Phénomène national, la migration interne a des caractéristiques spécifiques dans la région du Grand Casablanca qui attire à elle seule 15 % de l'ensemble des flux nationaux.
LE MATIN
07 Janvier 2010
À 16:03
Le Haut commissariat au plan explique dans un récent rapport l'intensité des flux migratoires échangés avec la région du Grand Casablanca comparés à ceux de la région de la Chaouia-Ouardigha. Ce rapport montre le poids particulier de la région de Chaouia-Ouardigha dans ce mouvement constant de migration avec la ville blanche et ses environs. En effet, « l'intensité des flux migratoires de la région de Doukala-Abda avec le Grand Casablanca, qui est en valeur la plus proche, ne constitue que les deux tiers de celle enregistrée pour la région de Chaouia-Ouardigha».
Cette dernière constitue avec la métropole Casablancaise une "Mégarégion". La région de Chaouia-Ourdigha est la première destination des sortants de Casablanca, elle est également le premier pôle exportateur de migrants. Cette étude préparée par le Haut commissariat au plan a dévoilé que cette intensité est également plus importante que celle enregistrée pour l'intérieur du Grand Casablanca avec 55%. Par contre, l'intensité des flux migratoires du Souss-Massa-Drâa et la région de Marrakech-Tensift-El Haouz avec le Grand Casablanca, reste limitée au tiers de celle de la Chaouia-Ourdigha.
De même, les régions situées au Nord et à l'est, enregistrent une intensité relative est faible. Elles représentent moins de 10% de ce qui revient à la région de Chaouia-Ourdigha. Ces données qui se basent sur des fondements scientifiques donnent des bilans sur l'immigration interne. Cette dernière, dictée dans le passé par les effets de la sécheresse, s'oriente actuellement vers une migration par attraction, entre blocs ou bassins urbains connus par des dynamismes économiques. A ce propos, les lieux de sédentarisation continuent à suivre le schéma classique.
Les territoires attirants les migrants sont : la couronne banlieusarde de Casablanca et les agglomérations émergentes de la Chaouia-Ouardigha et les espaces de cette dernière adossant le Grand Casablanca. L'étude présentée relève que les entités territoriales jouxtant les lieux des anciens gros chantiers ou logeant des zones industrielles, par exemple, la carrière de la centrale thermique, les zones industrielles d'Ain Sebaâ, demeurent les destinations préférées de ces entrants.
Les pôles importants d'attraction de cette couronne de migrants, jadis caractérisée par le périurbain de la ville de Casablanca, sont d'un nombre réduit. Il s'agit de l'arrondissement de Sidi Moumen avec 13,5 %, celui de Moulay Rachid 7,3%, celui de Hay Hassani avec 6,3 %, la municipalité de Mohammedia détient 5,9 %, les arrondissements de Sidi Bernoussi et de Hay Mohammadi, sont en dernière position avec un pourcentage de 5,8%.
Pour les départs, la région de Chaouia-Ourdigha reste, de loin, la première destination des sortants du Grand Casablanca avec 21,6 %. Elle est suivie de la région de Souss-Massa-Drâa ainsi que la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaier avec un taux d'attraction de 14,2% chacune. Il est à noter que cette récente étude sur la migration intérieure s'est intéressée au phénomène de déplacements humains dans le basin migratoire formé de la région du Grand Casablanca et celle de Chaouia-Ouardigha (Mégarégion de Casablanca). Elle repose sur les données du dernier recensement général de la population et de l'habitat 2004. -------------------------------------------------------------------------------
Immigration : phénomène ancien
L'immigration de la région de Chaouia-Ourdigha vers la région du Grand Casablanca est un phénomène ancien. Il remonte aux années de la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement de population s'apparente à un mouvement cyclique de périodicité de 10 ans avec des pics aux années : 1944, 1954, 1964, 1974 …la tendance générale reste constamment orientée vers la hausse. Au niveau du recensement général de la population et de l'habitat, les données concernant la migration peuvent provenir principalement de deux questions. Par la première question, on demande aux personnes recensées la commune de leur précédente résidence. Plus précisément, on cherche la commune dans laquelle la personne résidait avant de venir s'installer dans la commune ou elle a été recensée. Par la deuxième question, on cherche cette fois-ci à identifier la commune de résidence à une date liée à un évènement national ou suffisamment connu par l'ensemble de la population. Cette date ne doit pas être trop éloignée de la date de référence du recensement. Généralement, elle doit être aux alentours de cinq ans.