Le malaise dangereux!
Manifestée par des douleurs au niveau de la cage thoracique et appelée aussi ''angor'', cette maladie ne doit surtout pas être négligée. Ses conséquences peuvent être très graves.
LE MATIN
14 Décembre 2010
À 17:22
«Ma mère ressent de temps en temps une douleur au niveau de sa poitrine et de son dos. La semaine dernière, le malaise était assez fort avec une sensation de serrement. Elle tremblait et avait froid. Après un examen cardiologique complet, nous avons su qu'elle a une angine de poitrine. Ceci m'inquiète beaucoup», raconte Meryem. Et elle a raison de s'inquiéter.
En effet, l'angine de poitrine se traduit par une douleur ou un malaise thoracique ainsi qu'une sensation de compression ou de lourdeur à la poitrine causée par une maladie cardiovasculaire. Lorsque la crise d'angine est sévère, la douleur peut être irradiante et s'étend à l'épaule gauche, le long de l'avant bras, dans le dos, le cou, à la mâchoire inférieure et même les dents. Les malades peuvent aussi se plaindre de troubles digestifs, de brûlures d'estomac, de faiblesse, de transpiration, de nausées, de crampes ou d'essoufflement. Et surtout, elle signale une souffrance du cœur.
Cette douleur, ou ce malaise, se produit lorsque l'apport de sang oxygéné dans une région du muscle cardiaque ne suffit pas à la demande. Dans la plupart des cas, l'apport insuffisant en sang est causé par le rétrécissement des artères coronaires qui alimentent le cœur ou lorsque celles-ci se «bouchent» partiellement à cause d'une plaque d'athérome. Cette dernière représente un dépôt de graisses. Elles se déposent petit à petit au niveau de la paroi des artères qui finissent par s'obstruer.
Les facteurs qui favorisent l'apparition de cette plaque sont bien connus, notamment le cholestérol, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité et la sédentarité qui sont les principaux coupables, sans oublier de rajouter à la liste l'alcool et le tabac. Bien sûr, plus les facteurs sont cumulés, plus les risques de développer le problème sont grands. La crise d'angine de poitrine se produit habituellement pendant l'effort, un stress émotif important ou après un repas riche en matières grasses. Pendant ces périodes, le cœur a besoin de plus d'oxygène que les artères coronaires rétrécies ne peuvent lui fournir. Cette crise dure habituellement de 1 à 15 minutes.
L'angine de poitrine correspond généralement à une première alerte cardiaque. C'est une maladie sérieuse qu'il faut explorer et qui nécessite certaines règles d'hygiène de vie et souvent un traitement médical au long cours. «Ma grand-mère est atteinte d'angine de poitrine depuis ses 69 ans (elle a 75 ans maintenant). Après une longue liste d'analyses et d'examens médicaux, elle est ressortie avec son traitement, une surveillance par prise de sang régulière et depuis, il n'y a presque aucun problème», confie Lamiâa.
En effet, pour ne pas avoir de problème et éviter un infarctus du myocarde qui est un résultat direct de l'angine de poitrine, il faut se munir d'un traitement adéquat. Aux premiers signes de la crise, il faut arrêter toute activité. Prendre la ''trinitrine'' (médicament pour les cardiaques) puis s'asseoir ou s'allonger pour se relaxer.
Il ne faut surtout pas boire ou manger ou fumer pendant la crise. Ensuite, il faut attendre que celle-ci passe. Sinon, recommencer l'opération une ou deux fois selon le produit utilisé en respectant un intervalle de 2 à 3 minutes entre chaque prise pour éviter tout risque d'hypotension. Pour le traitement à vie, il peut se résumer par le mot «BASIC». ''B'' comme les bêtabloquants qui diminuent la fréquence et la contractilité cardiaque, d'où une diminution des besoins en oxygène du cœur. Ils agissent aussi dans le cas d'une hypertension artérielle. ''A'' comme les antiagrégants plaquettaires, tels que l'aspirine. Son utilisation fluidifie le sang et facilite sa circulation. ''S'' comme les statines.
