L'humain au centre de l'action future

Tombée de rideau sur «Awtar»

Dimanche soir, les habitants de Bénguérir avaient de nouveau rendez-vous avec l'art et la musique. Comme à chaque soirée depuis 4 jours, ils ont répondu présent, en masse, en investissant la grande place, des heures avant le début des concerts, pour se trouver une place dans l'espace qui leur est réservé, à savoir loin derrière les places assises dédiées aux officiels et à une partie du public. Les organisateurs ont, d'ailleurs, bien fait de tenir compte de certaines remarques concernant ce même public qui a été placé encore plus loin de la scène lors de l'ouverture.

Hajar Adnane, Saad Lamjarred, Imane Karkibou... ont offert au public des moments de pur plaisir avec des chansons tirées du patrimoine musical maghrébin. Ph. SAOURI

11 Mai 2010 À 16:27

Cela, alors que le festival lui est destiné en premier lieu.
Sur scène, les musiciens de l'Orchestre dirigé par Mustafa Regragui, qui y ont pris place depuis un bon moment, commencent à se préparer, puis à s'impatienter, tout comme le public qui se fait de plus en plus nombreux. Et comme les retardataires ont toujours tort, les invités de marque ont raté le début de la soirée.

Une soirée qui a démarré en beauté avec une belle voix qui a fait le bonheur des amateurs du « tarab » authentique. Hatim Idar, jeune ambassadeur de la chanson marocaine au Liban, a subjugué le public avec son interprétation et sa forte présence sur scène.
Les jeunes artistes se sont ensuite succédé, aussi talentueux les uns que les autres. En solo ou en duo, Taha Ilias, Meryem Benmir, Houda Saad, Moâtaz, Laïla Gouchi, Noureddine Taïbi, Hajar Adnane, Saad Lamjarred ou encore Imane Karkibou ont offert au public des moments de pur plaisir avec des chansons tirées du patrimoine musical maghrébin. Tous habillés par la jeune styliste Samira Haddouchi, ils ont éblouis par leur voix mais aussi par leur élégance. La création avait aussi sa place dans cette fête. Elle porte pour nom « Ya beni l'Inssan» et est signée Azeddine Mountassir. Les paroles sont de Rachid Boulaayoun.

Après cet hommage rendu à la chanson maghrébine classique, la place a été cédée à celle populaire et à ses rythmes déchaînés avec une figure emblématique du genre. Hajja Hamdaouia, attendue par tous a été le point d'orgue de la soirée. Infatigable et toujours aussi dynamique, la grande artiste a vite conquis le public. Avec ses chansons, aussi bien celles qui chantent l'amour que celles engagées, elle a séduit ses milliers de fans.
Dans le même registre, Haj Abdelmoughit a clôturé la soirée avec les sonorités typiques d'une «Aïta » qui porte ses propres empreintes. Celui qui a été classé parmi les premiers dans le monde du "marsaoui" a fait vivre aux spectateurs des moments inoubliables.
Le rideau est donc tombé sur cette manifestation qui célèbre la musique authentique. Vivement la troisième édition !

Le souci de toujours !

Est-il possible d'imaginer, aujourd'hui, un festival ou une manifestation culturelle sans agents de sécurité ? Enfin non, n'exagérons rien, pas sans sécurité, mais disons sans que ces auxiliaires ne soient désagréables, voire étouffants. Et plus un événement est organisé loin du périmètre urbain plus l'étau se resserre sur les festivaliers. Paradoxalement, ce sont les journalistes qui sont la cible de ces contrôles excessifs et de ces blocages désobligeants. Est-il si difficile à comprendre que ces mêmes journalistes ne se trouvent pas sur les lieux des spectacles pour s'amuser mais bien pour faire leur travail, au même titre que ces agents de sécurité. Il n'est, donc, pas amusant d'accomplir cette mission en se bagarrant à tout bout de champ et en se livrant à des accrochages facilement évitables avec un peu plus d'organisation. A Bénguérir, où la culture commence à éclore avec un événement d'envergure, les mentalités doivent suivre.
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