AFP
21 Juillet 2009
À 17:25
"Le pillage de tout le matériel de communication d'urgence (par les islamistes) et l'absence de vigiles rend impossible la poursuite de la mission de l'ONU" à Baïdoa, souligne l'organisation dans un communiqué publié à Nairobi au Kenya, siège du bureau de l'ONU pour la Somalie.
Lundi, des miliciens somaliens appartenant au groupe radical islamiste des shebab s'en sont pris aux locaux du Programme de l'ONU pour le développement (PNUD), du Bureau politique des Nations unies pour la Somalie (UNPOS) et du Département de la sécurité et de la sûreté des Nations unies (UNDSS), situés à Baïdoa (250 kilomètres au sud de la capitale Mogadiscio) et à Wajid (100 km au nord de Baïdoa). Dans un communiqué, les shebab (les "jeunes" en arabe) ont justifié leur geste par le fait que "les agences étrangères sus-mentionnées travaillent contre l'intérêt de la population musulmane de Somalie et contre l'édification d'un Etat islamique en Somalie".
Les rebelles, qui mènent une offensive pour renverser le président Sharif Sheikh Ahmed, un islamiste modéré, ont décrété que les trois organismes ne pouvaient plus opérer en Somalie.
De son côté, l'ONU dit profondément regretter "d'avoir à transférer notre personnel et de suspendre nos opérations de façon temporaire à Baïdoa. Nous espérons que les responsables (des shebab) cesseront leurs actions (contre les organismes de l'ONU) et qu'ils nous permettront de répondre à la situation humanitaire critique qui prévaut à Baïdoa et dans sa région", indique le communiqué des Nations unies. Le texte indique toutefois que les organismes de l'ONU poursuivaient leur travail à Wajid, "où le minimum de sécurité requis reste inchangé".
----------------------------------------------
Des bruits contradictoires
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a fait état lundi à Varsovie de "bruits terriblement contradictoires" à propos de deux agents français détenus par des extrémistes islamistes en Somalie. "Il y a des bruits terriblement contradictoires et dans cette situation nous faisons tout ce que nous pouvons pour essayer de sortir d'affaire ces deux hommes", a déclaré M. Kouchner à la presse après une rencontre avec son homologue polonais Radoslaw Sikorski. M. Kouchner a refusé de confirmer ou de démentir l'existence de contacts avec les ravisseurs mêmes. "Permettez-moi de rester discret (...) Les contacts sont aussi nécessaires que multiples. Les bruits les plus divers circulent, auxquels il ne faut pas attacher beaucoup d'importance", a-t-il ajouté.