Spécial Marche verte

«Fès et Florence, cités de l'art et du savoir, en quête d'absolu»

Un livre, un beau livre, de toute beauté, somptueux, réalisé grâce à la contribution du ministère des Habous et des Affaires islamiques, du ministère de la Culture, de la Bibliothèque Royale de Rabat, de l'Archivio de Scala de Florence, et de très nombreux soutiens privés et publics, vient de paraître.

06 Février 2009 À 16:22

Son titre « Fès et Florence, cités de l'art et du savoir, en quête d'absolu » évoque selon l'éditrice Ileana Marchéasani deux villes « qui ont rayonné pendant des siècles marquant à jamais l'histoire de l'art et léguant des splendeurs que le temps n'a pas réussi à effacer ». Fès somptueuse héritière d'Al Andalous a été un centre d'art et de culture de premier plan pour le monde islamique, et Florence a représenté l'exemple même du raffinement, de l'art et du savoir.

Elles sont toutes deux jumelées grâce notamment aux efforts d'un ami du Maroc aujourd'hui décédé, lui aussi Italien, Attilio Gaudio, auteur de plus d'une quarantaine d'ouvrages sur le Maroc dont «Fès joyau du patrimoine islamique». Pour cet auteur « Fès n'est pas une ville comme les autres, c'est un des rares foyers des institutions humaines où, à travers les événements et le temps, n'a cessé de souffler l'esprit de toute une civilisation. Appelé la Florence du Maghreb, ville avec laquelle elle a été jumelée, Fès représente le patrimoine vivant de l'Islam dans la continuité de ses valeurs culturelles, éthiques et spirituelles là où d'autres capitales arabes célèbres comme Cordoue, Bagdad ou Damas n'ont gardé de leur ancien éclat qu'un souvenir littéraire».

«Fès et Florence en quête d'absolu» n'est pas seulement un beau livre, c'est un ouvrage important en ces temps de choc de civilisation. Ce livre réfute en effet les fondements même de cette approche qui sépare les hommes et les civilisations en les dressant les uns contre les autres. L'éditrice met en avant la grandeur d'esprit de ces hommes qui malgré leurs différences se retrouvent dans leur quête de la beauté et de la vérité. Ces hommes, dont la récompense est la perfection même du geste car elle les approche les uns des autres, sont ces artistes de Fès et de Florence pour qui l'art est une prière.
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LE MATIN : Comment est né le projet de ce somptueux ouvrage ?

Le projet de réalisation de cet ouvrage est une initiative de l'éditrice Madame Ileana Marchesani. Ce projet est en gestation depuis plusieurs années. Il faut bien dire que cette proposition de l'éditrice nous avait d'emblée séduits. Personnellement, j'avais déjà publié avec Madame Marchesani un ouvrage «Du Signe à l'Image» et avais pu apprécier son professionnalisme et son exigence quant à la qualité du travail réalisé.
En nous impliquant dans ce projet, Catherine Cambazard-Amahan et moi-même nourrissions, il faut bien l'avouer, une certaine inquiétude, liée à un sentiment de responsabilité, car nous percevions, en toute conscience, l'enjeu que représentait la mise en parallèle du parcours à la fois historique, intellectuel et artistique des deux villes, en ayant, bien sûr, l'arrière-pensée, en toile de fond, du choc des civilisations.

Y a-t-il une raison pour rapprocher ces deux villes Fès et Florence ? C'est la question éditoriale qui ouvre cet ouvrage « Fès et Florence en quête d'absolu. Que répondez-vous à cette question ?

