C'est incontestablement la meilleure édition du salon immobilier marocain à Paris «Smap Immo».
LE MATIN
26 Mai 2009
À 16:55
Les exposants, les organisateurs et les ministres, Ahmed Taoufik Hejira et Mohamed Ameur, qui ont fait le déplacement pour assister à cet événement de taille, ainsi que l'ambassadeur du Maroc en France, El Mostafa Sahel, étaient unanimes quant au succès de cette manifestation. «J'ai été agréablement surpris par le nombre de visiteurs et par l'engouement des Marocains résidant à l'étranger pour l'acquisition d'un bien immobilier au Maroc, surtout que je m'attendais à une baisse de leur demande à cause de la crise mondiale», nous a confié le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme, et de l'Aménagement de l'espace. Et d'ajouter : «Pour nous, c'est le déclic qu'il faut pour donner un nouveau souffle au marché». Ahmed Taoufik Hejira n'a pas tort. Au Parc Portes de Versailles, qui accueille uniquement les grands salons mondiaux, un grand rush a été enregistré durant les quatre jours d'exposition (du 21 au 24 mai). Selon les chiffres annoncés par Samir El Chemmah, organisateur du salon, le nombre des visiteurs a atteint près de 48.000, soit une hausse de 20% par rapport à l'édition 2008. Une grande affluence a été enregistrée surtout de la part de la diaspora marocaine avide d'acquérir un logement dans le pays d'origine malgré la crise économique mondiale.
En fait, en dépit de ce contexte difficile, les MRE préfèrent de plus en plus investir au Maroc où les placements sont sûrs plutôt que dans leur pays d'accueil. De plus, avec la gestion locative, les nouveaux acquéreurs sont rassurés quant à la sécurité de leurs biens, sans parler d'une plus-value à moyen terme. Ainsi, pour saisir les opportunités qu'offre le marché national de l'immobilier, les MRE sont venus de France, de Hollande, de Belgique… pour s'enquérir de l'offre des 120 exposants qui ont cru dans le grand potentiel de l'immobilier marocain et qui sont venus exposer à Paris. Ces derniers ont été récompensés vu qu'un bon nombre de ventes a été conclu et ont pu toucher une grande population intéressée par l'achat d'un logement au Maroc. Autre bonne nouvelle : la 6e édition signe le «come-back» des investisseurs étrangers surtout les seniors français. Ces derniers ont compris que l'immobilier marocain malgré la crise mondiale reste une valeur sûre. De plus avec les avantages fiscaux offerts par un pays stable, à proximité de l'Europe, qui a su tirer son épingle du jeu en cette période de crise mondiale, les acquéreurs potentiels sont également confiants. «De plus en plus de seniors étrangers, qui sont venus nous consulter, sont intéressés par Tanger et Marrakech», a souligné Samir Hadjioui, directeur du réseau du CIH. « Du côté des Marocains, on a été agréablement surpris par le nombre de demandes de prêts immobiliers. Ces requêtes sont essentiellement axés sur le moyen standing. De plus, les MRE qui sont de plus en plus au courant des taux et des conditions d'octroi appliqués font le tour des banques avant de se décider, ce qui ne ferait qu'améliorer les prestations des banques et des opérateurs», ajoute-t-il.
