Salon international de l'agriculture de Meknès

Un déficit de 6,3% du PIB en 2011

La croissance de l'économie nationale continuerait d'être tirée, essentiellement, par la demande intérieure, au moment où la contribution des échanges extérieurs de biens et services nets, à la croissance du PIB, demeurerait négative.

13 Septembre 2010 À 15:48

Bien qu'elle risque de ne pas tourner à plein régime, la demande intérieure continuerait de soutenir la croissance économique nationale en 2011, avec toutefois une modeste contribution d'à peine 5,7 points. «Le dynamisme de la demande intérieure proviendrait, comme chaque année, de l'investissement brut
et de la consommation finale nationale».

En matière d'investissement, le HCP note que la poursuite de la politique des grands projets structurants, en plus de l'ouverture des principaux secteurs économiques à l'investissement privé dans le cadre des stratégies sectorielles, constitueraient deux facteurs essentiels pour la consolidation du rôle de l'investissement brut dans le dynamisme actuel de l'économie nationale.
Dans cette configuration, le bémol risque de provenir de l'évolution des échanges extérieurs nets qui seraient marqués par une stabilisation de leur contribution négative à la croissance économique, après deux années successives d'allégement, de -2,9 points en 2008 et -1,9 points en 2009 à -1,4 point en 2010 et 2011.
Malgré la re
prise des exportations d'environ 6,6%, elle serait moins forte que le rebondissement des importations de 10,7%, ce qui dégagerait, en conséquence, une accentuation du déficit de la balance en ressources, passant de 11,9% du PIB en 2009 à 13,4% en 2010 et à 14,7% en 2011.
La formation brute de capital fixe (FBCF) s'accroîtrait ainsi de 9,5% en volume et sa contribution à la croissance économique serait de 3 points en 2011 au lieu de 2,7 points en 2010 et 0,8 point en 2009. Elle représenterait 33,5% du PIB en 2011 au lieu de 32% en 2010 et 30,7% en 2009.
Composé de la FBCF et de la variation de stocks, l'investissement brut atteindrait quant à lui, 38% du PIB au lieu de 37,1% en 2010 et 36% en 2009. Aussi convient-il de noter que la variation de stocks représenterait près de 5% du PIB depuis 2008, en augmentation de 3 points et demi par rapport à son niveau moyen entre 2001 et 2007.

Par ailleurs, la consommation finale nationale s'accroîtrait, en volume, de 4,6% en 2011 au lieu de 4,4% en 2010.
Cet accroissement serait attribuable essentiellement à l'amélioration de la consommation des ménages de 5,2% en 2010 et 2011 au lieu de 4% en 2009, sous l'effet notamment des mesures de réajustement de l'impôt sur le revenu et des valorisations des salaires en faveur de certaines catégories de fonctionnaires. La hausse de la consommation publique serait limitée à 2,5% au lieu de 2% en 2010. « Globalement, la contribution de la consommation finale nationale à la croissance passerait de 3,3 points en 2010 à 3,4 points en 2011 », peut-on ainsi lire dans le budget exploratoire du HCP au titre de 2011.
Le revenu national brut disponible, composé du PIB nominal et des revenus nets en provenance du reste du monde, s'accroîtrait à un rythme de 7,4% en 2011 au lieu de 6,9% en 2010.

Les revenus nets en provenance du reste du monde expliquent en grande partie cette amélioration.
Après leur baisse notable de 2009, ils ont repris leur tendance ascendante, pour représenter 7,6% du PIB en 2011 au lieu de 6,7% en 2010.
Le PIB nominal se serait accru de 6,4% en 2011 et 6,1% en 2010. Par ailleurs, la consommation finale nationale s'accroîtrait de 7,5% en 2011, soit à un rythme légèrement supérieur à celui du PIB nominal. Par conséquent, le taux d'épargne intérieure continuerait sa tendance baissière en s'établissant à 24,1% du PIB en 2011 au lieu de 24,8% en 2010 et 25,1% en 2009.

L'amélioration des revenus nets en provenance du reste du monde porterait le taux d'épargne nationale à 31,5% du PIB en 2010 et 31,7% en 2011 au lieu de 32,1% du PIB en moyenne annuelle de la période 2006-2009. Ce niveau d'épargne nationale serait insuffisant pour soutenir les perspectives d'investissement brut qui atteindrait 37,1% en 2010 et 38% du PIB en 2011.
Le compte épargne-investissement afficherait, par conséquent, un déficit de financement le plus élevé de la décennie, soit 5,6% du PIB en 2010 et 6,3% du PIB en 2011. La consommation finale nationale devrait s'accroître de 6,5% en 2010 et la FBCF de 10,6%.

De ce fait, l'investissement brut, qui tient compte, en plus de la FBCF, de la variation des stocks, représenterait 37,1% du PIB au lieu de 36% en 2009.
Les besoins de son financement seraient en hausse, puisque l'épargne nationale ne dépasserait pas 31,5% du PIB, et par conséquent, le solde du compte épargne-investissement continuerait sa tendance à la détérioration, pour atteindre 5,6% au lieu de 5% en 2009.
Ceci signifie qu'au niveau des finances extérieures les transferts nets en provenance du reste du monde ne seraient pas en mesure de couvrir les déficits excessifs des échanges de biens et services.

Le rendement de l'investissement

Le taux d'investissement se situe, depuis quelques années, à des niveaux très élevés de l'ordre de 37% en moyenne annuelle depuis 2009. En fait, cet indicateur, intègre en plus de la FBCF, la variation des stocks. Cette composante de la demande finale a pris de l'ampleur depuis 2008, en passant d'une moyenne annuelle de près de 8 milliards de DH entre 2001 et 2007 à une moyenne de 37 milliards entre 2008 et 2011, soit 1,5% du PIB et près de 5% respectivement.

Certes, note le HCP, la crise économique internationale s'est traduite par des augmentations de stocks dans la plupart des pays, mais ceci impose de mettre en place une capacité de gestion des processus aussi bien de production que de commercialisation au niveau des activités nationales pour tirer un rendement meilleur de l'investissement réalisé et assurer une optimisation des ressources financières disponibles.
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