Il existe plusieurs raisons de rapprocher Fès et Florence, bien que ce propos n'ait jamais été envisagé ni recherché par les auteurs de cet ouvrage. Citons-en quelques-unes, bien qu'il en existe d'autres. La première est la destinée exceptionnelle des deux villes et ce qu'elles représentent respectivement de part et d'autre de la Méditerranée.
L'une et l'autre ont rayonné, des siècles durant, aux plans intellectuel, culturel et plus particulièrement artistique, chacune dans sa région respective. La deuxième raison est le génie des créateurs, artisans et artistes, souvent anonymes, qui s'inscrit dans la sûreté du geste, et qui est insufflé dans la facture résolument exceptionnelle des œuvres d'art, qu'il s'agisse de dentelle d'arabesques de plâtre ou de statuaire.
Enfin, face aux trois Renaissances de Florence, une Renaissance marocaine, voire fassie des traditions médiévales hispano-maghrébines s'inscrit dans l'œuvre des Saadiens (au lendemain de la reconquête de Grenade par les Rois Catholiques le 2 rabī I 897/3 janvier 1492, et de l'installation consécutive des Morisques sur les côtes maghrébines), comme en témoignent les pavillons de la mosquée al-Qarawiyyīn, symbolisant, avec l'évocation de La Cour des Lions en filigrane, Grenade retrouvée et préservée, c'est-à-dire sauvée.

L'éditorialiste explique que cet ouvrage est une tentative de comprendre pourquoi ces deux villes ont acquis une si grande notoriété et ce qu'elles représentent pour l‘Orient et l‘Occident ? Quelle serait votre réponse à ces questions ?

Notre objectif était d'apporter un certain éclairage sur les aspects que nous estimons essentiels qui distinguent Fès des autres cités historiques et qui ont effectivement construit sa notoriété : notamment cette capacité de produire des chefs-d'œuvre à chaque période de son histoire et cette faculté de préserver une mémoire séculaire d'une manière dynamique. A Fès, les savoir-faire ancestraux qui ont permis la création des monuments sont encore mieux préservés que ne le sont les monuments eux-mêmes. La transmission des savoir-faire au sein d'une corporation ou tout simplement d'une famille continue à s'opérer, ce qui est exceptionnel à notre sens, car le maître maâllem ne se contente pas de transmettre à l'apprenti les seuls techniques et procédés de fabrication, mais aussi le contenu culturel, artistique et esthétique du métier concerné (à la fois les couleurs, les compositions, les formes et les formules, la signification et le sens). L'apprenti s'imprègne aussi des valeurs qui régissent le métier. Fès, dotée de tels atouts que les chroniqueurs de l'âge médiéval ne cessent de vanter, se réclame, grâce à l'apport (sur l'une et l'autre rive de l'oued Fās) de population citadine de deux grands centres de civilisation de l'Occident musulman - Cordoue et Kairouan - d'une double tradition artistique, liée aussi bien avec l'Orient qu'avec les autres métropoles du monde hispano-maghrébin.

Fès est d'abord, on l'oublie souvent, une ville berbère avant d'être le creuset des communautés qui ont fui Cordoue et l'Andalousie.

Fès est d'abord, on l'oublie souvent, une ville berbère (amazigh est le terme usité de préférence actuellement) avant d'être le creuset des communautés qui ont fui Cordoue et Kairouan.En effet, les historiens s'accordent sur le fait que les premiers habitants de Fès étaient Berbères et de différentes confessions (juifs, chrétiens et zoroastriens) qui occupaient l'emplacement de la future double agglomération. Ces groupes furent enrichis par deux autres communautés, la population du faubourg cordouan de la rive gauche du Guadaquivir qui s'était révoltée contre al-Hakam Ier et plusieurs centaines de familles kairouanaises qui fuyaient la répression aghlabide. L'afflux de ces divers émigrants à Fès et la cohabitation de ces différentes communautés, riches d'expériences, laissent supposer que la sécurité régnait à Fès et que l'acceptation de l'autre y était de mise bien avant l'arrivée de ces deux groupes. Cette ambiance de tolérance et d'interculturalité constituait un ferment de création artistique. Elle a marqué à jamais le destin de la ville. Certaines œuvres de Fès portent encore la marque de ces multiples apports. Par ailleurs, le chapitre réservé aux corporations démontre que la majorité des acteurs socioculturels et surtout artistiques sont berbères et d'origine rurale : les Armuriers du Rif, les Zerzaya de la Haute Moulouya, etc. En fait, Fès n'a jamais cessé d'être amazighe, de même qu'elle n'a jamais été totalement amazighe ni arabe.

