à 170 personnes et blessé 465 autres dans une mosquée chiite de Bagdad et à Kerbala. Mais ce dimanche, la violence a frappé le nord de l'Irak, où cinq pèlerins chiites ont été tués et 27 blessés dans un attentat à la bombe visant une procession.

L'explosion a eu lieu vers 09h00 (06h00 GMT) à Touz Khourmatou, une localité turcomane à 175 km au nord de Bagdad, a précisé le lieutenant-colonel Hussein al-Bayati.

Depuis mardi, 32 personnes ont été tuées et 164 ont été blessées dans des attaques contre des cortèges préparatoires à l'Achoura. Une bombe a explosé jeudi dans la vieille ville de Kerbala, faisant un mort et 20 blessés.
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Explosion dans le fief du Hezbollah à Beyrouth: 3 morts

Trois personnes au moins ont été tuées dans une explosion samedi soir dans le fief du Hezbollah, en banlieue sud de Beyrouth, qui aurait pris pour cible un responsable du mouvement palestinien Hamas, selon un nouveau bilan dimanche des services de sécurité libanais.

"Le bilan de l'explosion de samedi soir s'est alourdi avec la mort d'un blessé et s'élève désormais à trois tués”, ont indiqué ces sources à l'AFP sans identifier les victimes. Les services de sécurité libanais avaient annoncé dans un premier temps que deux personnes au moins avaient été tuées dans cette explosion, survenue dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah chiite, qui aurait pris pour cible un responsable du Hamas palestinien. Un porte-parole du Hamas à Gaza, Aymen Taha, cité dimanche par la télévision Al-Arabiya, basée à Dubaï, a indiqué que deux membres de son mouvement avaient été tués et trois personnes blessées dans l'explosion. Le Hamas et le Hezbollah sont alliés dans la lutte contre Israël, et des représentants du mouvement palestinien sont basés dans la capitale libanaise.
Les attentats sont rares dans ce quartier de Beyrouth, qui est strictement contrôlé par le Hezbollah.

L'explosion est survenue à la veille du point d'orgue de l'Achoura à l'occasion duquel le Hezbollah organise annuellement une grande marche pour commémorer la mort de l'imam Hussein, petit-fils du Prophète Sidna Mohammed, tué par les troupes du calife omeyyade Yazid en 680 lors de la bataille de Kerbala, dans l'actuel Irak.

Des milliers de chiites libanais se sont rassemblés dimanche matin dans la banlieue sud de Beyrouth pour commémorer ce deuil, à l'appel du Hezbollah, selon un journaliste de l'AFP. Hommes, femmes et enfants brandissaient des drapeaux libanais, palestiniens et du Hezbollah, scandant en chœur "nous répondons à ton appel Hussein”, en référence au troisième imam chiite. Le chef du mouvement, Hassan Nasrallah devait s'adresser à la foule à l'issue du rassemblement, selon les organisateurs.
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