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«Entre ciel et terre», ou les marabouts revisités

La Galerie Tindouf de Marrakech n'en finit pas d'innover et de s'inscrire dans la tradition culturelle d'ouverture. Depuis samedi dernier, elle abrite une grande exposition , «Entre ciel et terre», comprenant les dessins de Claudio Bravo et les photographies d'Antonio Cores et Beatrice del Rio.

L'exposition qui durera jusqu'au 29 mai, a été également l'occasion de procéder à la signature du livre «Marabouts, Maroc» en présence de Tahar Ben Jelloun.

09 Mai 2010 À 11:25

L'exposition qui durera jusqu'au 29 mai, a été également l'occasion de procéder à la signature du livre « Marabouts, Maroc » en présence de Tahar Ben Jelloun.
L'exposition s'apparente à un kaléidoscope, la luminosité étant la force et le miroir. Claudio Bravo, Chilien ayant choisi de vivre au Maroc, nous livre le secret d'une tendresse qu'il voue aux hommes et aux paysages de ce Maroc profond. Le thème qu'il explore aujourd'hui, les Marabouts, constitue non pas un fragment mais un pan entier de sa vie, celui de l'ininterrompue découverte qu'il continue de faire de ce Maroc qui est pour lui plus que la terre d'adoption ou d'élection. Avec Tahar Ben Jelloun, le choix des marabouts s'est imposé et s'est enrichi d'une triple exigence : le dessin , le grand dessin en fait, la photographie, et l'écriture enfin.

Les deux artistes se projettent ainsi dans un cheminement en arrière dans le temps, brossant la fresque culturelle d'un Maroc nostalgique de ses lieux religieux, enraciné dans la tradition de leur respect et offrant aux uns et aux autres un motif d'identification. Il y a plus que l'émotion dans cette exposition peu commune, il y a surtout , et pour la première fois, un mélange de talents : le dessin d'un artiste, les photographies d'un réel millénaire transposé et l'écriture merveilleuse de Tahar.

Biographie de Claudio Bravo

En 1945 Claudio Bravo rejoint le Colegio San Ignacio à Santiago du Chili et étudie les arts au studio de Miguel Venegas Cienfuente à Santiago.
En 1954 il présente sa première exposition au Salón 13 à Santiago. Il n'avait alors que 17 ans. En 1955, il danse professionnellement avec la Compañía de Ballet de Chile et travaille pour le Teatro de Ensayo de la Universidad Católica de Chile.
Dans les années 1960, il s'établit à Madrid et devient portraitiste. Il acquiert une reconnaissance pour son habilité à recréer la similitude. Son habilité à peindre les objets et les formes complexes rappelle celle de Velazquez.
En 1968, Bravo reçut une invitation du président Marcos des Philippines à venir le peindre, lui et sa femme, Imelda Marcos, ainsi que d'autres membres de la haute société.
En 1970 il eut sa première exposition à la Staempfli Gallery à New York qui reçut l'appréciation du renommé critique d'art du New York Times John Canaday. Des années plus tard cependant, lorsque l'œuvre de Bravo devint un miroir du mouvement hippie, Canaday décria l'œuvre de Bravo comme étant « de piètre qualité et vulgaire ».
Bravo déménagea en 1972 à Tanger, où il acheta une maison cossue du XIXe siècle. Il transforma la maison et peignit les murs en blanc pour y faire entrer cette lumière de la Méditerranée si présente dans ses toiles.
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