Les arts de l'Islam au Maroc naîtront d'un syncrétisme, écrivez-vous, des influences venues d'horizons divers, se mêleront aux traditions de la Méditerranée. Quelles sont ces influences ?

Cette question de fond suppose un ample développement qui dépasse le cadre assigné à une interview. Il est impossible de détailler, d'expliciter et, encore plus, de résumer en quelques lignes ces influences dans l'art marocain, lesquelles sont fort complexes, ténues, et parfois, ne se sont exercées que partiellement et sporadiquement. Cependant, l'importance du sujet nous conduit à en énoncer les principales, au risque de les simplifier et sous peine d'en réduire la portée. La culture de chaque communauté de Fès (andalouse, kairouanaise…) véhicule son substrat d'influences adaptées, modifiées, combinées, recomposées, réinterprétées, ayant opéré des choix et des rejets, et assimilées. N'oublions pas non plus que chaque art a son évolution propre qui n'est pas forcément identique dans les deux cas. L'art de Cordoue, rappel de l'art umayyade du Proche-Orient qui puise à la source paléochrétienne, incorpore à la tradition méditerranéenne gréco-romaine les traits locaux wisigothiques de l'Espagne pré-islamique révélant un art byzantin très remanié à la mode barbare. Son apport oriental est certes marqué par Byzance, mais aussi par l'Asie Centrale. L'art de Kairouan en Ifrīqiyā (Tunisie actuelle), quant à lui, associe, dès le IXe siècle aghlabide, aux traditions locales les formules de l'Orient abbasside qu'enrichissent, au XIIe siècle, les partis de l'Egypte fatimide. Les arts de l'Islam au Maroc, notamment à Fès, naîtront d'une symbiose d'influences complexes, variables selon l'époque considérée, influences andalouses (umayyades de Cordoue, des Reyes de Taifas, almoravides, etc.) et influences orientales (sassanide, abbasside, aghlabide, saldjukide, ayyubide, fatimide, mameluke, etc.), mêlées aux traditions locales méditerranéennes, notamment amazighes dont l'influence fut déterminante. En fait, les créateurs ont toujours réalisé une œuvre semblable mais jamais identique. Pour un œil averti, chaque motif et chaque détail sont uniques par le sceau de leur auteur, liés aussi bien à la sûreté du geste et à l'état d'esprit du moment qu'à la capacité de l'artiste de réécrire une mémoire assimilée, liée à chaque geste par lequel il fait appel à sa mémoire pour perpétuer celle de son groupe. Un panneau de plâtre sculpté n'est jamais une reproduction mais toujours une création. Ce qui caractérise l'art marocain, c'est une inspiration extérieure constante et une remarquable capacité endogène d'assimilation des emprunts et de traduction de ces derniers dans un esprit nouveau et local.

Pourquoi le choix des trois grandes parties : les Maîtres d'œuvres, Dévots et impies en quête d'absolu Au-delà des cours les palais. Derrière chaque chapitre, qu'avez-vous voulu montrer ?

