Après Chaâbi Lil Iskane, c'est autour de la société Sakani de subir la colère de ses clients qui se plaignent du retard de livraison de leurs appartements alors qu'ils ont versé jusqu'à la moitié de la somme demandée par le promoteur immobilier.
LE MATIN
27 Octobre 2010
À 16:37
Ce retard concerne 257 appartements, représentant la dernière tranche d'un projet de logements économiques de 3.000 unités, sis à Sidi Bernoussi, qui devaient être remis à leurs futurs acquéreurs en décembre 2009. Les clients lésés ont manifesté la semaine passée devant le bureau de vente dudit projet et ont menacé de porter l'affaire devant la justice. Chose qui a été faite, car une partie d'entre eux ont déposé une plainte à la préfecture de Sidi Bernoussi le lundi 18 octobre 2010, dont nous avons une copie. Interrogés par Le Matin, les responsables de la société ont affirmé qu'il y a un retard de livraison dû essentiellement à la lenteur administrative. «C'est vrai, il y avait un retard des travaux comme c'est le cas de tous les chantiers», a affirmé Hakima Hamzaoui, responsable des ventes chez la société Sakani, «Cela dit, nous avons déposé le dossier en mai 2009 qui est resté bloqué entre la commune et l'agence urbaine et nous n'avons toujours pas de réponse. D'ailleurs, personne ne nous a demandé de faire des travaux supplémentaires».
Quelques jours après la mobilisation des clients mécontents, le délégué du bureau de vente les a contactés en leur promettant de «livrer les appartements dans deux mois», nous a confié un client belge qui a dénoncé «le non-respect des délais et des promesses formulées, le manque de communication et l'absence de dialogue de la part de la société Sakani». «Nous avons contacté les responsables de la commune urbaine qui nous ont affirmé que la société doit finaliser les travaux inachevés avant d'avoir le permis d'habiter. Le pire c'est que depuis le mois de mars, le chantier est en arrêt et aucun ouvrier n'est sur les lieux». En se rendant sur place, le constat est clair: il y a encore des travaux à terminer au niveau du sanitaire de l'éclairage, de la menuiserie et de l'aménagement des espaces verts. (Voir photos prises le 20 octobre 2010). Une affaire qui promet des rebondissements.
A noter que le retard des livraisons est devenu légion. D'une part, certains promoteurs n'achèvent pas les travaux à temps ou font des changements au niveau des aménagements en ne respectant pas le plan initial et, d'autre part, l'administration a serré les vis en devenant très regardante, car c'est sa responsabilité qui est engagée. Est-ce une manière d'éviter les erreurs du passé ?. Seul l'avenir nous le dira.
Fiche de présentation
Sakani est un groupe de sociétés dédiées à la promotion immobilière. Il est présent dans le secteur depuis une vingtaine d'années. Il a à son actif plusieurs projets économiques, entre autres, Houda (Sidi Moumen) qui a nécessité un investissement de 120 millions de DH, Sakani (Sidi Moumen) englobant 2.400 appartements pour un coût de 360 millions de DH en plus du projet de Sidi Bernoussi dont la dernière tranche est l'objet du présent litige. Le groupe a également construit un projet dédié à la classe moyenne à Ain Sebaâ. Il englobe des lotissements et immeubles en R + 4 dont l'investissement a coûté 80 millions de DH. En matière de logement haut standing, Sakani mène un projet d'aménagement d'une zone balnéaire de luxe à Bouznika baptisée «Eden Island». Le montant d'investissement pour l'aménagement et la construction s'élève à 500 millions de DH.