Naissance de SAR Lalla Khadija

Renforcer le système de soins ambulatoires

La situatin de la santé mentale dans la région a toujours suscité des débats houleux, devant les nombres des victimes et des toxicomanes devenus très inquiétant tant l'infrastructure d'accueil manque cruellement.

22 Mars 2009 À 11:29

L'offre de soins relative à cette pathologie ne répond plus au flux des aliénés mentaux qui faute de place et parfois même de négligence de la part des pouvoirs publics continuent toujours de circuler ou plutôt d'errer en toute liberté dans les différents centres de la région, particulièrement au niveau de la ville de Béni Mellal. Un état de fait non fortuit, d'autant plus que ces derniers se trouvent derrière des troubles de l'ordre public, et d'agressions volontaires ou inconscientes de citoyens. Et qu'il aurait fallu un flagrant délit de violence pour pouvoir maîtriser un forcené mental. Faute de place et de structures d'accueil, ces malades pourtant assez dangereux, sont souvent relâchais quelque temps après. Ce phénomène prend malheureusement de l'ampleur au point qu'on ne peut plus sortir en ville, esseulé, vaquer à ses occupations ou qu'une jeune étudiante puisse rejoindre son établissement sans être dérangée et parfois même menacée par ces aliénés mentaux ou ceux qui en font semblant.

Apparemment ce sont des SDF dans leur majorité, des toxicomanes qui circulent souvent avec des sachets en plastic bourré d'alcool, de barre de fer et parfois même de lame de couteau, constituant un réel danger pour les passants «es ». Comme ils offrent également une image indigne de la notoriété de notre ville surtout vis-à-vis des touristes étrangers dans notre cité. Face a ce paysage de folie et de désespoir agaçant qui marque presque tous les axes névralgiques de la ville les plus fréquentés (gare routière, Souks, artères…). Une question se pose. Comment expliquer que des personnes atteintes par des pathologies mentales assez graves, puissent être laissés livrés à eux-mêmes sans une prise de charge adaptée. Face à cette interrogation, on ne pouvait cacher un certains agacement et déplorer à ce que les parties concernées (élus, autorités locales, département de la santé et de l'action sociale…) ne se soucient guère ou très peu de cette frange de population malheureusement abandonnée à son triste sort. Et nous ne pouvons que revenir sur les tristes faits de décès de plus de 10 personnes sans domicile fixe (SDF), ces dernières semaines dans notre ville.

Un bilan funèbre qui ne fait nullement honneur à personne. Un phénomène qui aurait du susciter un débat de la part des autorités de la santé dans la région ou le bat blesse, avec notamment le manque flagrant de structures d'accueil mieux adaptées. Et qu'il est assez triste de constater de nos jours que les structures de type asilaire font toujours l'essentiel des moyens d'accueil au centre régional de la santé, pourtant déjà supprimée dans les autres centres du Maroc.
Depuis le triste incident qu'a connu la mort d'un aliéné mental, froidement abattu par un autre malade de l'asile au centre régional de la santé de Béni Mellal, on n'a cessé de parler de nouvelles structures aux dimensions humaines. Or, il se trouve qu'à leur actuelle, le souci et plutôt de renforcer le système de soins ambulatoires qui répond plus ou moins aux besoins de ceux qui souffrent de troubles mentaux légers. Pourtant, ce qui s'avère plus urgent aujourd'hui, c'est plutôt la restructuration et l'humanisation des structures à mieux les adapter à certaines populations vulnérables.

Quitte à mettre en œuvre une politique novatrice pour mieux permettre une meilleurs intégrations des soins de santé mentale dans les soins de santé de base par la création d'un nouveau service de psychiatrie au sein du centre régional de santé de Béni Mellal et de bien d'autres villes de la région notamment Fqih Ben Saleh, Souk Sebt, Kasbat Tadla et Azilal… Il est de même de la création d'unités de prise en charge d'enfants et d'adolescents en difficulté psychologique, ainsi que la création de structures pour la prise en charge des toxicomanes. L'objectif étant de mettre fin à la psychiatrie asilaire, d'intégrer la santé mentale dans la pratique quotidienne de la médecine, de combattre la stigmatisation, de combler le déficit en matière de pédopsychiatrie et de prévention.
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Réinsertion sociale

Les enjeux sont de taille pour mettre en œuvre un système de santé mentale complet, englobant la promotion, la prévention, le traitement et la réadaptation, le soin et la réinsertion sociale dans les différentes structures sanitaires concernées à cette pathologie. La responsabilité des collectivités locales est partagée tant qu'elles ont un rôle à jouer dans cette nouvelle conception de dignité pour cette frange de citoyens malades et vulnérables. Ne serait-ce que par une participation matérielle plus conséquente dans la gestion des centres de psychiatrie pour pouvoir, pour le moins, alléger leurs souffrances dans des conditions humaines, en attendant de les réinsérer dans la vie sociale. En attendant, il est aujourd'hui urgent de s'occuper de tous ces aliénés mentaux et autres SDF qui traînent toujours dans nos rues et qui constituent une réelle menace pour les citoyens, en les prenant provisoirement en charge même dans un centre de « fortune », quitte à éviter d'autres drames, que ce soit dans le fameux centre asilaire du centre régionale de santé ou dans nos rues.
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