Effectivement, derrière chaque titre se lit un propos des auteurs. En ce qui concerne le volet de Fès que nous avons traité, la distribution des parties correspond aux périodes fortes de l'histoire artistique et intellectuelle de la ville de Fès. Le titre de chacune d'entre elles suggère la spécificité de la période concernée.
La partie Les Maîtres d'œuvres, intitulée pour le volet de Fès «Les Grands Bâtisseurs », est consacrée aux souverains mérinides, initiateurs et mécènes des grandes réalisations à l'époque où Fès a été le réceptacle de l'héritage andalou. La deuxième partie Dévots et impies en quête d'absolu, intitulée à notre endroit «Fès, l'Art à la gloire de Dieu», rend hommage aux trois œuvres hors pair qui révèlent les prémices, la naissance, le développement et l'épanouissement de l'art islamique à Fès, à savoir la poutre de la mosquée al-Qarawiyyīn, le minbar de la mosquée du quartier des Andalous et l'exceptionnelle nef axiale de la mosquée al-Qarawiyyīn avec ses splendides et majestueuses coupoles. La troisième partie Au delà des cours, les palais traite de l'art subtil d'habiter et de recevoir et des manières de vivre.
Ce chapitre met également en exergue la belle architecture domestique depuis les Mérinides.
Par l'étude de certaines belles demeures des XVIIe-XVIIIe siècles, telle Dar Adiyel, et du Palais du Batha (fin du XIXe-début XXe siècles) avec son magnifique jardin de type andalou, le plus vaste et le plus authentique de Fès –, nous avons voulu montrer combien a été préservé, sous la dynastie alaouite, l'héritage reçu par Fès après la Reconquête de l'Andalousie. Nous avons fait un sort important à ces monuments qui révèlent la tradition hispano-maghrébine parvenue à son terme.

Catherine Cambazard qui est votre épouse est l'auteure d'un remarquable travail sur la ville de Fès. Un mot sur ses ouvrages ? Quel a été son apport dans l'ouvrage précité Fès et Florence ?

Catherine Cambazard-Amahan est auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages d'art islamique au Maroc, plus particulièrement à Fès. Nous avons tous deux participé à la série Palais et demeures de Fès (trois tomes publiés au CNRS:1985, 1989 et 1992) (plus de 2000 pages consacrées à l'architecture domestique à Fès dans son environnement). Précisons toutefois que l'étude spécifique de Catherine Cambazard-Amahan a porté sur un palais alaouite – Dar Batha - et sur une synthèse des matériaux du décor (bois, plâtre, zellige, bronze, fer..). Arrêts sur Sites est une autre publication commune. Par ailleurs, l'ouvrage Le Décor sur bois dans l'architecture de Fès publié au CNRS en 1989 constitue une référence incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à l'art de l'Islam au Maroc.
Dans cette analyse, Catherine Cambazard-Amahan a démontré, pour la première fois, que l'art islamique au Maroc, n'est pas un art andalou importé « …sans changement » comme l'avaient avancé d'insignes spécialistes de l'art de l'Occident musulman, tels Henri Terrasse ou l'historien espagnol Leopoldo Torres Balbás. L'analyse des documents (bois de cèdre, bronze…) montre qu'il existe une continuité locale des styles assimilés malgré les changements idéologiques des dynasties.
Cette étude historique, paléographique, stylistique, esthétique, tente de dégager la personnalité fassie de cet art qui s'inscrit dans la tradition hispano-maghrébine.La contribution de Catherine Cambazard-Amahan dans Fès et Florence en quête d'absolu est primordiale dans le volet concernant Fès.
Elle a traité de la naissance et de l'évolution de la ville -Fès éclairée- en reprenant les grandes lignes d'un ancien texte non encore publié. De par sa spécialité d'historienne d'art, on lui doit, dans le chapitre Fès à la gloire de Dieu, toutes les fines analyses stylistiques et esthétiques des réalisations artistiques fassies, allant de l'épigraphie de la poutre, au déchiffrage du langage du décor et à la riche interprétation de l'ornement des coupoles, en passant par l'analyse des compositions de la fameuse chaire des Andalous. C'est à elle que revient également, dans l'architecture domestique évoquée - Un art d'habiter et de recevoir - l'étude de la plastique monumentale, de ses rythmes poétiques et du décor des palais d'époque médiévale et ultérieure. En fait, il convient de reconnaître que sa participation, jointe à la mienne, se laisse déceler dans l'ensemble de ce travail. A sa sensibilité, à sa capacité réceptive, à sa réflexion profonde se conjuguent mon esprit de synthèse, de déduction, mon raisonnement construit. A son style imagé s'allie mon style dépouillé, concis, presque sec, mais qui dit l'essentiel. Ce travail, est, en effet, le fruit d'une réflexion commune continue et certaines spécificités ou orientations que l'on y décèle tiennent autant à notre formation respective (anthropologie ou/et en histoire de l'art), qu'à nos trente années d'expérience vécues à Fès et partagées entre la gestion de musées (Musée du Batha, Musée du Borj Nord) et la recherche sur le patrimoine de Fès.

