Plus de 100 opérateurs représentant divers secteurs d'activités économiques participeront à la 2e édition de la Caravane de l'export (16-22 mai), dont des Camerounais, des Equato-guinéens et des Gabonais, a annoncé mardi Maroc Export.
Yaoundé, première étape de la caravane de l'export.
LE MATIN
12 Mai 2010
À 11:45
Lors de cette édition, dédiée à la promotion des relations avec les pays d'Afrique subsaharienne et au renforcement de la coopération Sud-Sud, plusieurs secteurs seront représentés : BTP et matériaux de construction, électrique, pharmaceutique et médical, TIC, agroalimentaire et bancaire et fiscale, ont précisé les responsables de Maroc Export, lors d'un séminaire organisé au profit des entreprises exportatrices sur la manière d'approcher les marchés d'Afrique : cas du Cameroun, de la Guinée Equatoriale et du Gabon. Cette rencontre, indique la MAP, a pour objectif de fournir aux opérateurs nationaux une information ciblée et une formation de qualité pour leur permettre de développer leurs capacités à l'export, note la même source, précisant que cette action s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement et de promotion des exportations. Les pays ciblés par cette caravane constituent des plateformes stratégiques pour le développement des exportations marocaines et la promotion d'un partenariat Sud-Sud équilibré et basé sur les complémentarités et les avantages mutuels.
Le Cameroun, la Guinée Equatoriale et le Gabon sont membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) créée en mars 1994 en vue de donner une impulsion au processus d'intégration économique et monétaire. Ces trois pays sont les plus prospères de la CEMAC avec des PIB par habitant de l'ordre de 4009 dollars (Gabon), 3066 dollars (Guinée Equatoriale) et 680 dollars (Cameroun). Le Maroc est déjà présent dans ces pays notamment dans les domaines bancaire, de la distribution, de l'eau potable, de la construction, des infrastructures, des mines et des télécommunications.
La progression soutenue des échanges entre le Maroc et ses partenaires africains constatée récemment laisse suggérer qu'un potentiel de développement du commerce non négligeable existe. C'est ce dont témoigne la référence à l'indicateur d'intensité bilatérale qui se situe à un niveau relativement faible par rapport à celui observé dans les autres zones en développement. Ainsi, si les obstacles entravant le développement du commerce sont atténués, voire levés, l'accroissement de l'intensité bilatérale des échanges entre le Maroc et les pays africains à un niveau comparable à celui observé dans certains pays du Sud, notamment entre le Brésil et les pays d'Amérique latine, occasionnerait, toutes choses égales par ailleurs, un gain d'échange substantiel entre les deux partenaires. Le supplément de commerce qui en découle permettrait de porter le commerce bilatéral à près de 1 milliard de dollars. La comparaison de l'évolution de la demande d'importation de l'Afrique subsaharienne à l'offre d'exportation marocaine révèle l'existence d'importantes opportunités.
L'atonie du niveau actuel du commerce s'explique par la faible utilisation par les exportateurs marocains du régime de commerce préférentiel établi avec ces pays (accords commerciaux et tarifaires), mais également par la non-adaptation de la production nationale aux besoins du marché africain. Ce marché peut s'avérer porteur pour les entreprises marocaines qui s'adapteraient à la demande d'importation de cette région. Compte tenu de la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs africains, ces entreprises devraient privilégier une stratégie de pénétration basée sur des considérations de coûts (Cost leadership), notamment au niveau de la filière textile et des produits de consommation courante.
Coopération triangulaire
La stratégie mise en œuvre par la Chine sur les marchés africains s'est traduite par des résultats très concluants. Même si elles ne peuvent pas concurrencer la Chine sur le bas de gamme, les firmes nationales peuvent tirer profit de l'image positive dont dispose le Maroc au niveau de ces pays, comme en témoignent les expériences réussies d'entreprises déjà installées en Afrique, et offrir un rapport qualité/prix plus conséquent que la concurrence. Par ailleurs, les opportunités commerciales sur le continent africain peuvent être concrétisées à travers une participation active du Maroc au NEPAD. Le Royaume pourrait alors s'associer à la stratégie de coopération triangulaire, qui consiste à canaliser les fonds d'aide internationaux pour financer des projets d'infrastructure en Afrique et en confier la maîtrise d'œuvre à des prestataires de services marocains.