Fête du Trône 2006

La voix arabo-musulmane s'unifie sur Al Qods

Pendant les premières années d'existence des Nations unies, 108 différends auraient, dit-on, menacé la paix mondiale.

29 Octobre 2010 À 16:35

45 d'entre eux ont été soumis aux Nations unies, 10 autres à la fois à des organismes régionaux et aux Nations unies, 26 aux organisations régionales exclusivement et le reste, soit 27, n'a été porté devant aucune organisation.
Sur les 55 différends dans lesquels les Nations unies ont joué un rôle exclusif ou agi conjointement avec une organisation régionale, les hostilités ont éclaté dans 32 cas et ont été interrompues en grande partie grâce à l'action des Nations unies ; en fin de compte, 7 ont été réglés par une résolution des Nations unies et 11 en partie grâce à une telle résolution alors que 13 affaires ont été conclues en dehors des Nations unies et que les 24 sont restées sans solution.

En célébrant le 50 ème anniversaire de la Charte onusienne, il s'avère que le conflit israélo-palestinien est l'un des plus anciens. Dans le cas d'espèce, alors qu'il est bien admis que les Etats-Unis ont un besoin vital d'une paix au Proche-Orient, ne serait-ce que pour protéger ses propres intérêts, les obstacles auxquels est confronté Washington sont en grande partie difficiles.

Les observateurs et analystes du conflit ont même tendance aujourd'hui à être pessimistes quant aux chances d'un règlement : deux Etats, Palestine et Israël. Cependant, le président Obama garde toujours un atout : la préoccupation du gouvernement de Netanyahu de ne pas offenser son allié américain, lequel craint que les pays membres de la Ligue arabe utilisent un plan alternatif, les hydrocarbures. Ce qui déclenchera, à coup sûr, un affrontement ouvert avec Obama. En effet, les pays arabes membres de l'OPEP avaient provoqué un embargo envers les nations occidentales induisant ainsi une multiplication par quatre du cours pendant cinq mois (17 octobre 1973-18 mars 1974). En parallèle, les traités de paix avec Israël seraient objet de discussion lors de la prochaine réunion de la Ligue arabe. Pour l'heure, une éventuelle rencontre Obama-Netanyahu à Washington est remise en question.

D'ailleurs, aucun n'est en pouvoir de prédire combien de temps survivra la coalition de l'actuel gouvernement israélien qui fait tout son possible pour éviter les négociations sur le statut final. Aussi, il incombe à Israël de changer sa politique pour que les Arabes se tournent favorablement vers la paix avec l'Etat hébreu. D'ailleurs, comment les Arabes peuvent-ils s'empresser de faire la paix devant les mesures prises par Israël à Al Qod's, la construction des colonies ainsi que l'obstination dans le maintien, tout seul, des armes nucléaires dans la région. Aujourd'hui, la voix arabo-musulmane semble s'unifier à un écho qui porte et une capacité certaine de peser sur les événements et les orienter au service des justes causes arabes et islamiques. Ajoutons à cela que la génération montante en Israël a pour préoccupation première de vivre dans la paix et la quiétude et refuse que l'agressivité soit une composante de la panoplie politique israélienne et figure parmi ses méthodes de gouvernement. Preuve en est la réaction de Dan Meridor, vice-premier ministre israélien et membre du Likoud. « Netanyahu crée un Israël différent de celui que nous avons connu », avait –il déclaré en poursuivant que « l'aspect national s'équilibre avec les droits de l'Homme et les minorités qui sont parmi nous ». Sauf qu'il a omis de parler du cimetière des chiffres.

Ceci dit, outre le fait d'interpeller les Etats-Unis à reconnaître l'indépendance de l'Etat de Palestine avec Al Qod's Est pour capitale et les frontières d'avant 1967, les pays membres de la Ligue arabe étudient également la possibilité de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour placer les territoires sous contrôle des forces internationales. Dans ce sens et en ce qui concerne les Nations unies, le Maroc estime que dans la conjoncture actuelle délicate leurs responsabilités leur dictent d'assumer un rôle accru. Pour les pays arabes, les Nations unies constituent de fait la référence et la partie qui doit être associée aux efforts pour mettre fin au conflit. A cet égard, un pays membre à la fois de la conférence islamique et de la ligue arabe doit siéger au Conseil de sécurité.

Et en présidant le Comité Al Qod's, le Royaume demeure soucieux de mener une action persévérante pour sauver la Ville sainte du danger de la judaïsation. Pour ce faire, des contacts politiques continus sont menés avec les grandes puissances qui ont une influence avérée sur le cours des événements au Proche-Orient.
Al Qod's est un dépôt entre les mains de l'ensemble des musulmans et des arabes qui n'y renonceront jamais quel que soit le cours que prendront les événements.

Une catastrophe dans la région

Le processus de paix au Proche-Orient s'est détérioré. La situation est très mauvaise et risque d'empirer et partant de provoquer une explosion voire une catastrophe dans la région. Mais la politique affichée par Netanyahu pose problème aux alliés d'Israël : aux Etats Unis en premier lieu mais tout autant à l'Europe, pour la bonne raison qu'elle révèle sans masque ni fard la vraie nature du projet politique israélien et par conséquent, la nature du soutien de ses alliés. Certes, le gouvernement de Netanyahu continue à obtenir des gains dont il se gargarise (telle son admission au sein de l'OCDE) mais pour combien de temps encore.
Copyright Groupe le Matin © 2025