Ce sont des molécules qui combattent le mauvais cholestérol et empêchent donc la formation de plaques d'athéromes. Les statines diminuent le risque de mortalité et d'accidents cardiovasculaires chez tous les patients coronariens. ''I'' comme inhibiteurs de l'enzyme de conversation qui préviennent le remodelage du ventricule gauche et visant à faire baisser la tension. Enfin, le ''C'' mentionne les corrections des facteurs de risques.
Un peu de sport
L'angine de poitrine est une maladie chronique qui peut s'aggraver jusqu'à provoquer un infarctus du myocarde. Il faut donc s'appliquer à réduire les facteurs de risques: manger sainement et arrêter la consommation du tabac et d'alcool. La pratique du sport sous surveillance médicale est aussi vivement conseillée.
Globalement, le sport est toujours bon pour le cœur. En l'absence de maladie cardiaque, le sport permet au cœur de se développer harmonieusement, de le rendre plus fort, plus endurant, moins sensible aux maux de l'âge, aide à la prévention et à la lutte contre les maladies cardiovasculaires telles que l'angine de poitrine.
Quand il y a une maladie cardiaque, le sport doit être adapté à l'effort que le cœur est capable de soutenir. Il permet à la fois de remettre le cœur au travail et de diminuer les autres facteurs de risques d'accidents cardiaques tels que le diabète, l'obésité et l'hypertension.
«Le stress est un facteur très important»
Qu'est-ce qu'une angine de poitrine ?
L'angine de poitrine est une définition clinique. C'est une sensation de douleur thoracique. Elle est parfois localisée au niveau de la cage thoracique et parfois elle se propage au niveau du cou, du bras ou de la mâchoire inférieure. L'angine de poitrine est causée par une inadéquation entre les besoins d'oxygène de la personne cardiaque et l'apport en oxygène fourni par le cœur. Souvent, des artères rétrécis en sont la cause principale. Mais parfois cela peut être fonctionnel. Il s'agit du cas de l'anémie. Le manque de globules rouges se traduit par un manque d'oxygène.
Quels sont les types d'angine de poitrine ?
Il y a l'angine de poitrine d'effort (ou stable) qui se produit la plupart du temps suite à un effort et ses crises ne sont pas très fréquentes. Il y a l'angine de poitrine de repos (ou instable). Pour cette dernière, les lésions deviennent beaucoup plus importantes et beaucoup plus fréquentes. Aussi il y a l'angine de poitrine fonctionnelle lorsqu'il s'agit d'une anémie et enfin ce qu'on appelle l'angor de Prinzmetal. Là, les douleurs surviennent au repos et elles sont atroces.Elles peuvent même parfois simuler l'infarctus du myocarde qui est l'occlusion des artères coronaires.
Quel est le plus grave type ?
Celui qui mène à l'occlusion des artères coronaires. Et justement, il faudrait éviter d'arriver à ce stade de la maladie.
Quels sont les facteurs de risque ?
Pour cela, il faut tenir compte des antécédents familiaux. Les gens, dont un parent souffre d'une insuffisance coronarienne, seraient susceptibles à être victimes de l'angine de poitrine. Idem pour les diabétiques, les hyper tendus, les sédentaires, les fumeurs et aussi ceux qui ont un taux élevé de cholestérol ou les obèses. Le stress qui représente également un facteur très important.
Comment diagnostiquer cette maladie ?
Premièrement, il faut consulter le cardiologue pour faire un électrocardiogramme. En dehors des crises, le résultat de ce dernier pourrait être nul, mais cela ne veut pas dire pour autant que le malade n'a pas de lésions. Il faut donc pousser les recherches. Si la douleur est typique, il faut aller jusqu'à la coronographie. Il s'agit d'un examen non anodin utilisé en cardiologie pour visualiser les artères coronaires.