Par ailleurs, avec une offre adaptée aux besoins de la diaspora marocaine et les étrangers, les promoteurs immobiliers ont proposé cette année, des centaines de projets issus d'une cinquantaine de villes. Les prix démarrent à partir de 250.000 euros jusqu'à 1,5 million d'euros pour le luxe. Une panoplie de projets pour toutes les bourses a été présentée par de grands promoteurs (Addoha, Alliances Développement, Chaabi, Palmeraie Développement, CMKD, CGI…) ainsi que de petits opérateurs. Les visiteurs du salon sont composés essentiellement de familles, jeunes et moins jeunes. «Je viens d'acheter une villa à Tanger pour 1,5 million de DH. Pour moi, c'est un investissement rentable qui me permettra de faire une plus-value», a confié Noureddine, un jeune ingénieur Casablancais installé à Paris. Il n'est pas le seul, beaucoup de jeunes sont intéressés par l'acquisition d'une résidence au Royaume, conscients de faire une bonne affaire.«Depuis le début de la décennie, le Maroc attirait des pré-seniors, entre 50 et 65 ans, dotés d'une capacité d'investissement de 500.000 à 600.000 euros. Mais au cours des douze dernires mois, les observateurs ont noté une ouverture du marché», ont souligné les organisateurs. Désormais l'acheteur d'un appartement ou d'une maison au Maroc rajeunit. Cadre supérieur ou profession libérale, âgé entre 40 et 55 ans, il recherche majoritairement des produits dont le prix s'établit entre 250.000 et 450.000 euros, précisent-ils.
A signaler que le grand rush enregistré par les MRE et les étrangers également, a donné de l'espoir aux professionnels et au gouvernement qui y voit un nouveau déclic pour la relance du secteur ralenti dans son élan par un attentisme de la part de la clientèle locale et une baisse de la demande pour l'immobilier de luxe, surtout à Marrakech. Cela conforte aussi l'idée que le marché marocain est surtout secoué par une crise psychologique qu'il faudra dépasser. Les professionnels sont unanimes quant au maintien du niveau actuel des prix. Aucune hausse ni baisse des tarifs n'est à l'ordre du jour et même au niveau des taux d'intérêt, aucune augmentation n'est prévue pour l'heure. Rappelons également qu'en marge du Smap Immo, Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, a présenté le guide des Marocains résidant à l'étranger.
Ce document offre un certain nombre d'informations, de conseils et d'orientations notamment dans les domaines administratif et touristique. Ce guide sera édité en arabe, en anglais, en espagnol, en allemand, en néerlandais et en italien. Mohamed Ameur a également procédé à la présentation de la nouvelle stratégie d'encadrement de son ministère pour la diaspora de par le monde.Par ailleurs une conférence-débat a été organisée, lors du salon, par Sapress autour de l'ouvrage du professeur Abdelhamid El Ouali, intitulée : «Autonomie au Sahara: prélude au Maghreb des régions». Cette rencontre a connu la participation de plus de 300 personnes qui étaient tous unanimes quant à la marocanité du Sahara. L'auteur a fait un exposé riche qui a passionné l'auditoire.
«Le Salon a acquis une notoriété et une dimension internationales »
Interview • SAMIR EL CHEMMAH PDG DE SMAP
Comment s'est déroulée la 6e édition du Smap Immo?
C'est une édition réussie sur tous les plans. Les exposants étaient tous contents parce qu'ils ont conclu de bonnes affaires. De même, cette édition a connu une grande affluence des Marocains résidant à l'étranger et des étrangers surtout des Français. Durant les quatre jours d'exposition, nous avons enregistré 48.000 visites, soit une hausse de 20% par rapport à l'année dernière, selon les dernières estimations. Rien que pour le premier jour, près de 15.000 visiteurs ont fait le déplacement au parc d'exposition «Portes de Versailles». C'est dire que l'engouement pour l'acquisition d'un bien immobilier au Maroc par les MRE et les étrangers reste soutenu et leur désir d'y investir reste intact.
Vous attendiez-vous à autant d'engouement ?
Franchement, on ne s'attendait pas à pareille affluence. On s'est dit, qu'on serait très heureux d'atteindre le même niveau de visites que l'an dernier, vu que les gens ont reporté leurs achats. Cette année, un grand effort a été mené au niveau de la communication pour inciter les gens à venir.
Et pour conclure ?
Actuellement, le Smap Immo a fait son entrée dans la cour des grands. En ayant lieu dans le parc d'exposition Portes de Versailles qui accueille les prestigieux salons du monde, il a acquis une notoriété et une dimension internationales.