Abdelkader Youmir, tout le monde le sait, est un homme de défi qui ne recule devant aucun obstacle pour pratiquer un métier qu'il aime et pour lequel il se passionne.
LE MATIN
31 Août 2010
À 16:46
Tant au Kawkab avec lequel il a remporté la Coupe de la CAF qu'avec le KAC où il a fait ses débuts en tant que footballeur, à la JSM ou au Golfe, Youmir a prouvé, s'il en était encore besoin, qu'il est et demeure un vrai professionnel. Son dernier défi réside dans son choix du Chabab Rif d'Al Hoceima pour mener à bon port ce néo-promu. Youmir, dès sa nomination à la tête de la direction technique du Chabab, s'est attelé à la tâche qui s'annonce des plus ardues. Pourquoi ?
Tout d'abord parce que l'équipe était obligée depuis plus de trois mois à se balader à travers les diverses villes du Royaume pour se préparer à sa première participation depuis son existence à un championnat d'élite. Ainsi, les joueurs d'Al Hoceima ont été obligés de séjourner successivement à Nador, Ifrane, Kenitra, Casablanca, Tanger avant de revenir à la capitale économique où ils ont participé à divers tournois et disputé plusieurs rencontres amicales avant le début du championnat. La raison du ces perpétuelles pérégrinations est que le Stade Mimoune El Arci subit actuellement divers travaux de rénovation. D'abord, l'aire de jeu sera revêtue d'un gazon synthétique de la dernière génération alors que les gradins sont en train d'être rénovés de fond en comble. Tout ceci fait que le stade en question ne sera opérationnel qu'en début octobre. Youmir, l'entraîneur du CRA, soulève un second problème et non des moindres qui entrave en quelque sorte la bonne marche du club.
«Nous n'avons gardé que 4 joueurs de l'effectif qui avait participé à l'accession du Chabab Rif en première division. Ainsi, nous avons été obligés de recruter 22 joueurs; ce qui nous a demandé un énorme travail pour réussir à former un noyau et atteindre l'adaptation des joueurs à leur nouvel environnement, la cohésion et les automatismes nécessaires pour former une équipe compétitive», indique-t-il. Il faut souligner qu'en dépit du manque de stades en cette période de réorganisation, l'équipe a trouvé en Ilyass El Omari un président disponible qui a mis à la disposition du staff technique tous les moyens pour que le CRA représente dignement Al Hoceima à l'instar de ce qui s'est fait à Tétouan. Pour ce qui est des objectifs du CRA, les dirigeants se montrent réalistes et estiment que l'objectif primordial demeure le maintien chez l'élite.
Youmir souligne à ce propos: « Une équipe qui accède pour la première fois de son histoire chez le gotha du football national lui faut au moins trois ans pour atteindre une dimension qui lui permet de devenir d'abord un habitué de la première division avant de penser à jouer les premiers rôles. Pour cela un travail de longue haleine nous attend». Face au Raja, surtout en première mi-temps, le CRA a démontré un esprit de groupe et une cohésion qui ont forcé l'admiration tant du public présent au complexe Mohammed V que des téléspectateurs. Un membre du comité explique : «Nous possédons deux forces majeures qui nous sont bénéfiques à savoir l'amour du maillot et la discipline. Ainsi, Youmir a dû se priver des services du meilleur joueur de notre effectif, Talhaoui, et ce, pour indiscipline. Cela donnera à réfléchir aux autres joueurs pour comprendre que personne n'est indispensable et personne n'est au-dessus des règles qui régissent la marche de notre club».
Oujda ou Tanger ?
Les responsables du Chabab Rif d'Al Hoceima hésitent encore à choisir la ville où ils recevront avant la fin des travaux du stade Mimoun El Arci. Le stade d'honneur d'Oujda ou le stade Marshan de Tanger ? C'est la question qui se pose avec acuité. En attendant, le public de la belle cité d'Al Hoceima est obligé de prendre son mal en patience à l'instar de celui de l'autre néo-promu, le Chabab Kasbat Tadla, obligé lui aussi de recevoir à Khouribga en attendant la fin des travaux de son terrain qui s'éternisent.