Fête du Trône 2006

Naissance du Prophète

25 Août 2009 À 16:16

(suite)

La mère du Prophète répliqua: «Tu avais montré tant d'empressement à le garder, qu'est-il donc arrivé?» L'autre répondit: « Il n'est rien arrivé mais les grands enfants sont mieux auprès de leurs mères». La mère du Prophète insista vivement et lui dit: «Il faut absolument que tu me racontes ce qui t'est arrivé et ce que tu as vu et pourquoi tu me le ramènes». Après beaucoup de pourparlers, Halima lui raconta l'aventure ainsi que les paroles du devin. La mère du Prophète dit: «Ne crains rien, personne ne pourra tuer mon fils et aucun djin ne pourra l'approcher. Quand je l'ai porté dans mon sein, j'ai vu en songe quelqu'un qui m'a dit : «C'est le meilleur et le plus grand de tous les hommes ; quand il viendra au monde, donne-lui le nom de Mohammed». Et quand je fus délivrée, je vis jaillir de lui une lumière qui rayonnait jusqu'aux étoiles et jusqu'à la terre de Syrie et je vis les palais de Syrie; puis, je regardai, l'enfant était couché sur le dos, tenant son doigt élevé vers le ciel. La mère du Prophète reprit son enfant et Halima s'en alla. La mère du Prophète avait à Médine des oncles et des tantes des Béni Naddjar.

A Médine était également la tombe du père du Prophète, Abdallah, fils d'Abou L'Mottalib, qui, au retour d'un voyage de commerce en Syrie, était tombé malade à Médine et y était mort ; il avait été enterré au cimetière de Médine qu'on appelle Dar-al-Nabigha et qui se trouve à droite de la route, quand on vient du Khorasan: c'était au cinquième mois de la grossesse d'Amina. Mohamed était resté trois ans parmi les Béni-Saâd et fut ensuite rendu à sa mère qui le garda jusqu'à l'âge de cinq ans. Alors elle demanda à Abou L'Mottalib la permission de se rendre à Médine pour voir ses oncles, leur présenter son fils et pour visiter la tombe de son père. Abdallah Abdou Mottalib y consentit. Elle se rendit donc avec son fils à Médine. C'était là le premier voyage du Prophète, qui resta à Médine avec sa mère pendant un an, jusqu'à sa sixième année, ensuite, elle le ramena. Il y a entre La Mecque et Médine une station appelée Al Abwâ où Amina tomba malade et mourut. Mohammed, resté seul, fut ramené par ses compagnons de voyage auprès d'Abdou L'Mottalib qui le garda jusqu'à ce qu'il eût atteint l'âge de huit ans. Alors Abdou L'Mottalib mourut, laissant les fonctions de chef de la Mecque à Abou-Talib nommé aussi Abdou Manaf ; il lui confia Mohammed.

Abou Talib lui prodigua ses soins.
Après un an, il se disposa à faire un voyage en Syrie pour le commerce.
Mohammed, ayant alors neuf ans, le pria de le prendre avec lui; mais Abou Talib n'y consentit pas disant : «Tu es encore un enfant». Et il le confia aux soins de son frère Abbas. Lorsque Abou Talib fut sur le point de monter sur le chameau et qu'il prit congé des gens, Mohammed se tint devant lui, pleura beaucoup et dit: «O mon oncle, prends-moi avec toi. Le cœur d'Abou Talib fut touché, il le prit et l'emmena avec lui.
Histoire du moine Ba'Hira
Or, ils arrivèrent près de Bassora, qui est la première ville du territoire de Syrie. Il y a aux portes de la ville un couvent où résidait un moine nommé Ba'Hira, qui avait lu les anciens écrits et y avait trouvé la description du Prophète. Il y avait près de là une station où s'arrêtaient toutes les caravanes qui y passaient. La caravane d'Abou Talib y arriva pendant la nuit.

Quand le jour fut venu, laissant brouter les chameaux, les gens se mirent à dormir. Mohammed était assis et gardait leurs effets. Lorsque le soleil devint plus chaud, un nuage ayant la forme d'un grand bouclier vint ombrager la tête du Prophète. Voyant cela, le moine ouvrit la porte du couvent et en sortit: les gens de la caravane se réveillèrent. Ba'Hira prit Mohammed sur son cœur et l'interrogea sur sa position, sur son père, sa mère et son grand-père. Mohammed lui raconta tout, ainsi que l'histoire des anges qui lui avaient ouvert le corps, exactement comme cela s'était passé. Ba'Hira lui demanda ce qu'il voyait la nuit en songe et Mohammed le lui dit. Tout cela s'accordait avec ce que Ba'Hira avait trouvé dans les livres. Ensuite, il regarda entre ses deux épaules et y aperçut le sceau de la prophétie. Alors il dit à Abou Talib : «Que représente cet enfant pour vous?». L'autre répondit : «C'est mon fils». Ba'Hira dit : I «Il est impossible que son père soit vivant». Abou Talib dit alors: «C'est mon neveu». Ba'Hira demanda : «Où le mènes-tu ?». L'autre dit : «En Syrie». Ba'Hira dit: «Celui-ci est le meilleur de tous les hommes de la terre et le Prophète de Dieu. Sa description se trouve dans tous les écrits de l'ancien temps, ainsi que son nom et sa condition. J'ai maintenant soixante et dix ans, et il y a bien longtemps que j'attends sa venue comme Prophète.

Je te conjure par Dieu de ne pas le conduire en Syrie, de peur que les juifs ou les chrétiens ne le voient et ne te l'enlèvent. Ils ne pourront pas le tuer, parce que personne ne peut enfreindre la décision de Dieu; mais il se peut qu'ils l'estropient des mains ou des pieds ou du corps».Renvoie-le chez lui à La Mecque. Abou Bakr Assaddiq, qui était présent, dit à Abou Talib de le renvoyer sous la garde de l'un de ses esclaves et Abou Bakr envoya avec lui Belal. Une tradition rapporte qu'Abou Talib retourna lui-même, renonçant à son voyage. A l'âge de vingt-cinq ans, le Prophète épousa Khadidja, qui était âgé de quarante ans.
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