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Sérieux revers pour le Hezbollah

Le camp mené par le Hezbollah, l'allié de l'Iran, a été défait dimanche lors des législatives, au profit de la coalition soutenue par l'Occident qui doit désormais relever le défi d'éviter une nouvelle crise dans le pays.

08 Juin 2009 À 14:51

Les résultats officiels étaient attendus lundi dans la journée, mais les célébrations avaient déjà commencé dans la nuit de dimanche à lundi du côté de la majorité.
«C'est un grand jour pour l'histoire du Liban démocratique», a lancé avant l'aube leur chef de file Saad Hariri, en annonçant la victoire à ses partisans. Le succès de la majorité parlementaire appuyée par Washington et Ryad était qualifié d'»historique» lundi par le quotidien Al Moustaqbal de M. Hariri, selon qui elle a obtenu 71 sièges contre 57 pour l'opposition. Le principal allié chrétien du Hezbollah a reconnu la défaite. Il s'agit d'»une victoire pour la coalition du 14 mars (nom donné à la majorité) mais aussi d'une défaite pour les Libanais qui aspiraient au changement», a déclaré Michel de Chadarevian, un membre du Courant patriotique libre (CPL) dirigé par Michel Aoun. «La majorité de retour», confirmait le quotidien Al Akhbar, proche de la minorité, évoquant la «grande défaite» de l'opposition. «Victoire du Liban», clamait à l'inverse le quotidien à capitaux saoudiens basé à Londres, Asharq al Awsat. En Syrie, ancienne puissance de tutelle, des journaux ont accusé la coalition antisyrienne d'avoir «acheté des voix». Dans une première réaction, un député du Hezbollah a de son côté prévenu qu'il était hors de question pour sa milice de désarmer.

«Il faut que la majorité s'engage à ce que la +Résistance+ soit un sujet non négociable, (à considérer) que ses armes sont légitimes et qu'Israël est un ennemi», a dit à l'AFP Mohammad Raad. Auparavant, évoquant la défaite du «parti de Dieu», le ministre israélien des Transports, Israël Katz, avait fait valoir qu'il était désormais question de procéder à ce désarmement, évoquant des résolutions de l'ONU. A Beyrouth, la principale interrogation résidait dans la forme que prendra le prochain cabinet. Si le mouvement de M. Aoun, allié du Hezbollah, a indiqué qu'il respecterait les résultats, il a ajouté qu'il travaillerait avec la coalition de M. Hariri en vue de former un gouvernement d'union nationale. Le Hezbollah, classé comme «terroriste» par Washington, veut un gouvernement d'union quel que soit le vainqueur. La majorité, sans écarter ce scénario, refuse que l'opposition dispose d'un droit de blocage dans un tel cabinet comme c'est le cas dans l'actuel gouvernement d'union. «L'opposition va-t-elle insister encore une fois sur une minorité de blocage et la majorité va-t-elle de nouveau refuser de le lui accorder ?», s'interroge le quotidien As Safir, proche de la minorité.

Selon le quotidien Al Akhbar, les premières réactions «indiquent que le pays est à un tournant: soit l'accord (interlibanais) de Doha est renouvelé, soit (...) on se dirige vers une confrontation». L'accord de Doha signé en mai 2008 avait mis fin à des affrontements intercommunautaires sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) qui ont fait une centaine de morts. Les législatives de dimanche ont connu un taux de participation record en 20 ans, avec 54,08% des 3,2 millions d'inscrits. Pour prévenir des violences, près de 50.000 soldats et policiers ont été déployés sur le territoire. Selon l'armée, seuls 123 incidents
mineurs ont été enregistrés lors du scrutin, supervisé par 200 observateurs internationaux venus notamment du Centre Carter.
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Ni vainqueur ni perdant

Le chef de la majorité sortante soutenue par l'Occident, Saad Hariri, a revendiqué lundi la victoire de sa coalition aux législatives face à l'alliance menée par le Hezbollah, allié de l'Iran. "Félicitations à vous, félicitations à la liberté, félicitations à la démocratie", a-t-il affirmé à ses supporters en annonçant sa victoire. "C'est un grand jour pour l'histoire du Liban démocratique", a-t-il ajouté. "Il n'y a ni vainqueur ni perdant dans ces élections, les seuls vainqueurs sont la démocratie et le Liban", a encore affirmé Saad Hariri. Selon la chaîne de télévision de Saad Hariri, la majorité sortante aurait obtenu 70 des 128 sièges du Parlement contre 58 au Hezbollah.
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