A la page 220 de l'ouvrage, tous les éléments nous renvoient à l'amour que les habitants expriment pour la cité au système de valeur des grandes familles aux idées et aux sentiments qui reflètent la mentalité de la classe marchande consciente de sa puissante et fière de sa florentinité » . Peut on dire la même chose des gens de Fès dont la plupart ont quitté et oublié Fès ?

Nous pensons que toutes les grandes familles de Fès sont fières de leur appartenance à cette ville. Cela se manifeste non seulement dans leur discours, mais aussi, parfois, dans leurs actes. Certaines familles ont entrepris à Fès des actions louables : la création de fondations et d'établissements culturels, la restauration de monuments prestigieux. Cependant, ces initiatives, aussi importantes soient-elles, sont très insuffisantes eu égard à l'ampleur du patrimoine de la ville à restaurer, à réhabiliter et à préserver. Il est à regretter qu'elles ne soient pas encouragées par de plus nombreux mécènes. Certaines familles aisées, originaires de la ville, ne détiennent pas le monopole de l'amour de Fès. Cet amour est partagé par tous ceux qui ont connu et ont su apprécier cette ville, par tous ceux qui y ont vécu et qu'elle a marqués. Concernant Fès, cette fierté peut être également interprétée de la manière suivante : en plus des familles riches, d'autres plus pauvres gardent en leur cœur cette fierté fassie que dévoile la noblesse de leurs attitudes.

Le ministre du Tourisme Mohamed Boussaid vient de lancer à Fès sa stratégie de Cap 2009. Pensez-vous que la richesse culturelle de la ville soit un levier de tourisme ?

Oui, la richesse culturelle de Fès est un levier de tourisme : la ville, notamment la médina, est un site exceptionnel, de par l'étendue de son tissu urbain, le nombre de ses prestigieux monuments historiques, et le dynamisme de ses savoir-faire. Cependant, la préservation et la revalorisation de cette richesse nécessitent l'expertise et des fonds. Fès n'est pas seulement un levier de tourisme, c'est aussi un levier de développement culturel, économique et social. Il y a un « esprit de Fès » qui est là et qui sera toujours là, malgré les vicissitudes du temps et les changements. C'est une force et une spiritualité qui transcendent les époques. Le sens du merveilleux perçu déjà par les chroniqueurs, notamment au temps des Mérinides (al-Jazna'i) exprime l'aura qui entoure cette capitale spirituelle, artistique, économique. La médina de Fès ne peut survivre sans l'art. Ses principaux atouts, soulignés à maintes reprises par les chroniqueurs, sont ses savoir-faire. La préservation de l'esprit de Fès passe inévitablement par la préservation de ces savoir-faire. Un savoir-faire n'est pas seulement un métier, mais encore une manière de vivre et d'être au sein d'un groupe où le métier se transmet comme une valeur familiale que l'on ne peut dissocier des autres valeurs sociales et culturelles. Le savoir-faire pour un artisan est un héritage, un véritable capital qui ne peut être légué qu'à un descendant ou à un disciple.

(*) Propos recueillis par Farida Moha
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