Dénonciation de l'instrumentalisation de la question des droits de l'Homme pour servir les intérêts des séparatistes.
LE MATIN
23 Octobre 2009
À 18:19
L'Association des portés disparus au Polisario a condamné jeudi à Rabat les agissements de Ali Salem Tamek et consorts qui ont visité les camps de Tindouf et rencontré des hauts responsables militaires du Polisario. Pour le président de cette association qui regroupe les anciens victimes du Polisario, le groupe d'individus qui a rencontré les tortionnaires dans les camps de Tindouf se sont mis dans leur tort et décrédibilisé leur action en se jetant dans les bras des bourreaux qui ont fait subir aux populations sahraouies les pires sévices. « Pour nous, anciennes victimes des geôliers du Polisario, ce déplacement à Tindouf n'avait pas pour but de rencontrer de simples citoyens comme ils le prétendent, mais de se réunir avec les bourreaux du Polisario qui nous ont fait subir la torture et la terreur », souligne Dahi Aguai, le président de l'Association. M. Aguai a souligné que la démarche du groupe de Ali Salem Tamek devait être assimilée à un acte d'intelligence avec l'ennemi.
« C'est un acte de haute trahison à la nation, une insulte à l'adresse de tous ceux qui ont souffert des violations des droits de l'Homme à Tindouf. Sinon comment expliquer autrement le fait que des défenseurs des droits de l'Homme visitent des infrastructures militaires », s'interroge-t-il. Pour le président de l'Association, ces individus qui se drapent dans une fausse volonté de promouvoir la liberté et la démocratie, sont en fait des agitateurs qui alimentent l'esprit scissionniste. « Le communiqué émanant du Polisario a été très clair : il a dit que ces individus étaient le bras des séparatistes dans les provinces marocaines du sud, une sorte de cinquième colonne ». M. Aguai a affirmé en outre que ces individus qui prétendent être les chantres des droits de l'Homme dans les provinces marocaines du sud ne se sont jamais préoccupés du sort des 800 Sahraouis disparus dans les prisons de Tindouf . «Si ces individus étaient réellement préoccupés par la question des droits de l'Homme dans les provinces du sud, pourquoi ils n'interpellent pas le Polisario sur les cas de ces disparus dont beaucoup sont morts sous la torture.
Comment peuvent-ils expliquer à l'opinion publique internationale la barbarie des geôliers qui sont en fait des stipendiés des généraux algériens». M. Aguai a souligné par ailleurs que l'Association des portés disparus au Polisario avait saisi les ministères des Affaires étrangères des Etats-Unis, de France, d'Espagne, de Belgique et du Portugal pour les sensibiliser au sort de leurs citoyens qui ont longtemps croupi dans les prisons de Tindouf et dont beaucoup sont morts dans des conditions obscures. «Les Premiers ministres français et espagnol nous ont répondu favorablement, ce qui prouve qu'ils sont sûrs de la présence de leurs citoyens dans les prisons de Tindouf.
Pour les autres pays, ils entreprennent des démarches secrètes pour élucider les cas de leurs citoyens». M. Aguai a estimé que l'Algérie était tenue pour responsable des violations des droits de l'Homme commises sur son sol par les tortionnaires du Polisario, «et parce qu'elle livre aux tortionnaires des passeports qui leur confèrent l'immunité diplomatique ». --------------------------------------------------------------------
Geôles de Tindouf
Le capitaine Ali Najab, qui a passé 25 ans dans les geôles de Tindouf, a tenu à rappeler encore une fois les atrocités commises par le Polisario envers les détenus. Il a raconté dans quelles conditions les tortionnaires achevaient tout individu refusant de se rallier à leurs thèses. « J'ai passé plusieurs années comme prisonnier de guerre. Mais je reste admiratif du courage de certains sahraouis qui, au sein de Tindouf, ont refusé de renier leur marocanité et qui ont refusé de porter les armes et de combattre leur concitoyens. Ils ont bien sûr payé de leur vie leur courage et leur loyauté à la patrie ».