La 12e édition du Festival International du Luth, tenue à Tétouan du 6 au 8 mai courant, s'est caractérisée par la présence des artistes luthiers et maîtres de renom venus des différents pays arabes et européens.
L'évènement a été marqué par la remise de cadeaux à Abdelwahab Doukkali et Saïd Chraïbi. PH : B Ameich
LE MATIN
10 Mai 2010
À 15:56
Elle s'est distinguée aussi par un spécial hommage rendu au musicien et artiste, pilier de la chanson marocaine Abdelwahab Doukkali qui a été très touché par l'acclamation des milliers de passionnés du luth et de la chanson arabe et marocaine.
Organisée par le ministère de la Culture, cette douzième édition du luth de Tétouan a été aussi marquée par la participation d'artistes de renommée internationale venus de Palestine, Liban, Syrie, Egypte, Turquie, Norvège, Grande Bretagne, Arménie et bien entendu le Maroc. Grâce à la Wilaya de Tétouan, de la Commune Urbaine et l'appui de l'Agence pour le Développement des provinces et préfectures du Nord, cette belle ville méditerranéenne et son positionnement stratégique dans l'échiquier des arts et cultures a fait vibrer tous les rythmes du luth (Al Oud) considéré comme le sultan des instruments qui, malgré qu'il symbolise la musique arabe, reste l'instrument très bien utilisé par d'autres civilisations et cultures.
Comme nous venons de le citer, cette douzième édition du festival international du luth de Tétouan s'est distinguée par l'hommage rendu à l'un des piliers de la musique marocaine et arabe, maître Abdelwahab Doukkali qui a été acclamé et fort applaudi par des centaines de spectateurs qui avaient envahi le merveilleux théâtre ou le «joyau» architectural cinéma espagnol de la ville de la « Colombe Blanche».
A la cérémonie d'inauguration, présidée par le secrétaire général du ministère de la culture Mr Mohamed Gouitaâ, le wali de Tétouan Driss El Khazani, le président de la commune urbaine Mohamed Idaâmar et d'autres personnalités civiles et militaires, le public a été enchanté par les riches interprétations du luthiste marocain Saïd Chraïbi accompagné de Tarik Benali (percussion). Après le spécial hommage rendu à Abdelwahab Doukkali, le large public a fort applaudi la riche intervention de l'ensemble Karmola avec Ahmed Al Khatib – luth – (Irak), Heather MacDonald –flute- (Grande Bretagne), Nasser Salameh –percussion- (Palestine), Oystein Frantzen –contrebasse- (Norvège) et Youssef Zaid –percussion- (Palestine). La deuxième soirée du festival a été réservée à l'ensemble «L'oiseau de feu» dirigé par Mehmet Bitmaz –luth- (Turquie), Hassan Tabar –santur- (Iran), Bijan Chemirani –percussion- (Iran), Gérard Kurdjian –percussion- (Arménie) et Hicham tetouani –luth- (Maroc). A la cérémonie clôturant ce riche festival du luth, le public a fort applaudi le duo Ghassan-Dina composé par Ghassan Al Youssef –luth- (Syrie), Dina Abdelhamid –luth- (Egypte), Ibrahim Abdelghani –violoncelle- (Egypte). Deux autres groupes ont bénébicié de la grande admiration du public à savoir le trio «Jawhir An Nagham » et l'ensemble « Charbel Rouhana» tous deux présentés par Hicham Zoubeiri –luth- (Maroc), Nabil Akbib –violon- (Maroc), Mouhsin Zoubeiri –percussion- (Maroc), Charbel Rouhana – luth- (Liban), Abdelfattah Saadi –basse- (Liban, Antoine Khalifeh –violon- (Liban), Elie Khoury –percussion- (Liban) et Khaled Yassine – percussion - (Liban).
Biographie
Né dans une famille traditionnelle de Fès, Abdelwahab Doukkali est l'une des plus grandes figures de la chanson marocaine. Initié dès son plus age à la musique, mais aussi au théâtre, à la peinture, et au dessin, il développera sa vie durant un parcours entièrement dédiée à la création artistique sous ses multiples formes. Son parcours de chanteur prodige est jalonné de triomphes populaires d'une ampleur peu égalée au Maroc. En 1959, alors qu'il n'a que 18 ans, il signe des succès retentissants avec deux enregistrements qui sont restés dans les mémoires : «Grain de Beauté» et «l'Automobile» Signe de son éclectisme, alors que la gloire lui tend les bras, il quitte la chanson pour l'activité théâtrale et s'engage dans la troupe de Théâtre National, pour jouer « Le Barbier de Séville ». C'est en 1962 que la carrière d'Abdelwahab Doukkali va prendre un tournant capital avec la consécration que lui accorde l'incontournable scène musicale du Caire, la capitale de la chanson et de la musique arabes.
Il y effectuera jusqu'en 1965 de fréquents séjours et y donnera de très nombreux concerts qui asseoiront définitivement une réputation désormais internationale. De retour au Maroc en 1965, auréolé d'un prestige et d'un popularité immense, il accumule les succès et les récompenses comme chanteur, compositeur et aussi comme acteur : Disque d'Or avec la chanson « Mana illa Bachar », vedette du premier film de long métrage marocain : « Al Hayatou Kiffa «(Vaincre pour Vivre ), acteur dans un film de Youssef Chahine. Egalement compositeur, A. Doukkali crée un Concerto pour Luth. Il est encore acteur pour le premier long métrage du cinéma lybien : « Feu Vert «. Il obtient par deux fois, en 1985 et en 1993, le Grand Prix du Festival de la Chanson Marocaine à Mohamedia et à Marrakech, et en 1991, consécration suprême, il est élu Personnalié du Monde Arabe de l'Année. En 2001 le Maroc reconnaissant lui décerne le titre honorifique de Doyen de la Musique et de la Chanson Marocaine, au cours d'une cérémonie émouvante où il reçoit en trophée un Rebab d'Or ! www.musiquechaabi.com