Spécial Marche verte

Joie, allégresse et triomphe de la tradition

Une occasion propice pour les retrouvailles familiales et les rencontres amicales, de plus en plus rares à cause des occupations diverses et des contraintes quotidiennes.

Les rues ne désemplissent pas, les jeunes et les moins jeunes se retrouvent ensemble, en convivialité, en ce jour de fête.

12 Septembre 2010 À 11:35

Le Maroc, le monde arabe et musulman ont célébré jeudi et vendredi derniers la fête d'Al Fitr (fête de la rupture du jeûne). Marquant la fin du jeûne pendant le mois sacré du ramadan, cette dernière est appelée également Aïd Sghir, par opposition à la grande fête, celle du sacrifice.

Elle est décidée après l'observation du croissant lunaire. Aïd Al Fitr est un moment communautaire privilégié. C'est une occasion propice pour les retrouvailles familiales et les rencontres amicales, de plus en plus rares à cause des occupations diverses et des contraintes quotidiennes.
L'ambiance de cette fête est unique ,ni le temps, ni les traquas de la vie moderne n'ont pu altérer. C'est un moment fédérateur, dont les rassemblements sociaux sont la caractéristique principale.

Les familles se rassemblent et s'échangent les visites. C'est une excellente occasion de rencontrer les membres de la famille, surtout ceux qui viennent d'autres villes.
Ainsi aux premières lueurs du jour, les fidèles, les hommes en particulier, vêtus en majorité, d'habits traditionnels, se dirigent vers la mosquée pour effectuer la prière de l'Aïd tout en invoquant le tout puissant d'accepter leurs bonnes œuvres associées au mois du Ramadan.

Les femmes, elles, n'épargnent aucun effort pour nettoyer et agrémenter leurs foyers pour accueillir l'Aïd, sachant que les délices sont déjà préparés la veille, selon les us symboliques et l'importance de cette fête. Pour Hamid, comme pour tout bon musulman, le jour de la fête doit être commencé à la mosquée. Parfumé à l'odeur de l'encens, ce lieu de culte accueille un nombre considérable de fidèles.
Il est 8h du matin à Hay Hassani. A quelques minutes de l'appel à la prière, la mosquée est déjà pleine. Les retardataires se contentent des chaussées et des ruelles d'à côté pour accomplir la prière. Après quoi, les fidèles se lancent dans une ambiance conviviale garnie d'accolades chaleureuses. Ils se souhaitent les meilleurs vœux et regagnent leurs foyer pour le «f'tour» de la fête.

La joie se lit sur le visage de Hamid. Pour lui, «Aïd Al Fitr couronne le mois du jeûne durant lequel les fidèles renouvellent leur foi en Dieu et renouent avec les actions charitables. Les familles saisissent cette occasion pour pérenniser les coutumes ancestrales bien ancrées, dont le raffermissement des liens entre familles. De son côté, son ami d'enfance Rachid, arrivé la veille de Beni Mellal, souligne que les fêtes religieuses sont des moments privilégiés pour revoir la famille. «Généralement, tous les membres de la famille se regroupent chez les grands parents. Ma mère, mes quatre frères et leurs enfants, mes oncles, tantes, cousins et cousines se réunissent tous ensemble. Ce sont les grandes retrouvailles», ajoute Rachid.

Dans cette ambiance de joie et d'allégresse, les enfants courent partout. Ils sont très contents. Pour eux, la fête est une occasion rêvée. Elle est synonyme d'habits neufs, cadeaux et d'argent prodigué généreusement par parents et autres proches.
Outre la grande variété de confiseries qui caractérise la journée de la fête, l'ambiance bon enfant est généralement couronnée par un repas incontournable: le fameux couscous. Pour cette année, la journée de l'Aïd a coïncidé avec un vendredi.

La tradition sunnite veut que l'accomplissement de la prière du vendredi ne soit pas obligatoire; elle est facultative. Un bon nombre de Marocains a préféré faire l'impasse sur cette prière et ainsi bien "se préparer" pour ce repas copieux.
Après 16h, les gens deviennent plus actifs. Ils sortent prendre de l'air et terminent les visites de la famille. Les rues ne désemplissent pas. Les jeunes garçons et filles, des familles et des couples se donnent rendez-vous pour le plaisir de se retrouver entre amis en ce jour de fête. Les cafés, les parcs d'attractions sont pris d'assaut.

Souvenirs d'enfance...

Le parc de Sindibad, qui trône à proximité de la plage de Sidi Abderrahman à Casablanca, avait l'habitude d'attirer un grand nombre de visiteurs venant de toutes les régions de la capitale économique, en ce jour de fête. Pour de nombreuses familles, ce parc constituait, il y a quelques années, un véritable lieu de divertissement pour les enfants, surtout durant les deux jours de l'Aïd.
Jeunes et moins jeunes se bousculaient aux portillons pour s'arracher des tickets d'accès à leurs jeux favoris. Il proposait des attractions particulières (montagnes russes, trains d'abeilles, canards, oies et signes et de promenades en pédalos). De l'autre côté de la ville, le parc Yasmina, situé au centre ville, accueille un grand nombre de visiteurs, surtout les jours de fête.
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