Une richesse agricole à consolider avec le Plan vert

Cœur du vignoble marocain et important producteur d'olives, d'amandes et d'agrumes, la région fournit des quantités considérables de pommes de terre, d'oignons et une production de tomates industrielles embryonnaires. L'ambitieux plan de développement agricole de la région PDA, piloté par l'office régional de Mise en valeur agricole du Tafilalet et les différentes directions provinciales de l'agriculture de la région de Meknès Tafilalet, vient consolider sa richesse agricole avec la sélection de près de 170 projets pour un montant global de 11,11 milliards de DH au profit de plus de 114.600 agriculteurs. «Ces projets comme l'enveloppe sont répartis en deux piliers. Le premier concernant l'offre investisseur regroupe quelque 103 projets alors que le deuxième de l'offre sociale compte 67 projets proposés. Ils concernent 12 filières en plus des produits de terroir », explique-t-on à l'ORMVA du Tafilalet en précisant que l'assiette foncière potentielle de la région, constitue un atout supplémentaire pour drainer des capitaux importants et attirer les investisseurs.Pour la production végétale, les filières retenues sont : olives, dattes, pommes, vigne, céréales, tournesol et cultures maraîchères (la pomme de terre et l'oignon). Celles retenues dans le domaine de la production animale sont : viandes rouges, lait, avicole et apicole.

Les attentes sont également ambitieuses. Les concepteurs du plan régional s'attendent à l'horizon 2020 à une amélioration du taux d'organisation des agriculteurs de 22 à 50 % et à une augmentation de la production qualitativement et quantitativement pour toutes les filières retenues allant de 445 % pour les olives, 103% pour les dattes, 67 % pour les pommes et 52 % pour la pomme de terre. En plus de l'amélioration de la qualité des produits et l'augmentation du taux d'export. En matière de production animale, cette augmentation serait de 80% pour les viandes rouges, 139 % pour l'aviculture, 90% pour le lait et une hausse considérable pour la production de miel. «Actuellement les unités agro industrielles jouent dans la plupart des cas un rôle de service, dans le cadre de ce plan plus de 54 unités agro industrielles verront le jour et concernant la transformation, le conditionnement, le stockage ainsi que la valorisation des différentes productions (olives, dattes, pommes et vignes…)», précisent les responsables. Ils ajoutent que ces nouvelles créations devraient constituer en plus du renforcement des capacités de la région en matière de la transformation et de stockage, un maillon fort pour l'agrégation et l'organisation dynamique des producteurs autour d'elles.

En termes de valeur ajoutée, on s'attend à l'horizon 2020 à un bénéfice de 11,67 milliards de DHS par an et la création de plus de 62 millions de journées de travail. A noter que bien que la Superficie agricole utile (SAU) ne représente que 9% des 8 millions d'hectares du territoire de la région, les sols qui la composent sont riches et à fort potentiel productif et l'agriculture y constitue l'activité prédominante. Elle procure les moyens d'existence à plus de 40% de la population régionale et doit son développement à la plaine du Saïss qui constitue un ensemble favorable à la céréaliculture, l'arboriculture et au maraîchage, au massif du Zerhoun considéré comme un espace favorable à l'oléiculture aux chaînes du Moyen-Atlas espace se prêtant à la sylviculture et à l'élevage et l'ensemble présaharien du Tafilalet célèbre par la culture du palmier dattier et du henné. La région dispose aussi d'importantes ressources hydrauliques avec 4 barrages (Hassan Dakhil, Sid Chahed, Tizguit Amont et Tizguit Aval) ainsi que des ressources hydrauliques souterraines avec les nappes phréatiques du Saîss, des rides prérifaines, de Tigrigra et des causses moyens atlasiques. Dans le domaine de l'élevage, la région constitue l'un des pôles réputés sur le plan national avec plus de 3 millions de têtes qui produisent près de 25.000 tonnes de viande, 108 millions de litres de lait en plus d'une production d'environ 50 tonnes de miel par an.

Les contraintes entravant le développement agricole de la région selon un responsable de l'ORMVA du Tafilalet, sont essentiellement le morcellement, l'enclavement et le faible degré de mécanisation des exploitations; la faible organisation des agriculteurs qui est actuellement de 22%; l'insuffisance des structures de conservation, de conditionnement et de valorisation des productions agricoles ainsi que la faible participation du secteur agro-industriel dans la valorisation des produits agricoles de la région. A rappeler que les grandes orientations du Plan Maroc Vert se basent essentiellement sur la régionalisation et sur une segmentation en deux piliers I et II. Dans le premier pilier qui est considéré comme une agriculture moderne et compétitive, l'ensemble des projets est d'environ 900 concernant plus de 400.000 investisseurs pour un montant global de 110 à 150 milliards Dhs. Le second, ou, agriculture solidaire est composée de 300 à 400 projets pour 600.000 à 800.000 agriculteurs. Le cout global de l'intervention de l'Etat est 15 à 20 milliards de Dhs. Ce Plan devrait permettre de générer plus de 1 à 1,5 million d'emplois permanents.
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Meknès-Tafilalet en chiffres

- La superficie totale de la région est estimée à 7921000 hectares dont 82% sont constitués de forêts, de terres de parcours et incultes. La superficie forestière à elle seule en représente 10%.
- L'agriculture constitue l'activité prédominante au sein de la région Meknès-Tafilalet. Elle occupe près de 43% de la population active régionale soit près de 19.000 agriculteurs et 4500.000 journées de travail / an.
- La superficie agricole utile représente 7,8 % de la superficie totale de la région et s'étend sur 617 465 ha.
- Alimentées par deux des plus grands barrages du pays, 85 % des terres agricoles utiles sont cultivées et 20 % sont équipées d'un système d'irrigation soit 124.410 ha.
- Le domaine forestier au niveau de la région du Moyen Atlas couvre une superficie de 820 418 ha (soit 9% de la superficie de la Région).
Il alimente de manière très consistante les budgets de plusieurs communes rurales des provinces d'Ifrane et de Khénifra.